L'importance du Swiss Made

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The Importance of Swiss Made - WorldTempus Rant #14
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Le problème du Swiss Made est une question d'équilibre. On doit préserver la valeur du “Made in Switzerland” sans faire porter le prix à payer à un niveau trop élevé pour le consommateur.
Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, les voitures Volkswagen sont fabriquées à Mexico, les iPhones Apple en Chine. 60% des motos de la prestigieuse marque anglaise Triumph proviennent de Thaïlande et toutes celles de son concurrent Royal Enfield, autre marque britannique de renom, sont produites en Inde.

La provenance des produits a-t-elle toujours de l'importance ? En matière de montres, je pense que oui.
Le Swiss Made veut encore dire quelque chose dans l'esprit des consommateurs et il doit être préservé. Les montres fabriquées en Suisse sont extrêmement valorisées et le pays est perçu comme la patrie du raffinement horloger. Une montre Swiss Made est une référence dans le domaine qualité, quel que soit son prix de vente.

A présent, l'utilisation du label Swiss Made est soumise à plusieurs critères :
1.    Le mouvement doit être suisse (c'est-à-dire que les composants doivent provenir de Suisse pour au moins 50% de leur valeur et que le mouvement doit être assemblé et contrôlé en Suisse).
2.    Le mouvement doit être emboîté en Suisse.
3.    Le contrôle final doit être effectué en Suisse.

swiss made
Dans l'industrie horlogère, il y a des entreprises qui militent pour un Swiss Made plus restrictif. Elles souhaitent notamment que, pour garantir une majorité accrue de travail effectué en Suisse, le pourcentage appliqué aux composants du mouvement soit relevé.  

Je comprends ce raisonnement mais je ne suis pas sûr que ce soit la voie à suivre. Si le Swiss Made est important, des normes plus restrictives entraîneraient une hausse automatique des prix. En conséquence, les montres helvétiques, en particulier celles d'entrée de gamme, ne pourraient plus être compétitives au niveau mondial. Le Swiss Made pourrait donc agir au détriment de l'industrie horlogère active en Suisse.

Quelques marques ont abandonné le label Swiss Made, préférant utiliser “Fabriqué en Suisse” ou quelque chose d'approchant. D'autres ont renoncé à toute appellation d'origine sur leurs cadrans.

L'industrie horlogère doit continuer à valoriser l'origine suisse des mouvements et de la plupart des composants. Mais, si l'on veut rester compétitif dans un contexte de plus en plus concurrentiel, ce n'est à mon avis pas une bonne idée de faire en sorte que les horlogers paient encore plus cher des composants qu'ils peuvent se procurer ailleurs. Certes, il faut maintenir le travail et les compétences importants majoritairement en Suisse, mais il faut veiller à ne pas chasser les fabricants qui font du volume.

Aujourd'hui, nombre de personnes à travers le monde espèrent posséder un jour une montre suisse. Nous, membres de l'industrie horlogère, devons préserver ce rêve et protéger la “suissitude” et l'exclusivité des montres fabriquées en Suisse. Néanmoins, dans le même temps, nous devons nous assurer que le rêve demeure accessible. Peu nombreux sont ceux qui peuvent se payer d’emblée une Patek Philippe, alors que l’acquisition d’une Hamilton ou d’une Baume & Mercier d'entrée de gamme peut ouvrir la porte à toute une vie de plaisirs et de découvertes en tant que propriétaire et collectionneur de belles montres.

Le problème du Swiss Made est une question d'équilibre. On doit préserver la valeur du “Made in Switzerland”  sans porter le prix à payer à un niveau trop élevé pour le consommateur.