Alpina se sert de Kickstarter pour son Alpiner X

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Alpina takes to Kickstarter with the Alpiner X  - Smart watches
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Face à la montée en puissance des montres connectées, Peter Stas a toujours eu une longueur d’avance au sein de l’industrie horlogère suisse.

Avec Frédérique Constant, il a lancé la première «horological smartwatch» au monde, un modèle qui met l'accent sur la montre plutôt que sur l'écran. Il a créé MMT, une entreprise indépendante du groupe Frédérique Constant fabriquant des modules pour montres connectées Swiss Made, avant de vendre le groupe à Citizen. À la fin de l'année dernière, il a lancé la première montre intelligente hybride mécanique, non pas en Suisse, mais sur les terres mêmes d'Apple. À Baselworld, sa présentation de la première montre connectée «pour les activités en plein air» sortait de l’ordinaire, venant d’une marque établie. Il semble que Peter Stas ait toujours une longueur d'avance sur ses concurrents.

Le lancement de la nouvelle montre connectée Alpiner X d'Alpina innove à bien des égards. Présentée à Baselworld, la montre a en fait été lancée sur la plate-forme de financement participatif Kickstarter, au milieu de milliers d'autres projets horlogers à la recherche de financement. A la différence que pour Alpina, il s’agit-là plus d'un exercice de marketing que de financement, même si le projet a recueilli plus de cinq fois la somme visée en trois jours de campagne seulement. 

Alpina se sert de Kickstarter pour son Alpiner X

A l’instar de toute forme de commerce en ligne, la campagne Kickstarter d'Alpina s'est heurtée à la réticence des détaillants, qui préfèreront toujours vendre les montres eux-mêmes afin de conserver la marge bénéficiaire et la relation avec les clients. «Quand nous leur montrons l’impact et les commentaires que nous recevons des clients, ils comprennent que toutes ces informations les aident à vendre leurs montres dans leurs magasins, et ils changent d'avis», explique Peter Stas.

Du point de vue de la marque, ces données précieuses sont acquises à bas prix, puisque des rabais pouvant atteindre 50% du prix de détail de la montre sont offerts aux premiers inscrits sur Kickstarter, ce qui équivaut plus ou moins à la marge qui serait autrement accordée au détaillant. Plus d'une centaine de commentaires, dont beaucoup très détaillés, ont été postés au cours des trois premiers jours de la campagne. Ils confirment ma première impression de l'Alpiner X: c’est "une montre, pas un écran", et ils montrent aussi que la majorité des clients souhaitent un second bracelet pour leur montre. Un retour reçu quasiment en temps réel par Peter Stas qui consultait sur son téléphone les commentaires postés sur Kickstarter pendant notre conversation sur le stand de la marque à Baselworld. "Je n'ai plus besoin de faire de marketing”, plaisante-t-il. “Les clients le font pour nous”.

La réalité est qu’en tant que CEO d'une marque horlogère établie, Peter Stas a fait un pari en choisissant d’utiliser Kickstarter pour le lancement de l'Alpiner X. Après tout, l'objectif principal de la plate-forme est de permettre aux start-up de lever des fonds sous forme d’engagements pour la réalisation de leurs projets. Mais dans le cas d'Alpina, la montre existait déjà et ne courait donc pas le risque de ne jamais voir le jour. En 30 jours seulement, Kickstarter aura donc transmis au siège du groupe Frédérique Constant à Plan-les-Ouates de précieuses données et retours d’informations, qu'il lui aurait fallu près d’une année à rassembler via le réseau des détaillants. "Mais c’est une démarche que ne doit pas être sous-estimée, car elle demande beaucoup de travail", conclut Peter Stas.

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