Interview de Mark Hawwa, fondateur de la Distinguished Gentleman’s Ride

Image
Interview with Mark Hawwa, founder of the Distinguished Gentleman’s Ride												 - Zenith
4 minutes read
Ce qui a commencé comme une simple envie d’avoir une moto customisée s’est transformé en un événement global réunissant 50'000 motards. WorldTempus s’est entretenu avec l’homme qui a éprouvé cette envie.

Comment êtes-vous passé des Sydney Café Racers à l’événement mondial qu’est la Distinguished Gentleman’s Ride ?

Je me suis réveillé un jour de 2010 et j’ai décidé que je voulais une moto. L’idée a surgi de nulle part, car aucun ami ni membre de ma famille n’avait de moto. Quelques mois plus tard, je suis allé en vacances au Japon et je suis tombé amoureux de leur culture de la moto. A l’époque je ne savais même pas ce qu’était un café racer. Mais j’étais fasciné par le fait que les Japonais customisaient tous la même bécane, la Yamaha SR400, et pourtant chacune était différente et chacune convenait à la personnalité de son propriétaire. Alors j’ai fait pareil lorsque je suis rentré à la maison en Australie.

Lorsque j’ai commencé à rouler, les gens me reconnaissaient et c’était agréable. Mais après quelque temps, je m’ennuyais un peu parce que je n’avais personne avec qui partir en balade, alors j’ai commencé à m’intéresser à différents clubs de motards. Certains existaient depuis longtemps, mais il y avait des frais d’inscription et des hiérarchies et ce n’était pas vraiment ce que je recherchais. C’est alors que j’ai créé les Sydney Café Racers et que je me suis mis à discuter avec des magasins de motos locaux. C’est parti de là, je donnais simplement des cartes aux gens parce qu’il n’y avait rien pour ceux qui désiraient juste sortir faire un tour en moto sans tous les trucs officiels.

Après quelques années, nous étions quelques milliers de motards et nous nous sommes étendus à d’autres villes australiennes. Je ne l’ai jamais fait pour un quelconque bénéfice financier, c’était juste pour réunir des gens à un niveau local. Puis j’ai vu la photo de Don Draper dans Mad Men et l’idée de la Distinguished Gentleman’s Ride (DGR) m’est immédiatement venue à l’esprit et j’ai souhaité faire exactement la même chose que les café racers à un niveau mondial. Nous avons atteint 64 villes dans 16 pays la première année avec 2'500 motards.

Zenith Marc Hawwa

La DGR, c’est un style de vie ? Une façon de rassembler des gens ?

La DGR a tellement d’aspects différents. Lorsque je l’ai lancée, c’était pour réunir des gens et briser les stéréotypes associés aux motards, qui sont encore assez répandus partout. C’était aussi pour donner un visage aux motocyclistes. Avec cette course, la constante, où que l’on soit, ce sont les sourires et les réactions que l’on suscite. J’étais en train de marquer un emplacement de la course de Londres cette année, où nous avons rassemblé 1'100 participants, et tandis que je m’affairais des dizaines de personnes se sont approchées pour me demander ce que je faisais et où ils pourraient en voir davantage.

Comment voyez-vous l’avenir de la course ?

Le plus grand défi pour nous est la croissance. Nous n’avons pas la mentalité « plus c’est gros, mieux ça vaut ». Nous aimerions continuer d’envoyer un message chaque année, nous concentrer sur la récolte de fonds mais aussi sur l’incitation à la prise de conscience afin que les hommes se fassent tester. Nous avons fait cela depuis la deuxième année de la course, lorsque nous nous sommes associés à de nombreuses fondations luttant contre le cancer de la prostate et que nous avons commencé à collecter de l’argent. La première année les gens ont dit que j’étais fou d’essayer de recueillir 50'000 dollars australiens et l’année suivante nous en avons réuni 1,7 million. Cette année nous espérons atteindre presque 4 millions de dollars américains. C’est fantastique, parce que la recherche médicale est importante, mais la sensibilisation l’est tout autant et c’est là que nous obtenons beaucoup de succès. Actuellement 300'000 hommes meurent du cancer de la prostate chaque année mais s’ils effectuaient un contrôle avant l’âge de 45 ans, aucun d’entre eux ne devrait mourir.

Le concept de la DGR se traduit-il bien dans les différentes cultures autour du monde ?

Nous avons une merveilleuse variété, car dans certaines cultures l’idée de « distinction» signifie revêtir son costume national. Mais il s’agit avant tout de ce que chacun estime distingué, de ce avec quoi il est à l’aise. En Inde et à Bali par exemple, les gens portent leurs habits traditionnels et c’est magnifique. Ce n’est pas à moi de dire ce qu’il faut porter. Avant même que nous ajoutions l’élément caritatif, nous allions acheter de beaux costumes pour la course à Sydney. Pour moi cela a été un processus d’apprentissage et je crois que j’ai une allure beaucoup plus soignée qu’avant !

Zenith Édition spéciale Pilot Ton-Up DGR





 

 

Marque