Interview de Nicola Andreatta

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Interview with Nicola Andreatta - Tiffany & Co
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Le CEO des montres Tiffany revient sur une année intense marquée par la Metro et la Square, et évoque 2018.

Comment s’est déroulée l’année 2017 pour les montres Tiffany ?
C’était une année très importante pour les montres Tiffany car nous avons lancé deux nouvelles collections, la Tiffany Metro pour les femmes et la Tiffany Square pour les hommes, sur laquelle nous avons travaillé presque trois ans. Sa conception et son design ont été réalisés en interne, nous avons investi dans un département de prototypage avec des machines 3D et une nouvelle ligne d’assemblage. De gros efforts ont été consentis pour cette série limitée de 180 pièces, mais les résultats commerciaux sont très réjouissants. En terme de volumes c’est surtout la Metro qui revêtait le plus d’importance stratégique, également du fait qu’elle représente une vraie proposition dédiée à la femme. La Metro incarne non seulement les valeurs de Tiffany et son histoire, mais offre aussi le mariage parfait entre la joaillerie et les montres. La clientèle se retrouve dans cet assortiment car les ventes affichent une nouvelle année de très forte croissance à deux chiffres.

Interview de Nicola Andreatta

Sur un autre plan, 2017 s’est en outre distingué pour le groupe Tiffany par la nomination en septembre de son nouveau CEO, Alessandro Bogliolo qui a passé 17 ans chez Bulgari, mais également de son nouveau directeur de la création venu de la mode, Reed Krakoff. Ce nouveau tandem donnera l’impulsion pour les prochaines années. Alessandro Bigliolo a déjà confirmé sa volonté de poursuivre le développement horloger et l’importance de cette catégorie au sein de Tiffany pour les années à venir. »

Avez-vous eu des bonnes surprises ?
Oui, à commencer par l’incroyable succès de notre ligne de haute joaillerie Metro, composées de pièces uniques mettant en scène les métiers d’art et toutes sortes de techniques de taillages de pierres. Nous avons ainsi travaillé avec des artisans exceptionnels tels qu’Anita Porchet, intégré dans certaines créations de haute joaillerie (qui donnent l’heure) de la marquetterie, ou montré notre savoir-faire dans le serti neige. Ces pièces uniques étaient proposées entre CHF 80'000.- et 250'000.- et ont toutes été vendues lors de deux événements à New York et à Tokyo.

Quels sont les best-sellers de l’année?
La collection Atlas reste notre best-seller, mais East-West s’est bien étoffée avec beaucoup de déclinaisons féminines et montre un potentiel très intéressant.

C’est une série limitée, mais la Tiffany Square apporte une nouvelle dimension à la marque, allez-vous poursuivre dans cette voie ?
Oui, nous avons commencé avec ce mouvement basé sur un authentique calibre carré puisé dans nos archives, que nous avons redessiné, et c’est une base qui va s’enrichir. Nous allons l’équiper d’un micro-rotor, et d’autres développements suivront.

Interview de Nicola Andreatta

Avez-vous des nouveautés prévues cet hiver ?
Plutôt au printemps, qui verra le lancement d’une collection T inspirée par la ligne de bijoux éponyme, et qui donnera naissance à une montre bijou s’adressant à un public jeune.

Quels sont les marchés les plus performants et ceux qui s’avèrent plus difficiles que prévu ?
Tout est lié à la visibilité de la marque et au nombre de boutiques dont Tiffany dispose sur chaque marché. On ne peut bien sûr pas comparer l’Europe avec les USA qui s’appuient sur 95 boutiques Tiffany proposant des montres, ni même avec le Japon qui en compte 58 (pour 316 dans le monde au total). En Corée et à Hong Kong, la force de la marque Tiffany est également très élevée. Notre stratégie ne prévoit pas de vendre nos montres en dehors de nos propres boutiques, car il est difficile pour les détaillants de raconter notre patrimoine de 170 ans.

D’après-vous, pourquoi une femme devrait s’offrir une Tiffany, et un homme ?
Une femme devrait s’offrir une montre Tiffany pour ce que représente la marque, dont la perception est naturellement très différente aux USA et dans le reste du monde. Récemment, nous avons renforcé ses atouts, notamment l’autorité de Tiffany dans les diamants. Mêmes les montres Tiffany les plus abordables en sont pourvues. Mais nous avons également innové dans le design, avec un bracelet Metro inspiré de la joaillerie et complètement inédit dans l’horlogerie, il a fallu l’adapter au boîtier. Quant à l’homme, il recherchera à la fois un objet particulier évoquant une marque forte, mais également la singularité d’un design plus américain, et surtout l’exclusivité, notamment pour notre série limitée Tiffany Square de 180 pièces.

Pour Tiffany, en quoi 2018 sera une année importante ?
Nous avons lancé quatre collections en trois ans, le temps est venu de prendre du recul sur chaque ligne et de consolider l’ensemble. Nous allons analyser chacune d’entre elles, ajuster certaines références, sans doute en redessiner quelques-unes, et préparer les prochaines étapes à tête reposée.

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