Dans les coulisses de Bovet

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Behind the scenes at Bovet - Bovet 1822
Seule une visite de la manufacture Bovet permet d’en comprendre les spécificités : suivez le guide !

La manufacture Bovet n’est pas comme les autres. C’est un adage marketing que partagent...toutes les marques ! Revendiquer son unicité est un lieu commun. Pourquoi Bovet ferait exception ?

Une âme érigée au XIVe siècle

Passer quelques heures au sein de la manufacture à Môtiers donne quelques réponses. Déjà, il y a ce lieu, Môtiers. C’est au cœur du pays de l’absinthe que Bovet s’est établie en reprenant possession du château qui était celui des descendants de la famille Bovet.

Dans les coulisses de Bovet

Rares, très rares sont les maisons à ainsi travailler dans leur résidence historique – le Quai de l’Ile (GE) de Vacheron Constantin est un autre exemple mais, la plupart du temps, les manufactures ont préféré les larges espaces ouverts, connectés, industrialisables des plaines genevoises. Le Château de Môtiers, lui, est un monument historique de 5800 mètres carrés, datant du XIVe siècle. C’est la première différence Bovet.

L’improbable retour de la montre de poche

Ce qui s’y manufacture n’est pas moins différent. A rebours de la quasi totalité des marques horlogères, Bovet a toujours développé à Môtiers un créneau que l’on croyait éteint : la montre de poche. Il n’est d’ailleurs jamais véritablement revenu en grâce, seules quelques rares maisons en réalisent toujours à l’unité, comme Patek Philippe ou Jaquet Droz.

Dans les coulisses de Bovet

Pour Bovet, ce ne sont pas des pièces uniques mais de véritables collections, un parti pris technique totalement assumé, destiné à une niche de collectionneurs qui s’y retrouve. Il y a 17 ans, lorsque Pascal Raffy redonna vie à Bovet, on put parler de « défi ». Aujourd’hui, la montre de poche signée Bovet est une réalité, une identité, un pari gagné.

Pascal Raffy est d’ailleurs aujourd’hui actionnaire quasi unique de la marque, après des noms illustres parfois méconnus du public qui, en leur temps, ont aussi possédé Bovet, notamment Favre-Leuba et Michel Parmigiani !

Design et technique au même plan

Reste qu’une large partie de la production annuelle de Bovet, estimée à 2000 pièces par an, repose sur des montres de poignet. Leur premier abord dévoile déjà une esthétique très particulière, faite de mouvements squelette à l’agencement atypique. Toutefois, c’est en visitant la manufacture – découvrant ainsi leurs composants non assemblés – que l’on prend la mesure de la différence Bovet. Platines et ponts extrêmement complexes, finition hors norme, calibres développés en interne : Bovet cultive son indépendance. La maison se tient loin du silicium pour garantir la réparabilité de ses montres dans plusieurs décennies, voire siècles. Ses pivots sont roulés à la main, ses balanciers spiraux sont réalisés en interne et une seule cage de tourbillon, usinée en 25 minutes, exige ensuite 2,5 jours de finition !

Dans les coulisses de Bovet

Techniquement, une Bovet traduit cette quête d’excellence. La manufacture privilégie les développements internes. Les mouvements maison représentent 85% de la production et cette part atteindra un jour les 100%. Les exceptions sont encore les chronographes (Concepto sur base 7750) et les répétitions minutes (développées par Christophe Claret). Le premier, le chronographe, est actuellement en cours de développement en interne. C’est une complication particulièrement ardue à réaliser. Elle est attendue en 2022, pour le bicentenaire de Bovet. Beaucoup l’ignorent mais c’est une complication que Bovet avait déjà dans les années 30, avec un rarissime chronographe à rattrapante.

Et demain ?

Aujourd’hui, Bovet et Dimier sont deux entités parallèles. La première réalise ses garde-temps sous son propre nom, la seconde en fournissait les mouvements, à Bovet mais aussi à quelques clients externes. Harry Winston en faisait partie mais il y en eut, à la grande époque, presque 180, dans des secteurs pas uniquement horlogers (aéronautique, médical). Ce n’est plus le cas aujourd’hui : Dimier fournit uniquement Bovet. La coexistence des deux entités n’a donc plus lieu d’être et « Bovet » regroupera les quelques 110 salariés de la maison, signant la disparition juridique de l’entité « Dimier ».

Dans les coulisses de Bovet

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