Porter la Kambys de Cyrus au poignet pendant quelques jours et la Klepcys Solotempo furent deux expériences très différentes. Avec cette dernière, j’étais arrivé à la conclusion qu’elle était parfaite comme montre à porter au quotidien. La Kambys, elle, est une vraie « talking piece ». Dès que vous attachez cette montre de 50 mm de large à votre poignet, trois éléments attirent votre regard et piquent votre curiosité - en plus des heures et des minutes, qui sont affichées par des aiguilles centrales squelettées terminées par des pointes rouges.
Tout le côté droit de la Kambys est occupé par l’indicateur de la réserve de marche, qui semble avoir été extrait d'un boulier. Lorsque vous remontez la montre (la Kambys est à remontage manuel et a été lancée en 2012, à une époque où ces montres étaient moins fréquentes qu’aujourd’hui), vous pouvez voir les différents barils en acier monter dans l'axe vertical. Les deux du haut représentent chacun deux jours, tandis que celui du bas équivaut à trois jours. La position des trois barils donne ainsi de façon ludique une bonne idée de ce qu’il reste des 7 jours de réserve de marche et vous aide à apprécier l’écoulement du temps et le fonctionnement du mouvement bien mieux que le ferait une simple aiguille. Elle souligne également le mécanisme complexe utilisé pour déplacer chacun de ces barils, une complexité attestée par les cinq rubis présents sur la platine séparée de cette fonction et que les connaisseurs de complications sauront apprécier.
Pour les secondes, regardez en bas à gauche du cadran, où un autre pont séparé dissimule partiellement une manière innovante et complexe de compter les subdivisions d'une minute. Au premier abord, il semble que la minute a simplement été divisée en trois, une aiguille séparée indiquant chacune de ces 20 secondes. Pourtant, chacune de ces aiguilles est de longueur différente et inclinée à huit degrés. Visible, la roue des secondes du calibre crée une connexion visuelle, ainsi que mécanique, avec les pulsations du mouvement.
En haut à gauche, vous pouvez voir un disque maintenu en place par un pont à trois rayons, les deux tiers du disque étant couverts par une grille. Ce que montre le tiers visible restant dépend de vous et se commande en appuyant sur la couronne (celle à 3 heures, pas celle à 9 heures, dont la présence est purement esthétique, pour la symétrie, et est une signature de Cyrus). Vous avez le choix entre le logo de la marque (remplaçable par un motif personnalisé, si vous préférez), le numéro de l’édition limitée (seules 188 pièces de chaque modèle sont disponibles) ou la mystérieuse décoration qui figure sur la pièce de monnaie Cyrus, l’une des plus anciennes connues et qui remonte à 500 av JC. L'image stylisée représente les têtes placées face à face d'un lion et d'un taureau.
Malgré sa taille, la montre offre un bon confort au poignet, grâce à son boîtier incurvé et à son bracelet en caoutchouc intégré (incluant un boulier miniature qui ne passera pas inaperçu), ainsi qu’à son boîtier en titane léger. Le chronométrage est assuré par le Calibre 7778. Développé en collaboration avec Jean-François Mojon et intégrant 290 composants et pas moins de 50 rubis, ce mouvement à remontage manuel peut être admiré battant à la fréquence de 3 Hz à travers un fond en verre saphir.
