Cinq ans de manufacture

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Five years as a manufacture - Lebeau-Courally
Lebeau-Courally souffle ses cinq ans en tant que manufacture intégrée. Incorporant ses propres métiers d’art, elle suit une route atypique entre Liège et Le Locle.

Certains se prévalent de leurs décennies, voire de leurs siècles d’antériorité. Ce n’est d’ailleurs jamais un combat facile que de rester aussi longtemps sur le devant de la scène, en résistant aux assauts des concurrents, du temps, des crises, voire tout simplement de l’essoufflement créatif.

Lebeau-Courally n’a pas (encore) ces problèmes. La marque a été rachetée en 2012 par l’entrepreneur belge indépendant Joris Ide, ayant fait fortune dans le métal industriel. Cette reprise était accompagnée de celle de Julien Coudray 1518 et, surtout, de la manufacture qui soutenait les deux, IMH (Innovations Manufactures Horlogères). L’objectif était de développer les deux marques et, indépendamment, de mettre la manufacture également au service de marques tierces.

Changements de cap

Et depuis ? Depuis, la crise est passée par là...et c’est exactement le contraire qui s’est produit ! Julien Coudray 1518 a vécu sur ses pièces et stocks existants, sans plus rien produire. Ce n’est en rien préjudiciable à son avenir éventuel : une à trois pièces vendues par an, pouvant monter jusqu’à 450'000 CHF à l’unité, suffisent à assurer la rentabilité de la marque.

Pour IMH, la manufacture s’est essentiellement concentrée sur Lebeau-Courally, sans réelle prospection extérieure. Et seule Lebeau-Courally s’est finalement développée suivant les plans prévus. La marque devenue manufacture (via IMH) a proposé sa Phase de Lune puis, deux ans plus tard, son second calibre 100% manufacture, à micro rotor.

Cinq ans de manufacture

Un calibre plus complexe qu’il n’y parait

La pièce, baptisée Micro II (« Micro » pour « micro-rotor », « II » pour « second calibre manufacture ») sera prochainement livrée. Cette architecture inventée par Büren en 1954 ne doit pas se résumer à une masse oscillante simplement réduite. Ses défis techniques sont importants. Le micro-rotor étant littéralement au cœur du mouvement, les perturbations liées à sa vive rotation doivent être parfaitement contenues afin de ne pas perturber la bonne marche du calibre.

Qui plus est, sa capacité de remontage doit être optimisée afin d’atteindre, peu ou prou, celle d’une masse oscillante traditionnelle, avec un volume trois fois moindre. Le micro-rotor est, au final, un authentique calibre de haute horlogerie. C’est la raison pour laquelle, en dépit de son apparente simplicité, fort peu de maisons s’y attaquent. Elles sont, le plus souvent, des manufactures dotées d’une solide expertise technique : Patek Philippe, Chopard, Piaget, Roger Dubuis, Laurent Ferrier, Panerai, pour n’en citer que quelques unes.

Cinq ans de manufacture

Des métiers d’art belgo-suisses

La singularité de Lebeau-Courally est, dans le même temps, d’avoir su préserver en interne deux métiers d’art très particuliers, en marge de ses capacités horlogères techniques. Le premier est l’émail grand feu. Cet art est utilisé pour ses Phase de Lune, dont même la Lune est en émail grand feu – une première mondiale. Néanmoins, pour une marque de niche et un seul modèle, rares sont les manufactures à préserver en interne un tel métier.

Le second métier d’art est aussi en interne...mais pas au Locle, ni même Swiss Made. Pourtant, Lebeau-Courally ne s’en cache pas et même s’en prévaut ! La gravure dont il s’agit ici est réalisée à Lièges, berceau de la maison en sa qualité d’armurier de prestige. La manufacture y réalise à la main des gravures qu’elle applique sur les cadrans de ses Micro II. Ils sont réalisés en Suisse, acheminés en Belgique pour y être gravés puis retournés au Locle pour être assemblés. Un cas unique en horlogerie qui devrait se poursuivre par d’autres créations tout aussi originales. On évoque déjà la possibilité d’un chronographe et d’un tourbillon...

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