un Acte II de haut niveau

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FB 1R.6-1 - Ferdinand Berthoud
La Chronométrie Ferdinand Berthoud dévoile un régulateur sur la base de son calibre manufacture. Une pièce de haut niveau pour seulement 20 collectionneurs (très) avertis.

Ce sera l’un des visages horlogers les plus captivants de ce SIHH 2018. Probablement parce qu’il était aussi l’un des plus attendus : la nouvelle création de la Chronométrie Ferdinand Berthoud. Karl-Friedrich Scheufele, qui préside à sa destinée, aura pris plus de deux ans pour la mettre au point. Et en profiter pour marquer son arrivée au SIHH.

Sémantique horlogère

C’est chose faite. La FB 1R.6-1 n’a pas une dénomination facile mais s’appellera plus souvent « Régulateur ». FB renvoie naturellement à Ferdinand Berthoud, 1 pour son calibre, R pour sa variation « régulateur », 6 pour l’acier (classification interne à la manufacture), le dernier 1 qualifiant la première version de cette nouvelle montre. Voilà pour la sémantique.
On l’a compris, les deux caractéristiques essentielles de cette pièce sont son régulateur et sa boite acier. Ce dernier est de type cémenté, c’est-à-dire renforcé par ajout de carbone, d’où une excellente résistance aux rayures. Le régulateur, lui, est d’une esthétique particulière. Elle impose un temps de stupeur. Nous sommes loin, très loin, de l’affichage classique des régulateurs, avec trois compteurs alignés décomptant chacun, de manière individuelle, les heures, minutes et secondes.

un Acte II de haut niveau

Composition atypique

Ici, les heures sont indiquées à droite, dans une ouverture à 2h. Ses chiffres arabes défilent sous un verre saphir, pointés par une aiguille fixe. Les minutes prennent place à midi. L’ouverture laisse apparaître le rouage et dévoile un motif « pyramides », inspiré d’un décor d'une pendule astronomique squelette de Ferdinand Berthoud. 
A 10h, on trouve la réserve de marche. On pourra questionner sa gradation de 0 à 1. La pièce offrant 53h de réserve de marche, on aurait pu imaginer un segment « 0-53 », ou « Full – Empty », plus intuitifs qu’un « 1 »...qui correspond à 53. Les goûts, les couleurs : c’est ici un affaire que chacun jugera.

Une réserve de marche intégrale

On note que ladite réserve de marche ne se termine pas en rouge, comme c’est l’usage. Cette période « rouge » marque habituellement la fin d’une réserve de marche où l’isochronisme de la montre n’est plus garanti. Dit plus simplement : quand la montre n’a presque plus d’énergie, elle prend du retard et c’est indiqué par un segment de couleur.
Cela ne pourra pas se produire avec la FB 1R.6-1 : animée par un mouvement à force constante, elle s’arrêtera lorsque son barillet ne lui fournira plus une énergie suffisante. La pièce préserve ainsi sa précision pendant 53 heures complètes, un choix technique d’une cohérence parfaite pour un régulateur certifié chronomètre.

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De l’importance de la seconde

En position centrale, on trouve l’aiguille des secondes. Elle survole un cadran très dépouillé, qui est en réalité l’envers de la platine de complications. Cette épure n’est pas anodine : la FB 1R.6-1 étant un régulateur, sa précision chronométrique est primordiale. C’est la vocation historique de ce type d’instruments. La seconde centrale, extrêmement lisible et précise est donc là aussi d’une parfaite cohérence technique et historique pour un régulateur. On note d’ailleurs que c’est la seule aiguille de couleur or, les autres étant bleuies – un choix qui souligne d’autant mieux son rôle critique dans un régulateur.
Seul regret : la gradation des secondes, en pourtour de cadran, aurait pu mieux valoriser cette précision avec une échelle plus fine. Une gradation plus précise que les simples secondes, de 1 en 1, aurait mieux souligné les capacités chronométriques de la pièce, même cadencée à « seulement » 3 Hertz.

Il n’y en aura que vingt

Côté mouvement, la pièce reprend la base de la FB1. On retrouve donc son tourbillon et sa construction suspendue avec fusée-chaine. Les modifications sont toutefois nombreuses pour parvenir à un régulateur. La principale réside dans le mécanisme de réserve de marche. Elle fonctionne à l’aide d’un cône sur lequel est fixé un palpeur. Celui montre et descend le long du cône, en fonction de l’énergie restante. Ce mouvement vertical est converti côté cadran par le biais d’un ressort moteur, bien visible, qui actionne le déplacement de l’aiguille.
Avec seulement 20 exemplaires qui dépassent les 200'000 francs, la FB 1R.6-1 est une pièce de très haut niveau pour amoureux de la mécanique d’exception. La Chronométrie Ferdinand Berthoud confirme ce que la FB1 posait il y a deux ans : un style affirmé, une technique de très haut niveau, des finitions hors norme, donnant vie à une pièce ultime. La barre est haute, très haute, notamment pour la tant attendue FB2.

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