Laurent Picciotto : « Mes coups de cœur des Geneva Watch Days »

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Laurent Picciotto: “My top picks from the Geneva Watch Days” - Chronopassion
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Peu de marques mais deux pièces qui sortent du lot : le célèbre trend-setter horloger nous livre ses coups de cœur genevois.

Il y était...sans y être : comme l’écrasante majorité des détaillants et journalistes, Laurent Picciotto a suivi les Geneva Watch Days de son bureau. Quelques conférences Skype, Zoom, un suivi d’Instagram, quelques appels et le CEO de Chronopassion avait fait ses premières sélections. « Évidemment, on perd le contact physique, la magie du touch & feel, mais avec des marques que l’on suit depuis 15 ou 20 ans, on a une bonne connaissance de leurs sensations et de leurs orientations », explique l’intéressé. Sans compter, en off, qu’il est lui-même très souvent mis dans la confidentialité des développements bien avant qu’ils ne voient le jour. 

Laurent Picciotto : « Mes coups de cœur des Geneva Watch Days »

La Streamliner, tant attendue

La nouvelle création de H. Moser & Cie était hautement attendue. La pièce est déduite de la Streamliner Chronographe Automatique Flyback. Son nom ? Streamliner Centre Seconds. C’est donc une « trois aiguilles » dont le design est hérité de son aînée version chronographe : boîte puissante, tout acier, bracelet intégré. Pourquoi ce choix ? « Parce que cette Streamliner descend à 40 mm, ce qui en fait une pièce plus consensuelle que le chronographe de 42,3 mm », explique Laurent Picciotto. « Avec ses 434 composants et son orientation racing, le chrono Streamliner était une pièce pour collectionneur déjà très avancé. La Streamliner trois aiguilles est plus petite, plus fine. Elle consolide la collection et se positionne à moitié prix, soit 19'000 euros au lieu de 38'000 euros, ce qui en fait une montre du quotidien que l’on peut porter en ville, à la plage, en mode sport ou dressy. Une pièce très élégante et très typée ». 

Laurent Picciotto : « Mes coups de cœur des Geneva Watch Days »

Bulgari, la confirmation

Fallait-il un sixième record du monde à Bulgari ? La question peut surprendre. Pourtant, après cinq records cumulés en seulement 6 ans, on peut se demander où la manufacture s’arrêtera. Les collectionneurs connaissent déjà les capacités de la maison en matière d’ultra plat mais, nuance Laurent Picciotto, « c’est un bel acte de continuité, il enfonce le clou auprès de ceux, heureusement devenus rares, qui pense que Bulgari n’est qu’un joaillier romain, alors que c’est une manufacture de Haute Horlogerie qui n’a plus grand-chose à prouver ». 

Laurent Picciotto : « Mes coups de cœur des Geneva Watch Days »

Le choix de Chronopassion s’est donc porté sur le nouveau chronographe Octo Finissimo Tourbillon Squelette Automatique. La pièce marie un mouvement squelette mécanique de manufacture ultra-fin à un remontage automatique de 3,5 mm d’épaisseur, doté d’un seul poussoir de chronographe et d’un tourbillon, le tout dans un modèle d’une finesse totale de 7,40 mm pour 42,5 mm de diamètre. La boîte est en titane sablé. Il n’y en aura que 50 exemplaires, au prix unitaire de 155'000 euros. « Malgré son apparence élevée, c’est un positionnement intéressant et cohérent. La simple combinaison du chrono automatique avec tourbillon est parfois, à elle seule, plus onéreuse. Avoir ces deux complications en version extra-plate et 100% manufacture, à ce prix, est totalement justifié », décrypte Laurent Picciotto. « Cela reste évidemment une pièce de collectionneurs. La présence de Bulgari s’incarne plus largement par les modèles trois aiguilles de l’Octo Finissimo qui, rappelons-le, sont accessibles dès 13'000 euros. Cela donne un aperçu de l’étendu de la gamme ». 

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L’art de la patience

Les coups de cœurs « à distance » de Laurent Picciotto résultent d’une nécessité sanitaire qui s’applique de la même manière à ses propres clients. L’impact commercial est évident. « La plupart des clients n’est pas encore prête à mettre 100'000 euros sur une simple photo », explique-t-il, « mais pour certains collectionneurs, cela ne change pas grand-chose. Ils savent qu’ils vont devoir attendre. Qu’ils ne verront peut-être jamais la pièce en vrai avant de recevoir la leur. Les manufactures ne tournent pas à plein régime. Certains sous-traitants manquent à l’appel. Et alors ? Ces collectionneurs ont plusieurs pièces en attente. Ils investissent dans des séries limitées qu’ils ne veulent pas manquer. Les acquéreurs pressés le sont toujours autant. Les plus patients le restent ». 

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