Exposition Cartier in Motion

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Cartier in Motion exhibition - Cartier
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Une nouvelle exposition au Design Museum de Londres explore l’influence du Paris du siècle dernier sur le design de Cartier.

Comme l’a démontré Patek Philippe, les expositions ayant une marque pour thème sont une excellente façon de présenter au grand public l'histoire et les valeurs d'une marque horlogère traditionnelle. Alors que l'exposition itinérante de Patek Philippe (qui sera présentée cet été à New York) est entièrement gérée par la marque elle-même, la nouvelle exposition intitulée «Cartier in Motion» du London Design Museum adopte une approche totalement différente. Après l’acquisition par le musée de montres-bracelets Cartier Tank et Cartier Santos pour sa collection permanente, le directeur Deyan Sudjic  a proposé à Cartier une exposition sur le design de la Maison avec pour commissaire l'architecte Sir Norman Foster en personne.

Exposition Cartier in Motion

Le résultat est une exposition conçue et produite jusque dans ses moindres détails par Sir Norman Foster et Foster & Partners, allant des carnets de notes de Sir Norman Forster (tellement bien structurés qu'ils sont  inclus dans l'exposition et ont même été utilisés pour le dépliant de l'exposition) jusqu’aux vidéos de l'exposition, toutes filmées par un équipe de Foster & Partners.  Au total, 170 objets sont exposés, provenant principalement de la collection Cartier et complétés par des prêts de la collection du palais princier de Monaco, du Musée de l'Air et de l'Espace de l'aéroport du Bourget et du Rockefeller Center.

L'exposition s’ouvre sur l'architecture parisienne du début du XXe siècle, époque où le Baron Hausmann concevait un modèle de symétrie urbaine pour Napoléon III et où la ville était dominée par la désormais incontournable tour Eiffel. En ce qui concerne l'art, la période de l’Art Nouveau battait son plein, mais l'influence de la symétrie et des formes géométriques de Hausmann est évidente dans les designs de Cartier de l'époque, qui tournent ostensiblement le dos à l'Art Nouveau.

Au début du XXe siècle, Paris était aussi le berceau de l'aéronautique et les frères Cartier (Louis et Pierre) étaient tous deux membres de l'Aéro-Club de France, équivalent d'incubateur de start-up plutôt que simple club pour passionnés d'aviation. Ses membres venaient du monde de la science, de l'industrie et du sport. Un an  à peine après le premier vol des frères Wright avec un avion propulsé plus lourd que l'air en 1903, Louis Cartier réalisait sa première montre-bracelet pour son ami l’aviateur  Alberto Santos-Dumont. Plus d'un siècle plus tard, cette montre figure toujours dans la collection courante de la marque.

Alberto Santos-Dumont in his primitive aeroplane

 

La montre Santos se singularisait par sa forme carrée à une époque où la majorité des montres étaient encore rondes. Dans les années suivantes, Cartier se fit un nom en tant que spécialiste des montres de formes en lançant la Tonneau en 1906, la Tortue en 1912 et la Tank en 1917, toutes caractérisées par la même pureté de design. Les étuis à cigarettes, les ouvre-lettres et les fournitures de bureau témoignent du désir de Cartier de s’adresser au voyageur international de l’entre-deux guerre ; la marque continuera ensuite ses recherches sur les formes à partir des années 1950, qui verront la naissance des Ovale (1958), Crash (1967), Maxi Oval (1969), Panthère de Cartier (1983) et, plus récemment, Drive de Cartier (2015).

L'exposition se tient du 25 mai au 28 juillet au Design Museum, 224-238, Kensington High Street, Londres W8 6AG. Elle est ouverte tous les jours de 10h à 18h, avec une nocturne jusqu'à 20h le premier vendredi de chaque mois.

Plus d'infos: designmuseum.org.

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