La Royal Oak Concept Supersonnerie et la recherche du son ultime

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The Royal Oak Concept Supersonnerie and the quest for the ultimate sound - Audemars Piguet
Une marque ne produit peut-être qu’une poignée de répétitions minutes par an, mais elle va très loin pour trouver le bon son.

La montre à sonnerie est un merveilleux anachronisme. Conçue à l’origine dans le but de pouvoir sonner l’heure dans l’obscurité avant l’avènement de l’éclairage électrique, elle est aujourd’hui une des complications horlogères les plus recherchées et les plus difficiles à fabriquer. Mais si les horlogers qui ont planché sur les premières répétitions minutes (de poche) étaient souvent des musiciens et avaient une bonne oreille, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Des marques comme Audemars Piguet se tournent vers des chercheurs spécialisés dans des institutions de recherche comme l’EPFL à Lausanne dans leur quête de la montre à sonnerie ultime.

Mais après tout qu’est-ce que la montre à sonnerie suprême et comment déterminer quel est le son le plus « pur » ? En fin de compte, ce n’est pas seulement l’oreille du collectionneur ou de la collectionneuse mais également son cerveau qui fera la différence, car notre cerveau se déconnecte automatiquement de certaines fréquences (songez par exemple à comment l’on tient une conversation avec des bruits de fond). Donc les marques sont confrontées à un choix entre son optimal ou émission optimale. Audemars Piguet a choisi cette dernière, mais cependant, le passage de la théorie acoustique à la réalisation a nécessité d’autres innovations.

Audemars Piguet Royal Oak Concept Supersonnerie

Audemars Piguet semble avoir trouvé la note juste avec la Royal Oak Concept Supersonnerie présentée au SIHH en début d’année. Son mécanisme de sonnerie a une fréquence qui correspond à celle des pleurs d’un bébé (4000 Hz pour être précis), et les nouveaux parents ne savent que trop bien à quel point cette fréquence peut être efficace. Beaucoup plus important cependant, la construction novatrice du mécanisme de sonnerie dans cette montre, car les gongs qui produisent le son ont été séparés de la platine et sont logés dans leur propre panneau de résonance, formant une sorte de mini chambre d’écho à l’intérieur de la montre. Cela évite le design peu intuitif de la plupart des montres à sonnerie, qui éliminent presque la résonance dès le début en connectant les gongs au mouvement, produisant un design acoustique comparable à jouer de la guitare tout en étant assis sur ses cordes.

L’émission sonore améliorée réussie par la Supersonnerie est la clé de son succès (raison pour laquelle Audemars Piguet évite de communiquer des statistiques en décibels, qui est une mesure de volume uniquement). La différence est frappante, car les sonneries sont clairement audibles sur le poignet, à une distance de quelques mètres, ou même depuis une autre pièce, comme Sébastien Vivas, directeur du Musée Audemars Piguet, a pris grand plaisir à le démontrer à WorldTempus lorsque nous avons visité les ateliers de la marque (voir notre vidéo).

Le nouveau système présente également d’autres avantages : comme la membrane résonante à l’intérieur du boîtier est indépendante de ce dernier, le matériau utilisé pour le boîtier n’a pas d’effet sur le son de la répétition minutes. Cela signifie qu’Audemars Piguet ne doit pas se limiter à des métaux habituellement utilisés pour les boîtiers des répétitions minutes et peut proposer la Royal Oak Concept Supersonnerie avec un boîtier en titane…pour un peu plus d’un demi-million de francs suisses.

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