Le grand écart

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A major gap - Power reserves
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De 36 heures pour le minimum syndical à 50 jours pour le record, la durée de marche des mouvements n'a jamais été aussi variée. Classement des autonomies disponibles.

Les mouvements mécaniques disposent d'une réserve de marche de 46 heures dans leur grande majorité. Une fois posée, sans apport d'énergie, les montres tournent donc à peine deux jours avant de s'arrêter. Ce chiffre détermine largement le rapport que nous entretenons avec nos montres, sa réalité quotidienne.
Ce standard de fait est bousculé par deux types d'avancées. La première est l'apparition d'un nouveau plancher, autour des 60 heures, qu'ont adopté une douzaine de marques qui ont lancé un nouveau mouvement ces dernières années. 60 heures, c'est la durée qui permet de poser sa montre le vendredi soir et la récupérer le lundi matin, pour le retour au bureau.

La seconde avancée est une grande vague d'innovations sur la durée de marche. Longtemps, on n'a eu le choix qu’entre deux et huit jours, cette dernière option étant un chiffre symbolique, héritage des pendulettes. En l'espace de dix ans, la quasi totalité des durées entre 2 et 14 jours est apparue. Et les records d'autonomie sont tombés plusieurs fois. Pour consulter le classement des réserves de marche, les images en disent plus long que du texte. Notre galerie photos est là pour les présenter dans l'ordre, en chair et en métal.

Cependant, cette performance très palpable, utile pour le porteur, s'appuie sur une démarche mécanique. Et pour arriver à allonger l'autonomie des mouvements, il n'y a pas de solution unique. Première option, il suffit parfois de retravailler la géométrie d'un échappement pour réduire sa consommation d'énergie et passer, mécaniquement pourrait-on dire, de deux à trois jours.

Zenith Elite 6150

D'autres marques retiennent la possibilité la plus évidente : jouer sur la taille du réservoir, en l'occurrence le barillet. Cette pièce en forme de palet contient un long ressort, enroulé sur lui-même, le ressort moteur. Il est tendu par le remontage et libère l’énergie ainsi accumulée au gré des besoins du mouvement. Pour durer plus longtemps, il suffit d'un ressort plus long, contenu dans un plus gros barillet. La solution est efficace. Oris atteint ainsi les dix jours de marche, A. Lange & Söhne les 31 (mais on entre alors dans d'autres types de problèmes, liés à une énorme puissance qu'il faut canaliser).

Dernier axe utilisé, multiplier les barillets. Deux un peu partout, quatre chez Chopard, sept pour Jacob&Co, le maximum est à onze avec la MP-05 LaFerrari de Hublot. L'efficacité est redoutable puisque ces deux dernières atteignent respectivement 30 et 50 jours de marche. En contrepartie, il faut lâcher du lest sur l'encombrement. Loger autant de barillets prend de la place et fait grossir les montres, parfois à outrance. Mais la solution est toute trouvée pour faire passer la pilule : leurs boîtes sont certes imposantes, mais leur design est original et fort. Cela tombe bien puisque de tels records sont aussi faits pour être remarqués.

jacob& co quenttin