Interview d’Antonio Calce

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Interview with Antonio Calce - Girard-Perregaux
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Notre rédacteur en chef s’est entretenu avec l’homme qui a pris les rênes de Girard-Perregaux et Jeanrichard en début d’année.

Vous avez intégré le Sowind Group en début d’année. Comment se sont passés ces 6 premiers mois ?
Très intensément, car je crois que les gens ont besoin de travailler en étroite relation et il fallait instaurer un esprit d’équipe. Lorsque l’on considère Girard-Perregaux, je crois que l’opinion générale est que la marque possède de magnifiques produits. C’est la première évidence. Mais lorsque vous êtes en charge des opérations et que vous avez accès à davantage d’informations, force est de constater que malgré ses beaux produits, la marque a besoin de redéfinir la structure de ses collections, et avant tout, une structure doit être créée dans les segments de prix où nous devrions être présents mais ne le sommes pas.
Ce que nous avons fait est très simple :  nous avons restructuré les collections,  supprimé des références dont le positionnement ne s’accordait pas avec le marché et nos concurrents, et développé davantage de produits compétitifs au sein des gammes existantes. Un énorme travail a été fait, peu visible cependant, car il ne s’agit pas d’une révolution, et c’est ce qui est intéressant à mon avis.

Quelle échéance avez-vous pour cette croissance. Elle ne se fera pas en un jour…
Nous avançons rapidement. Nous savons où nous allons en termes de développement de produits et les changements seront visibles dès 2016 déjà. Par exemple, nous serons déjà présents dès l’année prochaine dans le segment de prix compris entre 7000 et 10'000 francs suisses. Nous aurons une nouvelle ligne de chronographes, ce qui est peut-être le changement le plus notable. Une réelle famille va se construire autour des Trois-Ponts et l’offre va ainsi s’élargir puisque elle va intégrer d’autres complications que le tourbillon qui est actuellement la seule.

En ciblant de nouveaux segments de prix, vous ciblez aussi de nouveaux clients…
Tout à fait. Nous devons absolument élargir notre clientèle de base. Un segment de prix se porte bien et se développe rapidement. Je parle du segment entre 5000 et 10'000 francs suisses. Pour suivre la voie de la croissance que nous visons, nous devons être présents dans cette gamme de prix et ouvrir la marque à une clientèle qui ne la connaît pas bien. 

Interview d’Antonio Calce

Considérant le climat économique actuel, ciblez-vous des marchés spécifiques pour atteindre cette croissance ?
Une des forces de notre appartenance au Kering Group est que notre propriétaire a une vision à très long terme. Il ne souhaite pas précipiter les choses, mais construire durablement en créant de la valeur. Il ne s’agit donc pas de dire qu’on n’investira pas dans tel ou tel marché l’année prochaine, si on ne peut pas espérer un retour sur investissement immédiat. Nous ne faisons pas de management réactif. Il est plutôt question de prendre des décisions qui s’avèreront rentables à long terme.
Nous bénéficions d’une présence globale et nous continuerons à travailler dur pour développer le marché européen ainsi que les principales places asiatiques, comme Hong Kong et les plus importantes villes de Chine, mais aussi Singapour et la Malaisie. Mais nous n’avons pas besoin d’être partout en même temps. Et bien sûr, les Etats Unis sont aussi une priorité.

Girard-Perregaux fête prochainement ses 225 ans. Qu’avez-vous prévu pour célébrer cet anniversaire ?
Nous aurons plusieurs montres extraordinaires qui refléteront l’histoire de la marque, y compris 225 pièces uniques. Ce concept très intéressant nous donnera l’opportunité de faire connaître notre histoire.
Le musée soutiendra nos activités et notre communication sera adaptée pour mettre notre histoire en avant. Le concept même du musée sera revu, et un nouveau concept, beaucoup plus innovant, sera introduit. Le contenu est déjà là, bien sûr, mais il nous faut trouver d’autres façons de le présenter.
 

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