Doxa fait partie de ces nombreuses maisons horlogères suisses qui possèdent une longue histoire mais restent relativement discrètes et sont peu connues du grand public. Cependant, pour les amateurs d’horlogerie, Doxa est une marque qui compte, et plus encore pour les fans de plongée sous-marine. Car le nom de Doxa reste indissociablement lié à la première montre de plongée professionnelle développée pour être accessible également à la communauté des plongeurs de loisirs.
Nous sommes en 1967, soit 78 ans après la fondation de la maison Doxa au Locle, dans le canton de Neuchâtel (Suisse). Les montres de plongée existent déjà, mais dédiées aux plongeurs militaires et professionnels, leurs prix sont inabordables pour les amateurs d’un sport qui commence à se développer. Pour eux, Doxa va concevoir sa plongeuse avec l’une des figures les plus populaires auprès du grand public et respectées par les professionnels de la plongée.
Cette année-là à la Foire de Bâle, Doxa lance la SUB, une montre de plongée « de haute qualité à prix raisonnable », selon la philosophie de Georges Ducommun, fondateur de la marque. Mais surtout, elle est conçue en collaboration avec Jacques-Yves Cousteau. Esthétiquement, elle frappe par son audacieux cadran orange vif, une couleur choisie en raison de son excellente lisibilité sous l’eau. Essentielle pour les plongeurs, l’aiguille des minutes et plus grande que celle des heures, le boîtier d’une seule pièce est en acier, et la nouvelle lunette unidirectionnelle brevetée introduit une double échelle qui reprend la table de plongée sans décompression de l’US Navy que tous les plongeurs utilisent à cette époque.
Le succès de la plongeuse orange est énorme et sa réputation de précision et de résistance atteint les plongeurs amateurs mais aussi professionnels, et on la voit même au cinéma, au poignet de Robert Redford. Elle sera suivie deux ans plus tard de la SUB 300 T Conquistador, toujours destinée au grand public à qui elle offre une valve à hélium. En 2019, pour son 130ème anniversaire, Doxa lance la SUB 200, l’édition limitée en or SUB 200 T Graph et la SUB 300 T, étanche à 1200 et offerte proposée avec 5 nouvelles couleurs de cadrans différentes, en plus de l’orange, aux noms évocateurs – Sharkhunter, Divingstar, Searambler, Caribbean et Aquamarine.
Cependant, bien avant la SUB de 1967, Doxa était déjà une marque réputée. Elle développa 1908 son Calibre Doxa 8-Days destiné aux horloges de tableaux de bord qui équipèrent les Bugatti de course, avant de conquérir d’autres marques automobiles, et même des bateaux et des avions. En 1905 et 1906 elle fut récompensée aux expositions internationales de Lièges et de Milan. Doxa développera de nombreuses innovations techniques, et au milieu du XXe siècle, sa collection « Grafic » inspirée par le Bauhaus, deviendra rapidement un classique.
Comme tant d’autres marques horlogères suisses, Doxa subira les turbulences de la crise du quartz dès les années 1970. Elle se relèvera en 1997 avec l’arrivée à sa tête de la famille Jenny et du groupe Walca. Aujourd’hui établie à Bienne, Doxa est dirigée par Jan Edöcs. L’année 2019 a vu la mise en place d’un gros processus de relance et de redéploiement de la marque au niveau mondial. Parallèlement, un travail de restructuration et de simplification a été mené sur les collections Doxa avec un accent délibérément mis sur la collection SUB. WorldTempus lui souhaite la bienvenue et un avenir en totale décompression.
