La Nautilo en test grandeur nature

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Real-life test: the Nautilo - Anonimo
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Furieusement tendance, le bronze s’invite de plus en plus régulièrement sur les boîtes. Objectif : offrir un garde-temps qui puisse vieillir en même temps que son propriétaire, s’altérer de manière aléatoire pour devenir une pièce unique. WorldTempus est allé le vérifier avec la dernière Anonimo Nautilo.

Bell & Ross, Panerai, sont quelques-unes des marques qui ont récemment proposé des modèles avec boite en bronze. Le matériau offre de multiples avantages : il est moins cher que l’or ; il est original, encore peu utilisé sur le marché ; il rappelle les accastillages de vieux gréements, en phase avec les pièces de plongée qui l’utilisent : il est évolutif, vieillissant au fil du temps pour offrir un aspect vert-de-gris ; enfin, ce processus accéléré de vieillissement offre à chaque montre une esthétique unique, propre à chaque pièce.

Un bronze ou des bronzes ?

Techniquement, cette sensibilité du bronze au temps est due à la présence de cuivre au sein de l’alliage qui le compose. Le bronze n’est en effet pas un métal pur, c’est un assemblage essentiellement réalisé à base de cuivre et d’étain. Techniquement, on ne devrait d’ailleurs pas parler « du » bronze, mais « des » bronzes, car il en existe des variations infinies selon les proportions de sa composition : en moyenne plus de 60 % de cuivre, mais aussi une proportion variable d'étain, d'aluminium, de plomb, de béryllium, de manganèse et de tungstène, ainsi qu'accessoirement de silicium et de phosphore.

Dans cette composition, c’est le cuivre, majoritaire, qui s’altère le plus et offre sa robe changeante aux montres. Son principal agent oxydant est le sel – de la peau ou, pour les montres de plongée, de la mer. C’est le cas de l’Anonimo Nautilo, destinée aux fonds marins.

Taillée pour les fonds marins

La pièce dépasse généreusement les 45 mm de diamètre mais offre en conséquence une parfaite visibilité. Son habillage sobre lui préserve une certaine discrétion, et l’on y retrouve les principaux attributs de la plongeuse : lunette unidirectionnelle, large index luminescents visibles dans l’obscurité des fonds, bracelet caoutchouc, fond plein vissé et étanchéité à 200 mètres. L’ensemble est animé par un mouvement automatique Sellita SW200-1.

Au-delà de ces spécifications techniques, c’est bien le processus d’oxydation du bronze qui a été testé par l’équipe. Pendant plus de 15 jours, la pièce a écumé les côtes et fonds de l’océan indien. Entre l’iode et un taux d’humidité de plus de 65%, la boite de la Nautilo a été soumise à rude épreuve.

Anonimo Nautilo

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15 jours à la mode balinaise

Jamais rincée, portée en continu, la pièce n’a pas tardé à montrer les premiers signes de son vieillissement accéléré. En moins de quatre jours, l’éclat de la lunette s’est adouci, puis terni. Rapidement, les flancs de boite ont pris le relai. Exposés aux embruns, ils ont eux aussi subi une corrosion aléatoire, venant piquer le bronze et lui imprimer des reflets noirs.

Sans surprise, ce sont dans les recoins fermés de la Nautilo, là où l’iode se déposait sans pouvoir s’échapper, que la corrosion fut la plus prononcée. On note ainsi une réaction atypique sur la protection de couronne, cette excroissance qui court de 1h à 4h. Là, la Nautilo ne s’est pas teintée du vert-de-gris naturel au bronze, mais s’est directement mise...à rouiller. L’effet est surprenant mais, après tout, bienvenu. Il offre un caractère authentique et baroudeur à la pièce, véritablement vintage, même si l’on doit rester vigilant quant au fait que cette rouille n’attaque pas durablement la structure – et donc l’étanchéité – de la boite. Voilà une donnée qu’il aurait fallu vérifier sur plusieurs mois voire années de tests. Or même si le bronze s’altère en une vie, l’horlogerie suisse est ainsi faite qu’il en faudra toujours plusieurs pour en mesurer tous les effets du temps!

Anonimo Nautilo bronze

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