Ulysse Nardin a récemment dévoilé à Genève plusieurs nouvelles montres importantes en prévision du SIHH 2018. La marque nous a aussi donné l’occasion de connaître un peu mieux le nouveau CEO, Patrick Pruniaux. Avant de continuer votre lecture, vous devez savoir que M. Pruniaux n’est pas novice dans le monde de l’horlogerie. Il a passé neuf ans chez TAG Heuer puis plusieurs années chez Apple, où il a joué un rôle-clé dans le lancement de l’Apple watch.
A quoi avez-vous pensé lorsque le groupe Kering vous a contacté à propos d’Ulysse Nardin ?
J’étais très enthousiaste. Dans mon ancienne vie, il m’est arrivé d’être en contact avec Ulysse Nardin et il y a toujours eu une aura de mystère autour de cette marque. J’ai toujours eu le sentiment qu’il s’agissait d’une marque pour connaisseurs. C’est le genre de marque de niche qui jouit de solides références, d’une qualité constante, et d’une grande ouverture d’esprit. On peut exploiter à la fois sa tradition historique et son incroyable capacité d’innovation. La montre Freak lancée il y a 16 ans est un bon exemple, il y a là un grain de folie, une liberté dans la créativité et j’étais convaincu que cela me correspondait.
Cela vous semble-t-il étrange de passer d’Apple à une marque aussi traditionnelle ?
C’est intéressant, il y a quelques similitudes réelles. D’un côté nous avons une entreprise qui produit des tablettes, des téléphones, des ordinateurs et des montres connectées, et de l’autre de l’horlogerie authentiquement traditionnelle. Mais si vous vous penchez sur les cultures et les valeurs des marques, il y a des analogies. Lorsque j’ai dit pour la première fois à quelqu’un que je rejoignais Ulysse Nardin, on m’a répondu que j’entrais en religion, pas dans une entreprise. Dans un certain sens c’était vrai aussi chez Apple. La deuxième chose similaire à mes yeux est le désir d’innover et de toujours repousser les limites d’un point de vue technique. C’est le cas à la fois pour Apple et pour Ulysse Nardin. Autre élément important : une montre est faite à 80% par ce qui se trouve en son sein, la technologie, la qualité et l’expérience d’utilisation. Ulysse Nardin tient ses promesses dans ce domaine, et Apple aussi. Enfin, il y a sept ou huit ans, Apple n’était pas aussi célèbre, c’était davantage une marque pour connaisseurs. Ulysse Nardin est aussi destinée aux connaisseurs.
Quels sont les atouts des produits Ulysse Nardin à votre avis ?
Chez Ulysse Nardin nous fabriquons des montres pour les passionnés d’horlogerie. Nous promettons moins mais apportons plus. Ma vision d’Ulysse Nardin en tant que marque est que tout est déjà en place. Il y a un extraordinaire niveau d’expertise en horlogerie et d’excellents résultats, y compris des innovations techniques et artistiques. Patrik Hoffmann et toute l’équipe ont fait du très bon travail et nous avons déjà une gamme de produits très cohérente et solide. Maintenant je souhaite exploiter quelques-unes de nos forces. Notre culture est très forte, je veux une meilleure communication à ce sujet et trouver de nouvelles façons de rendre notre histoire moderne et pertinente aujourd’hui. Nous avons un historien de la marque qui fouille dans notre passé et trouve beaucoup de merveilleuses histoires à raconter. C’est ce que je souhaite mettre en avant. Nous sommes une manufacture traditionnelle avec un bel héritage, mais nous sommes aussi très polyvalents et modernes. Vous le verrez en janvier au SIHH. Préparez-vous à halluciner !
Note de la journaliste : il est à noter que M. Pruniaux a fait l’éloge de son prédécesseur, Patrik Hoffmann, relevant que ce dernier avait permis une transition facile et transparente. Lorsque je me suis entretenue avec M. Pruniaux, j’ai été impressionnée par sa franchise, son attitude décontractée mais professionnelle et son désir de pousser la marque vers de nouveaux sommets.
