La nouvelle hybridation mécano-électronique

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La nouvelle hybridation mécano-électronique - Inventivité
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La montre mécanique et l’électronique sont comme l’eau et l’huile. Mais avec une bonne recette, la sauce peut prendre et parfaitement relever la cuisine horlogère.

 
On pourrait croire que la montre mécanique vit dans un monde parallèle. Tout est fait pour bien la séparer de celui de la montre électronique, qu’elle soit analogique et digitale. Or la réalité des faits est plus complexe, et évolue constamment. Les deux univers cohabitent, depuis longtemps, et parfois pour le meilleur. Il faut remonter aux années 80 pour retrouver la trace des mouvements méca-quartz. Il s’agissait principalement de modules de chronographe mécaniques montés sur des bases fonctionnant à pile, dont même les marques les plus prestigieuses ont fait usage. Il s’agissait d’un choix pragmatique, le quartz étant encore à l’époque reconnu pour ses nombreux avantages objectifs.
 

Seiko a fissuré le mur qui sépare la mécanique et l’électronique.

Premiers pas

Puis Seiko a popularisé sa technologie Kinetic, lancée en 1988 et toujours d’actualité. Un rotor de remontage automatique y est associé à une batterie rechargeable, activée par les mouvements du corps. Le Swatch Group a encore recours à une solution similaire, nommée auto-quartz. Puis c’est à nouveau Seiko, marque réaliste et expérimentale, qui a fissuré le mur qui sépare la mécanique et l’électronique. Lancé en 1998, le système Spring Drive inversait la proposition. Au lieu d’assister le quartz avec des éléments mécaniques, il utilise un régulateur électromagnétique (insensible aux chocs, aux variations de température et de position) pour guider un mouvement intégralement fait de rouages, leviers, ponts et platines. La preuve était faite que l’hybridation peut être une vraie symbiose.
 



Automatisation

Mais ces derniers mois, le métissage a porté deux nouveaux fruits, rupturistes, iconoclastes et indéniablement fascinants. Pour le premier, il faut regarder dans une boîte construite par julien Coudray. La micro manufacture a inventé un écrin multifonctions unique. Il peut aussi bien remonter, mettre à l’heure et surveiller la précision des modèles de la marque. En préparation du lancement prochain d’une nouveauté à remontage automatique, elle présentait une montre dont le seul intérêt est d’embarquer un capteur gyroscopique. Il enregistre le niveau et le type de mouvements du client-porteur afin de le faire reproduire par un bras robotique. A terme, c’est lui qui remontera la montre quand elle ne sert pas. Les écrins remontoir classiques sont bien frustes comparés à tant d’inventivité.
 

 

Réglage laser

Cette dernière est le moteur qui fait que l’horlogerie contemporaine ne cesse d’époustoufler ceux qui l’aiment et la suivent. Elle se nourrit de liberté, et non de conventions. Parmi ces dernières, il en est une qu’Urwerk va battre en brèche : seul un horloger doit pouvoir régler la précision de marche d’une montre. La marque pense que tout un chacun a ce droit. Son projet EMC consiste donc en un mouvement qui intègre un outil de lecture laser. Il analyse la vitesse de fonctionnement du balancier, comme un Witschi, cet outil de mesure qui peuple les ateliers horlogers. Un correcteur permet alors d’avancer ou de retarder le rythme des alternances du mouvement. Régleurs amateurs, clients connaisseurs, fans de science pas fiction, réjouissez-vous !

 

 

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