"2017 sera une année Ferrari"

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Interview with Ricardo Guadalupe - Hublot
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Hublot a exposé la semaine passée à Genève, en compagnie de TAG Heuer et Zenith. L’occasion de demander à son CEO, Ricardo Guadalupe, ce que la marque nous réserve en 2017.

Vous venez de présenter de nouveaux produits à Genève. S’agit-il des highlights de l’année ?
Non, les highlights seront plutôt ce que nous présenterons à Bâle. La pièce principale de l’année sera liée à Ferrari, qui fête ses 70 ans cette année. Nous avons développé une montre avec le team de Ferrari qui a été très motivée par l’idée de concevoir une montre. Ils sont partis d’une page blanche et nous ont proposé 3 projets différents. On a ensuite choisi ensemble, mais effectivement, ce n’est pas quelque chose que nous aurions fait nous-mêmes. L’idée et l’inspiration sont venues de Ferrari et le résultat esthétique est particulier, mais très intéressant. Ce ne sera ni une Big Bang, ni une Classic Fusion mais un chronographe tourbillon, un calibre qui existe déjà chez nous, mais que nous avons revisité techniquement, et ce sera une pièce à haute valeur ajoutée - autour des 150 000 francs suisses. Mais bien sûr, nous présenterons d’autres nouveautés aussi autour de l’art de la fusion, qui est notre concept et notre identité, à travers de nouvelles matières ou de nouveaux mouvements.

Justement, quelles sont ces nouvelles matières ?
Nous travaillons sur le saphir. C’est un matériau évidemment très dur mais qui a une transparence extraordinaire. L’année dernière, nous avons dévoilé notre Big Bang Unico Sapphire et, cette année, nous allons venir avec une collection de montres masculines et féminines en saphir et même avec des couleurs  - bleu clair et rouge sang - teintées dans la masse, ce qui est une vraie performance. Hublot a été la première marque de l’histoire de l’horlogerie à véritablement maîtriser le saphir et produire plus qu’une ou deux pièces en saphir. Nous en avons fabriqué plus de 500 l’année dernière et, cette année, notre plan est d’en produire plus de 1 000. Cette production commerciale, en grande quantité, est une grosse performance. Ceci dit, on n’invente pas de nouvelles matières tous les jours. Nous avons créé le Magic Gold il y a 3-4 ans et nous travaillons toujours beaucoup en recherche et développement sur les matières, les céramiques de couleurs, par exemple, qui ne sont pas totalement maîtrisées, que ce soit les céramiques rouges, jaunes ou bleues.

Hublot Big Bang Unico Sapphire

Et les mouvements?
Nous avons sorti en fin d’année dernière un nouveau calibre, le Meca-10, un mouvement manuel avec 10 jours de réserve de marche. Nous croyons beaucoup à la valeur ajoutée du produit, avec toute la visibilité de la technique mécanique d’un mouvement, car nous estimons que, quand on est vraiment dans le haut de gamme, il faut ajouter de la valeur visuelle directement au poignet et pas seulement à l’envers de la montre. Nous allons continuer à développer le Meca-10. Nous présentons aussi cette année un module GMT sur base Unico, et à Baselworld, nous aurons ces fameuses pièces maîtresses, comme la Ferrari 50 jours, qui sont plutôt des pièces conceptuelles mais qui rencontrent un certain succès.

C’est la première fois que vous avez à Genève une exposition ouverte au public. Parallèlement, le SIHH ouvre aussi ses portes au public pour la première fois cette année. La haute horlogerie tente-t-elle de se démocratiser ?
De notre côté, à travers Baselworld, nous sommes toujours allés vers le public. Le SIHH avait fait un autre choix et il est en train de s’ouvrir un peu, ce que je trouve très bien. A Genève, M. Biver a voulu que les 3 marques TAG Heuer, Zenith et Hublot exposent ensemble sur le bateau et je pense que c’est une bonne chose. À la base, l’idée était d’avoir une exposition ouverte au public  pour montrer nos produits et essayer de les démocratiser, en effet. Genève reste la capitale de l’horlogerie haut de gamme suisse et c’est bien que nous soyons aussi présents et associés à cette ville.

Il n’y a pas de gros événements footballistiques en 2017. Allez-vous repositionner Hublot vers d’autres sports ?
Non, car nous sommes quand même sponsors de la Champions League et nous avons cette visibilité qui vient tous les ans grâce à la Champions League et l’Europa League. L’année dernière, nous avons fait beaucoup de football, nous en ferons beaucoup aussi l’année prochaine avec la Coupe du monde en Russie et, cette année, nous faisons beaucoup de Ferrari. Ce sont vraiment nos deux piliers de sponsoring où nous investissons beaucoup. Le football touche un plus large spectre de personnes, mais qui ne peuvent pas nécessairement s’offrir une Hublot, et Ferrari, d’un autre côté, nous amène beaucoup de prestige et nous permet de nous adresser à des clients potentiels. C’est bien d’avoir cet équilibre entre les deux. Et au-delà de cela, nous continuons d’explorer d’autres domaines, comme l’art ou la musique. Nous serons par exemple avec Depeche Mode qui refait une tournée cette année.

Qu’en est-il de votre réseau de boutiques ? Allez-vous en ouvrir d’autres en 2017 ?
Oui. Nous en avons 81 aujourd’hui, dont 25 directement gérées par nous – les autres étant en franchise - et nous allons encore nous développer, avec une ouverture à Londres en septembre, avec Patek Philippe et Graff comme voisins. Ensuite, nous aurons d’autres ouvertures, probablement à Ryad notamment, puis à Kyoto au Japon.

Et en Amérique latine ?
Non. Hélas, il y a vraiment une crise énorme là-bas et nous avons même dû fermer notre boutique de Rio au Brésil. Au Mexique, la situation est meilleure et nous souhaitons ouvrir à Mexico, mais je pense que c’est encore un peu tôt. Beaucoup de Latins achètent en fait à Miami et nous les touchons plutôt via l’étranger que leur propre pays.

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