Six mois sans Bâle

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Eberhard & Co. quits Baselworld after 70 years - Eberhard & Co.
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Eberhard termine son premier semestre post Bâle... sans avoir fait Bâle. Premières conclusions de cette expérience inédite avec Mario Peserico, Directeur Général.

En mars dernier, vous avez pris la décision de vous retirer de Baselworld. Maintenez-vous qu’il s’agissait d’une bonne décision ? 
Oui. Le meilleur baromètre, ce sont les réactions des détaillants et elles ont été très positives. Déjà, parce qu’ils ne venaient plus quatre ou cinq jours mais, le plus souvent, simplement deux jours durant lesquels ils n’avaient pas le temps de voir toutes leurs marques. Alors pourquoi simplement rester deux jours ? Parce que Baselworld est devenu très cher à tous les points de vue. La vie, la ville, les hébergements mais aussi pour nous, en tant qu’exposants. Nous étions descendus au Hall 1.0 mais devions continuer à payer des espaces supplémentaires sans que cela n’ait de réel sens pour nous.

Avez-vous pu voir, au cours de ces six derniers mois, tous les détaillants rencontrés auparavant à Bâle ? 
Oui. Nous avons eu une stratégie en deux temps, avec des visites chez eux complétées d’événements fédérateurs sur différents marchés. Par exemple, nous avons choisi Milan en Italie, Madrid en Espagne. Pour deux autres pays nous sommes intervenus sur de grands événements locaux fédérateurs : Rétromobile en France et Couture à Las Vegas.

Six mois sans Bâle

Ce sont des marchés que vous suivrez d’année en année ? 
Pas nécessairement. Il faut tirer profit de notre agilité de marque indépendante. Nous allons nous adapter en fonction des forces et faiblesses de nos marchés. Il est bien évident que l’Italie, qui représente 40% de nos ventes, est incontournable et le restera. Il y a des marchés que l’on va ouvrir et d’autres que l’on va probablement renforcer. Parmi ces derniers, les Etats-Unis, par exemple, ou encore l’Allemagne, où je pense que nous avons une marge de progression.

Il y a six mois, vous évoquiez un nouveau séquençage de votre production. Avez-vous pu le mettre en place ? 
Oui, même si c’est toujours « work in progress ». L’idée est d’avoir une première phase de lancement en début d’année, une autre au printemps, une troisième juste avant l’été puis la quatrième à l’automne pour être en phase avec les fêtes. C’est d’ailleurs un séquençage qui se superpose à peu près avec nos ventes en ligne. Il semble en phase avec les attentes de nos consommateurs e-commerce.

Reviendriez-vous sur votre décision d’avoir quitté Baselworld ? 
Pourquoi pas. Honnêtement, jusqu’en septembre 2017, nous étions partis dans l’idée d’y être en mars 2018. Ce sont les coûts qui nous ont conduits à la décision d’en partir. Baselworld est plus cher qu’un roadshow – en budget mais aussi en temps. Qui plus est, il manque à la Foire une meilleure méthode. Baselworld était devenu une pure location de stand, sans services à côté. Je pense d’ailleurs que les récents changements de management à la tête de l’organisation de la Foire ont leur raison d’être. 

Que suggéreriez-vous ? 
Des méthodes de communication plus modernes, plus ouvertes. On pourrait par exemple imaginer des live streaming de différentes sessions. On pourrait aussi imaginer des Baselworld délocalisés. Après tout, c’est ce que fait l’organisation du GPHG (Grand Prix de l’Horlogerie de Genève) et cela semble plutôt bien fonctionner. Notre marché de l’horlogerie est une niche. Nous ne sommes pas aussi puissants que le marché de l’automobile, par exemple. En conséquence, il faut travailler davantage, se montrer plus créatifs. Il faudrait un vrai projet global couplé à une véritable philosophie associative, un projet ciblé et constructif. 

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