On pourrait croire que l'horlogerie gravite toujours autour des mêmes thèmes qu'elle ressasse. Que le catalogue des complications est arrêté et bien défini. Que l'originalité et l'innovation sont l’apanage de minuscules marques rupturistes, à la recherche d'une différenciation à tout prix. Rien n'est plus faux. Il existe de nombreux modèles qui sont seuls, absolument seuls à faire ce qu'ils font. Ils proviennent soit de marques archi-connues, ou moyennes, voire discrètes. Mieux encore, toutes ces performances hors norme ne sont pas inabordables.
Le chronographe à rattrapante est prestigieux, mais si limité. Il permet de chronométrer deux événements simultanés et d'afficher leurs temps respectifs. Mais la seule aiguille capable de suivre ce décalage est celle des secondes. Au-delà d'une différence d'une minute, il faut compter sur ses doigts. La Double Split d'A.Lange & Söhne est la seule montre à posséder une rattrapante sur les minutes.
Autre solution inventée pour pallier ce problème, la Twin Chrono de Louis Vuitton est en réalité munie de trois mouvements de chronographe coordonnés. En lançant le chronométrage, on lance les deux premiers mouvements. A la première pression sur le poussoir stop, le premier mouvement s’arrête et donne le temps du premier concurrent. Le second chrono tourne toujours, qui suit le second concurrent. En même temps, le troisième chronographe est lancé. Seconde pression sur le poussoir stop, on lit le temps du second compétiteur tandis que le troisième chronographe affiche donc l'écart entre les deux. Il ne reste pus qu'à remettre à zéro.
Les indicateurs de réserve de marche sont soit linéaires, soit circulaires, mais toujours réguliers. L'espace qui sépare chaque unité de réserve est identique...sauf pour l'Oris Calibre 110. Sa durée de marche est indiquée de manière irrégulière. Plus la réserve est basse, plus la graduation est large et d'autant plus finement lisible qu'elle est importante à suivre.
On pourrait dire cela de presque toutes les Opus parce qu'Harry Winston en a fait leur raison d’être : la numéro 14 possède un affichage sans pareil. En permanence, elle donne heures et minutes rétrogrades. A la demande, un bras articulé attrape un disque situé sous le cadran des heures, le pose sur une platine rotative à 2 heures. Le disque tourne et finit par indiquer, au choix, un second fuseau horaire ou la date.
La chronométrie est au cœur des montres, mais se lit à l'extérieur. En effet, pour évaluer la précision de marche d'une montre, il faut la passer sur un banc-test. Urwerk a décidé de prendre cette notion de « cœur » au pied de la lettre. Son EMC est dotée d'un système qui lit en temps réel la performance chronométrique de son mouvement mécanique grâce à un petit laser et un circuit électronique, logés dans la montre-même.
72 000 alternances par heure. C'est le record absolu de fréquence de mouvement mécanique et il est détenu par Breguet. Il est mis en place dans deux montres, le chronographe Type XXII et la Classique Chronométrie 7727. Cette dernière est très habillée et très innovante, et fonctionne à 10 Hz.
Le calendrier grégorien est l'objet de toutes les attentions. Les quantièmes perpétuels s'attachent à en indiquer le cours, années normales et bissextiles comprises. Mais ce n'est pas le seul calendrier utilisé sur cette planète. Blancpain est la seule marque à avoir consacré l'énergie nécessaire à un calendrier chinois perpétuel. De la même manière, la 57260 de Vacheron Constantin est la seule à offrir un calendrier hébraïque perpétuel.
On a inventé de nombreux dispositifs qui ont le même but que le tourbillon : mettre le balancier/spiral en mouvement pour le soustraire aux influences néfastes de la gravité. L'Astrorégulateur de Cartier procède différemment: son organe réglant entier est monté dans un micro-rotor. Comme il a toujours la tête en bas, l'échappement a toujours la même position par rapport au sol. Présentant toujours le même profil, il est plus facile à régler et terriblement précis.
On ne se lasse pas d'observer la beauté des mouvements mécaniques... au dos des montres, une fois celles-ci enlevées. Pas très pratique ! Glashütte Original a donc eu l'idée d'inverser un de ses mouvements afin que ses finitions, ses organes les plus spectaculaires passent côté cadran. Mieux encore, ce côté fond est devenu le cadran même. La PanoInverse montre tout, sans pudeur et tant mieux.
Il fut un temps où les automates, ces cousins des montres, étaient les objets les plus sophistiqués et précieux au monde. La mécanique imitait la vie, son mouvement et même ses sons. Les oiseaux chanteurs étaient la gloire de leurs fabricants, dont le plus célèbre était Jaquet Droz. En conséquence, la marque est aujourd'hui la seule à proposer une montre de poignet qui fait également office de cage en saphir pour un oiseau. Par la magie mécanique de la Charming Bird, il virevolte et siffle, presque comme un vrai.
Les mouvements mécaniques sont des sandwiches : ils sont faits de deux couches de métal, la platine et les ponts, qui renferment les organes fonctionnels que sont le rouage, le barillet, l'échappement et autres. Richard Mille a jeté ces deux structures aux oubliettes avec sa RM 27-01. Le mouvement, naturellement squelette, est suspendu par des câbles. En plus de le protéger contre les chocs, ils le mettent en lévitation.
Une montre, un mouvement, une complication, un cadran, un tout. Cette règle implicite de l'horlogerie a volé en éclat avec la Metamorphosis II de Montblanc. Avec un seul mouvement, elle présente deux visages. Le premier est un régulateur avec date. En actionnant un levier, son cadran se retire, faisant place à un second, qui est couplé avec une nouvelle complication, un chronographe, précédemment inactif et insoupçonnable.
