La Royal Oak Offshore et Stanislas Wawrinka!

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Royal Oak Offshore Stanislas Wawrinka! - Tennis timing tales
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La rencontre au sommet entre Stanislas Wawrinka et Rafael Nadal à l’Open d’Australie a été la première finale d’un Grand Chelem confrontant deux joueurs portant chacun une montre au poignet, griffée par deux marques ‘apparentées’: Audemars Piguet et Richard Mille.

Les garde-temps sont depuis longtemps sur le devant de la scène des plus grands rendez-vous tennistiques autour du globe. En plus des horloges traditionnelles ornant les coins des courts les plus connus et affichant l’heure locale ainsi que la durée des matches, plusieurs des meilleurs joueurs (et joueuses) du monde sont devenus ambassadeurs de marques horlogères prestigieuses. Ainsi, le fait de glisser au poignet un garde-temps sponsorisé, juste après un match et juste avant l’interview télévisé sur le court, est devenu l’un des rituels les plus prévisibles du circuit. Bien entendu, si le joueur porte déjà la montre, ce rituel n’est même pas nécessaire – et il y a de fait de plus en plus de champions qui jouent avec une montre au poignet.

Le weekend dernier, la 102e édition de l’Open d’Australie nous a offert une première finale de Grand Chelem entre deux joueurs portant une montre pour jouer. L’un d’entre eux est sous les feux de la rampe depuis quatre ans déjà : Rafael Nadal, qui depuis le début de son association avec Richard Mille en 2010 a gagné sept tournois de Grand Chelem avec un tourbillon mécanique de haute technologie à son poignet droit, était donc en lice pour gagner un 14ème trophée de Grand Chelem qui lui permettrait de rallier la deuxième place ex æquo avec Pete Sampras parmi les joueurs les plus titrés dans cette catégorie des « Majors ». L’autre était un joueur talentueux ayant connu un processus de maturation plus long et dont l’émergence au sommet de la hiérarchie mondiale coïncide très précisément avec l’apparition d’un garde-temps à son poignet gauche pendant le jeu : le suisse Stanislas Wawrinka.

 

L’heure du succès

Contre toute attente et après un match au déroulement très étrange, « Stan the Man » a battu l’espagnol, actuel numéro un mondial, devenant ainsi seulement le deuxième joueur depuis neuf ans en dehors du fameux « Big Four » (Federer, Nadal, Djokovic et Murray) à gagner un Grand Chelem, et également le premier en deux décennies à battre les premier et deuxième joueurs mondiaux lors d’un tournoi de Grand Chelem. Prenant ainsi la 3ème place dans le classement, le joueur de Lausanne a également dépassé son ami Roger et se retrouve ainsi propulsé numéro un suisse.

Pourquoi cette montée quelque peu tardive au plus haut niveau ? Croyez-le ou non, tout a commencé lorsque Stanislas Wawrinka a décidé de jouer en portant une montre. Il avait été dans le passé l’ami d’une petite marque zurichoise, Maurice de Mauriac, ainsi qu’un ambassadeur pour Hublot pendant un certain temps, mais ce n’est que depuis qu’il s’est rapproché d’Audemars Piguet qu’il a commencé à jouer avec une montre au poignet. Et c’est précisément depuis l’Open d’Australie de 2013 que le joueur lausannois a commencé à faire forte impression : en portant un chronographe Royal Oak Offshore Bumblebee (comportant le fameux et très léger carbone forgé d’Audemars Piguet), il a défié le numéro un Novak Djokovic (lui-même ambassadeur Audemars Piguet à l’époque) lors d’un combat titanesque de cinq heures qui a enchanté les amoureux du tennis et a d’ailleurs été voté meilleur match de l’année par la suite.

Le fait de pouvoir rivaliser avec Novak Djokovic point par point jusqu’au résultat ultra serré de 12-10 dans le cinquième set a sans doute donné à Stanislas Wawrinka la conviction d’appartenir à l’élite. Quelques mois plus tard, il battait l’ambassadeur des montres Bovet, David Ferrer, en finale de l’Open du Portugal, en portant le même chronographe Royal Oak Offshore Bumblebee. Cependant, pendant l’été on l’a vu changer de modèle, puisque c’est avec un chronographe Royal Oak Offshore de la nouvelle génération (44mm) qu’il s’est qualifié pour sa première demi-finale de Grand Chelem à l’US Open, où il a perdu contre Novak Djokovic à nouveau au terme de cinq sets ; il l’avait également au poignet pour sa première participation aux Masters de fin d’année, lors desquels il s’est qualifié pour la demi-finale, avant de s’incliner une fois de plus contre ce même Djokovic.

 

Montre noire, bête noire

En ce début d’année 2014, Stan – qui me connaît en tant que journaliste dans les domaines de l’horlogerie et du tennis – m’a envoyé une photo depuis Chennai, où il disputait son premier tournoi ATP World Tour de l’année. Il y avait en effet quelque chose de nouveau à son poignet : une Royal Oak Offshore Diver en céramique noire avec des touches d’orange. Il a gagné ce tournoi en portant ce modèle, qu’il avait également lors du premier tour de l’Open d’Australie. Mais quelque chose a changé après ce match inaugural à Melbourne Park : en faisant le commentateur pour Eurosport, j’ai remarqué qu’il a joué le deuxième tour sans montre, et ensuite     qu’il avait à nouveau le Chronographe Royal Oak Offshore 44 mm au poignet pour les matches suivants – dont le duel du quatrième tour contre  Tommy Robredo, qui s’est terminé juste à temps pour me permettre de ne pas rater mon vol vers le Salon International de La Haute Horlogerie.  À Genève, François-Henry Bennahmias m’a justement expliqué qu’il y avait eu un petit souci avec le bracelet, d’où le changement.

Stanislas Wawrinka portait à nouveau le modèle ultra-léger Royal Oak Offshore Diver pour son rendez-vous en quart de finale avec Novak Djokovic. Celui-ci avait annoncé juste avant le tournoi que Seiko était devenu son nouveau sponsor horloger en lieu et place d’Audemars Piguet – la marque japonaise ayant proposé un contrat à sept chiffres que le serbe ne pouvait refuser. Comme Federer, Ferrer, Sharapova, Azarenka et la plupart des ambassadeurs horlogers, Djokovic ne joue pas les tournois officiels en portant sa montre, réservant cette pratique à des matches exhibition ou à des entraînements. Au bout du compte, ‘Stanimal’ (petit surnom affectueux prisé par son ami Federer) a mis fin à une série de 14 matches perdus contre Novak avec une victoire épique en 5 sets, avant de battre Tomas Berdych (le Tchèque que Wawrinka considère comme le meilleur connaisseur de montres parmi les joueurs de tennis professionnels, bien que n’ayant pas de sponsor dans le domaine) en demi-finale – se qualifiant ainsi pour la finale contre Rafael Nadal qui avait de son côté battu Roger Federer dans l’autre demi-finale.

Stan a toujours eu une façon magnifique de frapper la balle et son revers à une main majestueux fait de lui un joueur culte. Il est cependant longtemps resté, de manière tout à fait compréhensible, dans l’ombre de son compatriote Roger Federer. Il avait par ailleurs la réputation d’un mental un peu friable en jouant contre des rivaux au plus haut niveau ; en arrivant à Melbourne, il avait perdu 39 de ses 40 derniers matches contre le trio composé de Djokovic, Nadal et Federer. Mais c’était son heure, car il a non seulement dépassé Roger dans le classement, mais également pour la première fois Novak et Rafa dans son parcours vers le titre.

La Royal Oak Offshore Diver et le Chronographe Royal Oak Offshore ne sont pas les seules montres Audemars Piguet qu’il a portées lors de l’Open d’Australie : en conférence de presse, il a également affiché l’élégance sportive du Chronographe Royal Oak au bracelet métal, et c’est aussi le modèle avec lequel il a choisi de poser avec le trophée dans la séance photos qui s’est tenue à Melbourne au lendemain de l’exploit le plus retentissant de sa carrière jusqu’ici.

 

Une nouvelle RM 35-01 pour Rafa

Rafael Nadal n’a pas gagné le titre, mais il aura un autre garde-temps Richard Mille qui portera son nom, alors qu’il continuera à jouer avec le modèle RM 27-01 Tourbillon. Récemment dévoilé au Salon International de la Haute Horlogerie, l’RM 35-01 (portant la mention ‘Rafa’ sur le cadran) affiche un boîtier en carbone manufacturé selon la technologique NTPT®, comportant plusieurs couches de filaments de carbone placés en parallèle, d’une épaisseur de 30 microns, et offrant une rigidité exceptionnelle et une esthétique véritablement unique à travers des formes ondulantes et une identité visuelle aléatoire et donc unique à chaque modèle. Le calibre RMUL3 animant la RM 35-01 est un mouvement squelette à remontage manuel pesant seulement 4 grammes et permettant d’afficher les heures, les minutes et les secondes. Ce mécanisme offre une résistance exceptionnelle aux chocs grâce à l’utilisation de titane grade 5 avec revêtement noir PVD sur le mouvement entier, performance confirmée par de nombreux tests effectués dans des conditions extrêmes et avec des chocs allant jusqu’à 5000 G.

Mais il y avait d’autres histoires horlogères à raconter lors de cet Open d’Australie. Serena Williams a joué avec la version femme du Chronographe Royal Oak Offshore qu’elle avait reçu lors de l’événement Art Basel organisé par Audemars Piguet à Miami en décembre dernier. Bien que la numéro un mondiale ait perdu lors du quatrième tour face à Ana Ivanovic qui roule pour Rolex, elle a gagné un autre type de prix : celui de la question horlogère la plus souvent posée sur internet, car tous voulaient savoir quelle était la montre que portait Serena Williams !

Chronométreur clairvoyant

En tant que chronométreur officiel de l’Open d’Australie, Rolex a eu un bon tournoi : son ambassadeur Li Na a gagné le titre chez les femmes, augmentant ainsi encore le rayonnement de la marque en Chine ; alors que l’icône mondiale Roger Federer a atteint le stade des demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois depuis une année. On a cependant eu droit à un incident étonnant au milieu du tournoi : l’annonce Rolex sur le site officiel de l’Open d’Australie félicitait précocement l’ambassadeur Jo-Wilfried Tsonga d’avoir gagné le titre (alors qu’il a fini par perdre contre Federer au 4ème tour) et, une fois l’erreur détectée, l’annonce a été remplacée par une autre toute aussi prématurée félicitant Li Na pour sa victoire. Au moins ils ne se sont pas trompés sur ce coup là !

Enfin, à part le fait que Rafael Nadal ait reçu un avertissement pour « time violation » dû au temps excessif pris entre chaque point pendant la finale – et ceci malgré le fait de porter un garde-temps d’une valeur de 625,000 euro – le moment le plus embarrassant de cet Open d’Australie en matière de montres a eu lieu pendant la conférence de presse après la première demi-finale. Sachant que Tomas Berdych est un grand amateur de montres,  un journaliste intrépide (pas votre serviteur !) a utilisé une analogie pour lui demander si sa performance au tournoi méritait qu’il s’offre une récompense horlogère : « Vous avez eu l’habitude d’acheter des montres à chaque fois que vous avez eu un bon résultat ici. Est-ce que le fait d’atteindre les demi-finales est digne d’une montre ? ». Le grand joueur tchèque n’a pas apprécié. « Ceci n’a pas lieu d’être lors d’une conférence de presse après un match. D’autres émotions se bousculent dans ma tête et vous arrivez avec ce genre de question. Je ne saurais vraiment pas quoi dire à ce sujet ».


Le prochain tournoi de Grand Chelem – Roland Garros – aura lieu à Paris en mai-juin 2014, avec Longines comme chronométreur officiel.

 

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