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Who’s who - Georges Kern CEO of Breitling - Par Paul Miquel
Certains aiment les chiffres, d’autres les mots. Georges Kern, lui, aime l’action. L’actuel CEO de Breitling n’y peut rien, il est comme ça. Charismatique, ce Franco-Allemand de 55 ans est dans le mouvement perpétuel. Sa réserve de marche semble infinie. Breitling parraine le festival moto « Wheels & Waves » à Biarritz ? Il s’aligne à l’épreuve d’enduro. Breitling s’associe à une course cycliste caritative en Afrique du Sud ? Il enfourche son vélo pendant 200 km sans ciller. Breitling déboule dans le cinéma ? Il file à Hollywood pour débaucher Brad Pitt. On pourrait continuer ainsi pendant des heures. Georges Kern est né, semble-t-il, pour faire bouger les lignes. Il y a vingt ans, ce diplômé de sciences politiques (Strasbourg), de gestion d’entreprise (Saint-Gall) et formé à la dure chez Kraft Foods Switzerland pousse les portes de Richemont pour intégrer IWC, Jaeger-LeCoultre et A. Lange & Söhne, rachetées au groupe allemand Mannesmann.
Deux ans plus tard, à seulement 36 ans, il prend la tête d’IWC à Schaffhouse. C’est là-bas qu’il peaufine sa vision de l’horlogerie. Il transforme alors IWC en profondeur et rend la manufacture alémanique glamour en misant sur les stars du cinéma, du sport et (déjà) de l’écologie ; souvent sous l’œil du regretté photographe de mode Peter Lindbergh. Les campagnes coûtent des fortunes mais les retours sur investissement sont indiscutables même s’ils cristallisent, ici et là, envies et jalousies. Tout lui réussit. En 2017, il est nommé Head of Watchmaking, Marketing and Digital chez Richemont pour superviser l’ensemble des marques horlogères. Une consécration. À la surprise générale, il démissionne pourtant quelques mois plus tard pour prendre les rênes de Breitling dont il détient désormais une partie du capital. L’action, l’énergie. Toujours. Depuis, il applique à Breitling — propriété du fonds britannique CVC — les méthodes qui ont fait leurs preuves chez IWC. Il a su convaincre Brad Pitt, Charlize Theron, Adam Driver et Daniel Wu de le rejoindre. En parallèle, en 2019, Georges Kern a produit son premier film, « Mon chien Stupide », une adaptation réussie du livre de John Fante par le Français Yvan Attal. « Grâce à ma position dans le luxe, j’ai eu la chance de côtoyer énormément de stars hollywoodiennes », confesse-t-il. « Pour être sincère, j’ai toujours rêvé de travailler dans le cinéma. » En vrai, il préfère les plans séquences aux grandes complications. C’est sans doute l’une de ses grandes forces dans le monde de l’horlogerie.
