Calibres en carbone : la nouvelle tendance de 2017

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 Carbon calibres: the new watchmaking trend for 2017 - Carbon watch movements
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Panerai, Richard Mille et Roger Dubuis ont dévoilé au SIHH de nouveaux garde-temps dont les mouvements incluent pour la première fois des matériaux composites en fibres de carbone.

Les fibres de carbone sont utilisées dans l’horlogerie depuis plusieurs années pour les boîtiers de montres, contribuant par-là même à la mode des montres entièrement noires et d’aspect furtif. Trois nouveautés lancées au SIHH de cette année vont encore plus loin en intégrant des composites de fibres de carbone dans le mouvement, à la place d’alliages plus traditionnels. En le faisant chacune à sa manière, elles démontrent une fois de plus la créativité de l’industrie horlogère.


Roger Dubuis Excalibur Spider Carbon

Le recours aux fibres de carbone comme matériau pour ses boîtiers de montres fait partie de la stratégie de diversification de Roger Dubuis visant à limiter les métaux précieux. Alors que près de 80% des montres produites par la marque étaient en métal précieux il y a encore deux ans, le CEO de Roger Dubuis, Jean-Marc Pontroué, a confié à WorldTempus que la majorité de la production de cette année n’aurait pas de boîtier en métal précieux. S’agissant de l’Excalibur Spider Carbon, des composites en fibres de carbone, offrant une légèreté et une robustesse accrues, ont aussi été utilisés pour la platine, les ponts et même pour la partie supérieure de la cage de tourbillon. Les motifs du carbone présents sur le mouvement sont ainsi assortis à ceux du boîtier, et complétés par une structure en nid d’abeille rappelant les grilles des radiateurs des voitures de course. L’emploi de carbone dans le mouvement pose une autre difficulté à Roger Dubuis dont la grande majorité des garde-temps est certifiée du Poinçon de Genève. Celui-ci implique certaines conditions liées à la décoration des composants du mouvement, et notamment des finitions à la main. Déjà très difficiles à usiner avec des machines, les matériaux composites en fibres de carbone sont encore plus ardus à décorer manuellement. Avec seulement 28 pièces, l’Excalibur Spider Carbon de Roger Dubuis est la plus limitée des trois éditions que nous abordons ici. Mais malgré sa coquette somme de 180'000 francs suisses, elle n’est pourtant pas la plus chère des trois.
Calibres en carbone : la nouvelle tendance de 2017
Richard Mille RM 50-03 McLaren F1

Premier garde-temps né de la collaboration entre Richard Mille et McLaren, la RM 50-03 renferme un mouvement ne pesant que 7 grammes. La platine et certains ponts sont en titane grade 5, alors que d’autres (des ponts du chronographe à rattrapante, le pont du barillet et celui du tourbillon) sont en Carbone TPT. Ce même matériau est utilisé pour la cage supportant l’ensemble du mouvement et directement rattachée à la carrure du boîtier.

L’architecture innovante de ce mouvement est cependant concurrencée par le boîtier usiné dans un tout nouveau matériau, le GraphTPTTM, fruit du travail mené conjointement par l'Université de Manchester, McLaren Applied Technologies et North Thin Ply Technology (NTPT®). Ce composite est une évolution du Carbone TPTTM, déjà utilisé par Richard Mille, en cela que les 600 couches qui le constitue (et qui ne mesurent que 30 microns chacune) ont ici été imprégnées d’une résine contenant du graphène. Résultat : ce tourbillon chronographe à rattrapante pèse moins de 40 grammes (bracelet compris), ce qui en fait le chronographe le plus léger jamais fabriqué. Le prix de cette RM 50-03 McLaren F1 est cependant inversément proportionnel à son poids ; Richard Mille en produira 75 exemplaires, vendus au prix unitaire avoisinant le million d’euros – à peine un demi-million de moins que l’hypercar McLaren P1 dont les 375 exemplaires ont facilement trouvé preneurs.

Calibres en carbone : la nouvelle tendance de 2017


Panerai LAB-ID

Les férus d’horlogerie se souviennent probablement de la montre IDTWO présentée par Cartier en 2012, et qui était la première montre dont le mouvement ne nécessitait aucune lubrification. Une évidente similarité existe, en terme de nom et de concept, avec la nouvelle Panerai LAB-ID, la grande différence étant que Panerai en a fait une édition limitée, garantie… pendant 50 ans, là où la montre de Cartier n’était qu’un concept.

Cette PAM 700 (ou, pour être précis, la Luminor 1950 CarbotechTM 3 Days 49mm) tire parti en premier lieu des propriétés du carbone, plutôt que du matériau lui-même, afin d’éliminer complètement le besoin de lubrification au sein du mouvement. Cette prouesse repose sur un revêtement en DLC (diamond-like carbon) des composants en silicium de l’échappement, des ressorts de barillet et des rubis. De fait, le mouvement ne compte que quatre rubis, puisque le haut pourcentage de carbone contenu dans le nouveau matériau utilisé pour la platine et les ponts (un composite intégrant une céramique à base de tantale) contribue à réduire au minimum les frottements sur les pivots, rendant par conséquent toute lubrification inutile. La version standard du même calibre P.3001 contient quant à elle 60 points de lubrification.

Panerai combine cette technologie d’avant-garde avec un boîtier en CarbotechTM maison et un cadran bleu profond revêtu de nanotubes de carbone. Les touches de SuperLuminova bleue et les coutures bleues du bracelet apportent un contraste coloré à la montre. Cette merveille technologique fait l’objet d’une série limitée de 50 pièces, garanties pendant 50 ans (un chiffre écrit en petits caractères sur le certificat de garantie), vendues au prix de 50'000 euros, ce qui, pour la durée garantie, peut s’avérer un investissement séduisant.

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