Les modèles de Bulgari ont beaucoup de caractère, comme Bulgari-Bulgari, Diagono et Octo. A votre avis, pourquoi ont-ils toujours autant de succès dans une industrie en constante évolution ?
L’ADN de Bulgari c’est Rome et ses 2700 ans d’arts et d’architecture incomparables. Cela a mené à la création de modèles horlogers uniques en leur genre. Et c’est précisément ce qui rend la marque atypique dans le monde de l’horlogerie, une industrie souvent très standardisée et classique. Notre maison crée des produits qui ont beaucoup de tempérament, beaucoup de vigueur. Ils sont très structurés, sans compromis, pourrait-on dire. Ce sont des produits qui présentent les aspects typiques du design italien, en particulier l’innovation et l’utilisation de matériaux inhabituels qui reflètent Rome. Parce que Rome est impressionnante, elle est magnifique, et c’est aussi une ville qui n’admet aucun compromis, quel que soit le siècle. Que vous regardiez le Colisée, qui remonte à la Rome antique, ou certains palais plus récents de l’époque néo-classique, vous y verrez toujours la puissance, l’opulence qui caractérise nos bijoux et nos montres.
Voilà presque deux ans que vous avez pris la tête de Bulgari. Dans un laps de temps aussi court, quelles ont été les plus belles réussites de votre équipe et votre plus grand défi à ce jour ?
En ce qui concerne l’horlogerie, je suis particulièrement fier de la nouvelle Bulgari Finissimo Tourbillon. Non seulement elle établit un nouveau record du monde de minceur à 1.95 mm/5mm, mais elle arbore également l’exceptionnel design Octo qui en fait une montre très fine et élégante, au caractère trempé. Lvcea est un autre lancement important effectué en 2014, une collection dotée d’une forte identité Bulgari qui n’est pas transmise par un logo : elle a été conçue pour être ronde, bicolore et emblématique. Lvcea est comme un bijou, très robuste mais portable au quotidien. Par ailleurs, j’ai été particulièrement honoré de remporter le « Prix de la Montre Joaillerie » de la 14ème édition du Grand Prix d’Horlogerie de Genève avec un chef-d’œuvre réunissant le savoir-faire joaillier et horloger, la Diva Haute Joaillerie Emeraudes.
Quant aux défis futurs, notre objectif est de faire partie des dix meilleures marques horlogères du monde, nous sommes actuellement parmi les quinze meilleures. Pour cela nous continuerons à faire parler notre expertise en horlogerie suisse et en design italien. Nous continuerons à présenter des montres inspirées par l’Italie, par son architecture, des montres audacieuses. Elles ne sont pas forcément destinées à tout le monde, mais si vous les aimez, vous les aimez passionnément.
Avec l’acquisition de Gerald Genta/Daniel Roth en 2000, Bulgari est entré dans le segment de la manufacture avec des ressources très importantes. Pourquoi un collectionneur devrait-il acheter une pièce de Bulgari Haute Horlogerie plutôt que d’une autre marque célèbre ?
Oui, en l’espace de quelques années Bulgari a développé ses capacités de production de mouvements mécaniques, parallèlement bien sûr aux mouvements à complications qui se fabriquent depuis des années dans sa manufacture du Sentier : des montres à sonnerie jusqu’à la Grande Sonnerie (4 marteaux et 4 mélodies), mais également des répétitions minutes à deux ou trois marteaux ou à gong carillon, sans oublier nos divers calibres à tourbillon, et nos mouvements à affichage bi et quadrirétrograde, pour n’en citer que quelques-uns. Bulgari est aujourd’hui clairement une manufacture intégrée avec des compétences très pointues en la matière, alliant créativité italienne et précision suisse.
Au niveau des mouvements de base pour ses collections, Bulgari a présenté d’excellents calibres comme le BUL191 utilisé dans l’Octo. Allez-vous continuer dans ce sens ?
En 2013, Bulgari a lancé son calibre de base Solotempo, un mouvement automatique produit dans les usines de la marque à la Chaux-de-Fonds et au Sentier. Ce calibre a été complété en 2014 par deux nouveaux mouvements à remontage manuel extra-plats, entièrement conçus et fabriqués à l’interne : le Finissimo à tourbillon volant, qui est le mouvement le plus fin jamais produit, établissant ainsi un record mondial à 1,95 mm d’épaisseur, et le Finissimo petite seconde. Nous avons encore des capacités de croissance !
