Cadrans et boîtiers sous un même toit

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François-Paul Journe exprime son point de vue sur Les Cadraniers de Genève et Les Boîtiers de Genève, désormais domiciliés ensemble à Meyrin.


Tribune de Genève - 20 septembre 2012

Sylvie Guerreiro


Les sociétés Les Cadraniers de Genève et Les Boîtiers de Genève, deux filiales de la marque F.P.Journe, se retrouvent désormais sous le même toit, à Meyrin. Et Vacheron Constantin de se joindre à la danse, avec une participation à 50%. Confidences de l'horloger François-Paul Journe.

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Sylvie Guerreiro: Comment s'est établi le partenariat entre Les Cadraniers et Boîtiers de Genève avec F.P.Journe et Vacheron Constantin?

François-Paul Journe: La société Les Cadraniers de Genève fut créée en 2000 avec trois partenaires, dont F.P.Journe. L'un des deux autres a quitté le navire en 2004. Nous avons alors racheté sa part et en tant que directeur, je me suis mis en quête d'un nouveau partenaire avec lequel nous partagerions la participation à 50% chacun. Ce fut Vacheron Constantin. Il faut dire que la marque était déjà cliente des Cadraniers de Genève depuis deux ou trois ans. Quand elle est entrée comme partenaire, elle savait déjà où elle allait. D'un autre côté, cela fait vingt-cinq ans que je travaille avec Francis Simonnet (ndlr: à la tête de la société Elinor depuis 1987 et directeur général des Boîtiers de Genève). Lorsque l'usine à Paris, qui fabriquait des boîtiers de montre pour diverses marques, est devenue trop ancienne et qu'il a fallu déménager, je leur ai suggéré de s'installer en Suisse.

Qu'est-ce-qui réunit F.P.Journe et Vacheron Constantin?
Avant tout, l'amour du métier. Juan-Carlos Torres (ndlr: CEO de Vacheron Constantin) est quelqu'un qui comprend la notion de conservation des compétences. Nous sommes tous les deux dans le métier depuis assez longtemps et nous ne sommes pas sortis du paysage. Ce qui prouve notre motivation. Nous voulons d'ailleurs la même chose: faire les meilleurs cadrans, les meilleurs mouvements, les meilleurs boîtiers. Bref, l'excellence. Et d'un point de vue personnel, nous nous sommes toujours bien entendus.

Qu'est-ce que cette réunion des Cadraniers et des Boîtiers de Genève sur le site de Meyrin va changer pour vous?
Pour moi, pas grand-chose. C'est surtout pour eux que ça va changer. Car fabriquer des cadrans ou des boîtiers, ce n'est pas le même métier. Mais ils peuvent se nourrir l'un de l'autre, s'apporter des visions différentes. Des techniques utilisées par l'un peuvent aussi être utilisées par l'autre.

Cela va-t-il vous permettre de produire plus de montres?
La manufacture F.P.Journe produit en moyenne 900 montres par année. Je ne souhaite pas vraiment en faire davantage. Et même si on me fournissait tout à coup cent boîtiers de plus, nous ne pourrions pas assembler davantage de montres puisque nous ne serions pas en mesure de produire plus de mouvements. Le véritable but de cette filiale est plutôt la réactivité que cela nous apporte. Si j'ai besoin d'un chronomètre avec boîtier en tantale par exemple, je sais que je l'obtiendrai et que je pourrai dormir sur mes deux oreilles. Or, ce qui fait aujourd'hui la différence sur le marché de la haute horlogerie, c'est l'innovation dont une marque est capable. Posséder un outil comme celui-ci nous garantit de rester vivants…

 

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