La sensation d'énergie qui émane d'une montre est essentielle. Ainsi, toutes les montres photographiées le sont avec leurs aiguilles à 10h10, dessinant un sourire, une élévation, un angle dynamique. Pourtant, cette énergie ne fait pas partie des critères de classification. Elle est plutôt une conséquence de designs qui recherchent d'autres bénéfices, d'autres atouts.
Du coup, les affichages dynamiques prennent des aspects très différents d'une marque à l'autre. Toutes ne sont pas remuantes, certaines savent même rester sages sans être molles pour autant. Par exemple, Maurice Lacroix ne brise pas les conventions du design horloger, mais le principe de sa petite seconde composée de deux roues qui sont tout sauf rondes crée un élan particulier. Créé sous la forme d'une roue carrée, il est maintenant décliné sous celle d'un coeur.
L'énergie est aussi une affaire de disposition. Un affichage excentré et couplé à des éléments graphiques comme sur la Lady Beat d'Armin Strom, la mise en rotation de plus qu'une simple aiguille comme sur la Freak X d'Ulysse Nardin et l'élan est donné. Idem pour les EMC d'Urwerk, où la vivacité d'esprit du design le dispute à une répartition inhabituelle, en déséquilibre stable, qui traduit un esprit de rupture.
Cette dynamique peut provenir d'un décalage, d'une asymétrie, d'une séparation des fonctions. Par exemple, la collection Les Matinaux de Trilobe utilise trois disques imbriqués les uns dans les autres pour donner heure, minute et seconde. Mais ils ne sont pas concentriques et leur pointeurs ne sont pas alignés. L'affichage sur des dômes séparés, situés en haut d'une forme inclassable rangent la HM3 Frog X dans la famille des batraciens...pardon, des OVNI...non, ce n'est pas encore le mot juste...
Puis viennent les affichages qui sont dynamiques au sens littéral. HYT avait ouvert une nouvelle voie avec son indication horaire par un fluide qui avance le long d'un capillaire de verre, principe que la dernière Flow couple à un éclairage interne par LED activées par un micro-générateur. Ces indications mouvantes viennent de trouver un point culminant avec Genus, qui met en scène un train d'index des minutes, qui circule tout au long d'une grande forme de huit vertical, d’analemme. Là, on n'est plus dans la dynamique, mais dans des mouvements qui sont mouvement.
