Le projet pharaonique de la Colossal

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The gargantuan Colossal project - Hysek
La pièce la plus complexe de Bâle ? La Colossal, avec ses 1080 composants, est la nouvelle super-complication hors norme signée Hysek. Il n’y en aura que huit.

La multiplication fait sourire et, en même temps, froid dans le dos : huit pièces à 1080 composants chacune, cela signifie que le seul et unique horloger capable de monter la Colossal va s’atteler à un travail global de...8640 composants à assembler. Pourquoi ? Pour une pièce qui sera probablement l’une des plus simples à lire ! 

Hors des sentiers battus

Dire qu’Hysek ne fait rien comme tout le monde est donc un doux euphémisme. La jeune manufacture (20 ans) n’a jamais pris le parti de révolutionner la haute horlogerie mais simplement de construire sa propre voie. Le seul point commun avec d’autres marques est que les garde-temps Hysek donnent l’heure et sont ronds – et encore, pas tous, loin de là !

Le projet pharaonique de la Colossal

On aimerait dire que la Colossal emprunte le même chemin, avec une sorte de réinvention à la Hysek de certains canons horlogers. Pourtant, les choses sont encore plus simples. Avec la Colossal, la manufacture a simplement mené à son terme un exercice caractéristique de la haute horlogerie, là où d’autres marques l’avaient abandonné en cours de route : l’affichage par rouleaux. A voir la Colossal, la pièce s’impose effectivement comme une évidence. Comme un exercice qu’il n’aurait jamais fallu faire autrement.

Deux défis jamais résolus (jusqu’à aujourd’hui) 

Cet affichage par rouleaux, bien des maisons l’ont essayé mais avec toujours les mêmes limites : il consomme énormément d’énergie et / ou prend une place importante. Les puristes connaissent les deux autres difficultés cachées des rouleaux. La première, c’est que beaucoup sont trainants. C’est doux, fluide mais parfois difficile à lire, entre deux heures notamment. Et si l’on opte pour des heures sautantes, le problème de l’énergie se pose de nouveau.

Le projet pharaonique de la Colossal

La seconde difficulté est liée au même caractère trainant des heures : à 23h59, le rouleau du « 3 » avance en toute logique au « 4 », affichant l’heure impossible de « 24h00 » à la minute d’après. Sauf à imaginer un rouleau avec les chiffres allant de 00 à 23 sur son seul pourtour mais, en ce cas, se pose de nouveau le problème de taille dudit rouleau (trop grand) ou des caractères (trop petits, illisibles).

Une solution Colossal

Hysek a breveté un système pour résoudre ce problème : à l’approche de minuit, le « 3 » de « 23h59 » recule rapidement de quatre pas pour aller au « 9 », si bien qu’à la minute suivante, tout s’aligne parfaitement : « 00h00 ». C’est cette rapide marche arrière du « 3 » qui est l’une des prouesses techniques de la Colossal – mais pas la seule, loin s’en faut. 

La pièce affiche en effet non seulement l’heure par rouleaux mais aussi un calendrier perpétuel complet. La boite de la pièce, héritée de la Colosso il y a 10 ans, offre également la possibilité d’un affichage latéral qu’Hysek n’a pas manqué d’utiliser. La pièce comporte donc au final les 10 indications suivantes : heures, minutes, jour, date, mois, indication des années bissextiles, phase de Lune, réserve de marche, second fuseau horaire, indications jour / nuit saisonnière. Et pour ne pas déplaire aux amateurs de sensations fortes horlogères, l’ensemble est régulé par un tourbillon volant grâce à un mouvement automatique à micro-rotor qui garantit les 42h de réserve de marche tout à fait conventionnelles.

Le projet pharaonique de la Colossal

« Semblable à nulle autre pareille dans l’histoire, la Colossal est un Everest horloger qui ne se gravit pas sans implication. Designers, concepteurs et maître horloger y ont travaillé plusieurs années. Le seul mouvement, tel qu’il est aujourd’hui finalisé, requiert trois mois complets de montage. La Colossal est une Grande Complication majeure, une pièce d’une technique sans précédent, la plus ambitieuse jamais portée par la manufacture depuis dix ans », conclut Akram Aljord, CEO Hysek. A voir le résultat, impossible d’en douter.

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