Cette semaine a été remplie de coups de tonnerre, ma chère famille WorldTempus. Ceux d'entre vous qui vivent dans des endroits secoués par des scandales, des calamités politiques ou des cas de virus en pleine expansion, nous sommes à vos côtés – en pensée, si ce n’est physiquement (ce qui est probablement une bonne chose en ces temps de sensibilité spatiale). Notre conseil : restez à la maison, remplissez bien votre frigo et faites une pause dans ce défilé de malheurs, en lisant des ouvrages plus légers sur l'horlogerie mécanique. (Moi qualifiant les paragraphes à venir de « lecture légère » en dit long sur notre situation actuelle.)
Tous ces gros titres bouleversants qui nous tombent dessus me font penser à une certaine locution. Si vous vous êtes intéressé à un moment quelconque au domaine de l'indication précise du temps - qui est une chose totalement distincte de la mesure précise du temps, bien qu'elles soient évidemment liées - vous serez tombé sur le terme « seconde foudroyante ». Ce terme est généralement compris comme désignant une aiguille (normalement une aiguille de chronographe) qui effectue un tour par seconde.
En effet, la plupart des exemples de seconde foudroyante correspondent précisément à cette définition. Cependant, lorsque nous nous référons de près à la pierre angulaire de l'enseignement de l'horlogerie, le Dictionnaire professionnel illustré de l'horlogerie de G. A. Berner, nous trouvons une définition élargie. La seconde foudroyante désigne une aiguille qui, " fait sur un cadran spécial 1 tour ou quelquefois 4 ou 5 sauts par seconde » (mes italiques).
Si vous voulez suivre cette définition élargie jusqu'à sa conclusion logique, pratiquement toute montre mécanique avec une indication des secondes (qui n'est pas une indication de la seconde morte) se situe dans ces limites. Ce genre de redondance épistémologique fait non seulement mal à mon cerveau mais blesse également mes sentiments. En nous appuyant sur le bon vieux bon sens, convenons simplement qu'un affichage de la seconde foudroyante fait référence à une aiguille qui se déplace plus vite que l'habituelle aiguille des secondes qui fait une rotation par minute ; une aiguille qui indique les fractions de seconde par des sauts clairement indiqués.
La seconde foudroyante est incorporée dans les chronographes de certaines des maisons les plus vénérées de l'horlogerie mécanique, comme les montres Girard-Perregaux Scuderia Ferrari fabriquées au tournant du millénaire, la Zenith El Primero Striking 10th présentée pour la première fois en 2010, la série de chronographes au cœur battant rapidement "Mikro" de TAG Heuer, et la Jaeger-LeCoultre Duomètre à Chronographe de 2007, qui a utilisé un sous-compteur de seconde foudroyante pour attirer l'attention sur son nouveau système innovant d'embrayage des chronographes.
Si vous me le demandez, je trouve que nous ne voyons pas cet affichage assez souvent - l’aiguille en mouvement qui court autour de son cadran suffit à faire accélérer votre pouls. Dans notre existence actuelle tonitruante, nous ne pouvons qu'attendre avec impatience le moment où l'art mécanique pur suffira à faire battre notre cœur plus fort.
