David Chokron: Vous lancez une RM 50-01 en partenariat avec Lotus F1 Team et Romain Grosjean. En quoi consiste ce partenariat ?
Tim Malachard: Nous sommes liés par contrat avec l'écurie de Formule 1 Lotus et avec ses pilotes. Nous avons une montre qui porte son nom et celui de Romain Grosjean lors de ce salon, munie d'un capteur de G et avec le nouveau matériau que nous présentons, le NTPT. Cette technologie carbone est issue de la fabrication de voiles de bateaux de course.
Est-il encore possible d'avoir une visibilité nette dans le monde de la F1 avec la présence hégémonique de Rolex sur ce sport ?
Oui, parce que notre association est avec les pilotes, pour développer des produits avec eux, comme nous l'avons fait avec Felipe Massa justement. A l'époque, son écurie était partenaire d'une autre marque, ce qui ne nous a pas empêché de faire des choses ensemble. Notre intérêt, c'est le sportif. Ainsi, nous venons de lancer un partenariat avec Alexis Pinturault, un des grands espoirs du ski français, qui vient de remporter le slalom de Wengen, dimanche passé.
Et le partenariat avec Natalie Portman?
Le partenariat a été signé en 2012, mais il nous a fallu deux ans pour aboutir à la montre qui porte son nom, la RM 19-01. Elle représente une araignée, un symbole qui lui est cher. Nous aimons bien que nos partenaires nous parlent de leurs émotions, de ce qu'ils aiment.
2014 est donc l'année de la femme chez Richard Mille ?
C'est l'année de la femme au niveau international. Nous en profitons pour lancer des nouveautés dans nos collections de montres femmes. Elles représentent 20% de notre production, mais nous pensons que cela peut atteindre 30 ou 35% à terme. Avec nos nouveaux matériaux, comme la céramique blanche ou marron, et notre bracelet métallique sur la référence RM 07-01, nous avons des arguments.
Ce bracelet, qu'a-t-il de spécial ?
Ce bracelet est pour l'instant destiné aux dames, et il est conforme aux standards Richard Mille. Il est complexe, très bien fini et parfaitement intégré à nos boîtiers, qui sont très spécifiques, courbes. Richard Mille a toujours été sensible à l'ergonomie.
Pour la première fois, il est interdit de prendre des photographies de vos montres sur le stand. Pourquoi ?
Nous avons toujours été ouverts à ce principe. Beaucoup de gens aiment photographier absolument tout. Même avec un smartphone, on obtient une qualité impressionnante. Mais certains fournissent le marché des fausses montres et nous voulons protéger la marque et nos clients.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres d'activité?
Cette année, nous allons produire 3400 montres environ, alors que nous en avons fait moins de 3000 en 2013. Notre chiffre d'affaires est de 132 millions de francs en 2013. Cette année, on vise les 150 millions. Notre prix moyen augmente chaque année et il est supérieur à 110 000 €. Nous faisons 200 à 300 tourbillons par an. Notre très haut de gamme se développe de plus en plus. Par exemple, la RM 36-01 Sébastien Loeb est vendue 550 000 €. On vend ce que l'on produit et notre carnet de commande est rempli.
Comment se répartit votre activité?
La Chine représente moins de 3% de notre chiffre d'affaires, et nous voulons la développer. C'est notre objectif cette année. Le reste est bien équilibré, ce qui a toujours été une volonté de M. Mille : 40% en Asie, 30% pour l'Europe et autant pour l'Amérique. Nous allons encore ouvrir 8 à 10 boutiques, dont Londres, Djeddah, Pékin, Shanghai, après avoir inauguré Las Vegas et Macao, entre autres, l'année dernière.
