Czapek est une marque créée «par des collectionneurs, pour des collectionneurs ». Pourquoi ce choix?
Bien que nous ayons investi notre propre argent dans cette opération, les actionnaires et moi-même souhaitions que ce projet soit dès le départ fondé sur le partage. Pourquoi des marques comme Google, Youtube ou Wikipedia sont-elles devenues si grandes ? Parce qu’elles partagent.
Le défi réside dans le fait que nous sommes une manufacture horlogère qui vise la perfection et a certaines valeurs à maintenir. Nous sommes tombés amoureux de l’histoire de la marque, mais au niveau social, nous ne voulions pas rester dans un système ancien fermé. Nous voulions penser et agir ouvertement, et partager notre société avec des amateurs de montres nous a paru être la solution la plus logique.
Quand vous partagez, vous posez des fondations solides et vous vous faites des amis. Lors de la conférence de presse pour le lancement de la marque, tous les propriétaires et les CEOs de nos fournisseurs étaient là. Du jamais vu dans l’industrie horlogère. Ils sont venus en amis du projet, qu’ils voient comme une communauté et quelque chose de nouveau. Nous faisons entrer la philosophie des entreprises « dot.com » dans le monde de l’horlogerie.
"Le plus important était de rendre honneur au nom et d’y mettre toute notre foi"
Pourquoi avoir choisi l’approche du financement participatif ?
Trouver l’argent n’était pas le problème, mais nous voulions rester fidèles à nos origines. Nous avons réfléchi à ce que Czapek aurait fait s’il avait été encore en vie. Il nous a semblé que le plus important était de rendre honneur à ce nom et d’y mettre toute notre foi. Il nous incombe de lui donner la seconde vie qu’il mérite. Ça dépasse le business pur et confine à l’émotionnel.
Quelles sont les différences fondamentales entre le financement participatif standard et le modèle que vous avez choisi ?
La principale différence réside dans les aspects légaux qui doivent être pris en compte. En outre, nous sommes la première marque à utiliser une plateforme multinationale, raizers.com, en France et en Suisse. Généralement, un financement participatif, à son début, n’a même pas de produit à offrir. Ca n’était pas pensable pour nous et il nous a fallu des fonds privés pour commencer. Nous devions avoir quelque chose de tangible à offrir car nous avons planifié les premières livraisons pour la fin de l’année déjà, ce qui est tout à fait exceptionnel dans le monde de l’horlogerie.
La montre est très caractéristique mais le mouvement aussi est particulièrement distinctif. Pouvez-vous nous en dire plus sur les finitions ?
Le mouvement des montres de poche Czapek dont nous nous sommes inspirés pour notre collection actuelle présentait une finition grainée très particulière. Notre horloger s’est longuement entretenu avec Jean-François Mojon pour la décoration du mouvement. La finition a cela d’intéressant qu’il n’y a pas de Côtes de Genève, ce qui peut faire dire à certains que le mouvement n’est pas décoré. Mais c'est en regardant de plus près l’anglage et le grainage qu'on apprécie vraiment le travail de finition.
Vous venez de l’industrie des arts. S’agit-il d’une pièce d’art ?
Non. C’est avant tout une pièce d’artisanat, même si elle contient quelques éléments artistiques. Nous utilisons des concepts que les artistes aussi utilisent. Par exemple, le mouvement visible à travers le fond transparent de la montre ressemble à une toile abstraite dans laquelle il faut se plonger.
Avez-vous connaissance d’anciennes montres Czapek ?
Depuis que nous avons relancé la marque, nous avons été approchés par des collectionneurs qui possèdent des montres historiques Czapek. Il y en a très peu sur le marché et nous demandons à ces collectionneurs qui nous contactent de nous envoyer des photos de leurs montres.
