Trois créateurs soudés autour d’un projet commun : inventorier et pérenniser d’anciens gestes horlogers. Un jeune professeur d’horlogerie, chargé d’apprendre ces savoir-faire menacés d’oubli. Un garde-temps fabriqué à la main, dans le plus pur esprit de la tradition horlogère. Tels sont les acteurs et les ressorts du projet « Le Garde Temps – Naissance d’une Montre ».
En 2007, Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour établissaient un constat alarmant: en raison d’une industrialisation croissante et du recours massif à l’automatisation dans le monde horloger, tout un patrimoine de gestes et de savoir-faire ancestraux était sur le point de disparaître. Ils décidèrent alors de former un élève et de lui transmettre leur savoir. Cet élève devrait mettre en pratique les techniques apprises en créant un garde-temps à la main et à l’aide de machines anciennes, puis transmettre à son tour ces acquis aux générations futures.
Leur choix se porta sur le Français Michel Boulanger, professeur d’horlogerie au Lycée technique Diderot, à Paris. Le projet « Le Garde Temps – Naissance d’une Montre », qui démarra en 2009, fut ainsi officiellement lancé en janvier 2012 à Genève.
Chaque mois, Michel Boulanger se rendit à la Chaux-de-Fonds, afin de recueillir les conseils de Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour, mais aussi de divers spécialistes officiant chez Greubel Forsey.
Michel Boulanger élabora durant six ans un garde-temps d’exception : une montre-bracelet de forme ronde, très épurée, animée d’un mouvement trois aiguilles à remontage manuel, et dotée d’un mécanisme à tourbillon s’inscrivant dans la grande tradition des horlogers du 19e siècle. Afin de mettre en valeur les mécanismes du tourbillon, l’architecture de ce garde-temps comporte un cadran décentré supportant les heures et les minutes. La finition de chaque pièce revêt une importance particulière.
Aujourd'hui, Greubel Forsey annonce la mise en vente de ce premier garde-temps, livrable fin 2016, qui inaugure une série de onze exemplaires. A noter que le mécénat constitue l’horizon ultime de cette aventure : la vente de ces quelques garde-temps permettra d’assurer la suite du projet: son volet « transmission des savoirs ».
