Le premier pas qu’il fit sur le chemin qui devait le mener à la tête d’IWC Schaffhausen s’avéra tout à fait symbolique: Christoph Grainger-Herr travaillait pour le bureau d’architectes Smolenicky & Partner à Zurich quand Richemont lui demanda s’il voulait participer à l’appel d’offres pour un musée de la marque horlogère IWC. Grainger-Herr accepta. Avec joie. Et il finit même par remporter le marché. Rapidement, ce créateur au sens esthétique développé attira l’attention du chef d’IWC, Georges Kern, qui le fit entrer dans l’entreprise en 2006 et lui permit d’y gravir rapidement tous les échelons.
Finalement, lorsque l’ancien sportif militaire prit la succession de Kern en 2017 à tout juste 39 ans, il n’eut pas la tâche facile: Kern avait laissé une profonde empreinte partout dans l’entreprise. Mais aujourd’hui, même les critiques les plus endurcis reconnaissent volontiers que Grainger-Herr n’a commis aucune erreur et s’en sort plus qu’honorablement. En tout cas, Richemont laisse entendre que plus d’un collègue du groupe est impressionné par les chiffres d’IWC.
Sur le plan de la technique de management, Grainger-Herr fait partie des dirigeants qui s’investissent dans la conception de la production. Son programme défend une esthétique résolument anglo-saxonne : la réduction à l’essentiel, une ligne claire, l’abandon de toute pompe et de toute futilité, évident dans les collections phares de la marque, tel que la collection Portugieser ou même les éditions limitées Tribute to Pallweber lancées en 2018. Ce genre de réflexion a également constitué la principale ligne directrice pour la construction du nouveau bâtiment de la manufacture IWC en 2018. Et à ce jour, c’est sans doute la manufacture qui représente la contri- bution la plus visible de son nouveau chef. Ses études d’architecte d’intérieur à l’Université de Bournemouth et à la Haute école d’arts visuels et d’arts appliqués de Bâle l’ont bien armé pour donner sa signature à ce bâtiment, notamment avec le pavillon, l’aménagement extérieur et le choix des matériaux.
*Rédigé par Pierre-André Schmitt
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