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Voici un extrait exclusif de notre chapitre « Who’s Who », ou nous désignons plus de 80 acteurs de l’industrie, de directeurs généraux à directeurs artistiques en passant par des détaillants et des horlogers indépendants, qui ont marqué de façon indélébile les deux dernières décennies en horlogerie, décrits par ceux qui dans le milieu les connaissent peut-être le mieux. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.the-watch-book.com
Who’s who-Martin Frei,Felix Baumgartner, Co-fondateur de Urwerk - Par Pierre-André Schmitt
Innovateurs de l’esthétique et de la technique, ils n’ont cessé, dans les deux premières décennies du XXIe siècle, de faire des vagues dans les eaux plutôt tranquilles de l’horlogerie helvétique : Felix Baumgartner (né en 1975) et Martin Frei (né en 1966) sont des jeunes fauves dont la marque Urwerk est l’aboutissement d’une approche authentiquement personnelle, impertinente, décalée, disruptive.
Cela leur a valu de nombreux amis ainsi que toutes sortes d’hommages. Par exemple en 2019, lors du Grand Prix d'Horlogerie de Genève où ils ont obtenu un prix pour leur création rétro-futuriste AMC. Ou en 2017, avec un placement de produit gratuit, mais attirant tous les regards, celui du modèle UR-110 RG de Urwerk au poignet de Robert Downey Jr. dans le blockbuster « Spider-Man : Homecoming ». Citons aussi, parmi les autres jalons, la UR-103.01 de 2003 ou le modèle EMC (abréviation de Electro Mechanical Control) de 2013, doté du premier mouvement mécanique « intelligent ».
Avec ce genre de créations, Frei et Baumgartner ont fait voler en éclats les frontières de la Haute Horlogerie traditionnelle, pour montrer que celle-ci n’a pas besoin de se matérialiser toujours par les mêmes complications ni par les mêmes matériaux nobles. « Notre objectif suprême consiste à laisser derrière nous les limites traditionnelles de l’horlogerie », martèle Martin Frei. « Je viens d’un monde à la créativité sans frein. »
De fait, après des études à la Haute école des arts visuels et des arts appliqués, Martin Frei a donné libre cours à sa créativité dans toutes sortes de domaines, et toujours avec succès : sculpture, peinture, vidéo. C’est sur ce terreau qu’ont prospéré des créations alliant parfois la technique d’une montre mécanique traditionnelle à celle d’une montre atomique, comme pour l’AMC déjà mentionnée.
Le second larron, Felix Baumgartner, a pour ainsi dire bu l’horlogerie avec le lait maternel. Fils et petit-fils d’horlogers, il raconte que son premier concert a été constitué par le tic-tac de 50 horloges dans l’atelier de son père. Plus tard, il a suivi la formation dispensée par l’école d’horlogerie de Schaffhouse et a découvert la magie des répétitions minutes, des tourbillons et des calendriers perpétuels sur l’établi de son père.
