Hayek plaide pour le «swiss made»

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Hayek plaide pour le «swiss made» - Swatch Group
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Le groupe Swatch investit des centaines de millions dans la production suisse.

Tribune de Genève - 7 février 2013

Jean-Marc Corset


Nick Hayek aime les symboles. C'est au milieu d'une usine flambant neuve, qui va bientôt démarrer la production high-tech de cadrans pour les montres Swatch et moyen de gamme, à Granges (SO), qu'il a présenté hier les résultats 2012 du groupe Swatch et lancé un véritable plaidoyer pour la place industrielle suisse et le swiss made . Pour couronner le tout et affirmer sa «suissitude» devant les médias internationaux, la société s'est fendue d'une version de son rapport de gestion en… suisse allemand: Dä Gschäftsbricht 2012 .

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Les résultats du groupe horloger ont encore brillé l'an dernier, le chiffre d'affaires progressant de 11%, à 7,9 milliards de francs, tandis que le résultat opérationnel est tout proche des 2 milliards, en hausse de 23% (bénéfice net: 1,6 milliards,?plus 26%). Mais le patron de Swatch Group a prévenu: «Les deux premiers mois de 2013 ont connu une croissance continue, mais il faut un peu calmer les esprits. Pour le nouvel exercice, l'industrie horlogère ne devrait pas connaître une croissance de 15 à 20% comme les dernières années, mais plutôt entre 5 et 10%.»

A l'heure où le Parlement débat de la loi sur la protection des marques et du projet Swissness, Nick Hayek a réaffirmé la nécessité de défendre la crédibilité du label swiss made : «Nous devons tout faire pour maintenir cette valeur et maintenir la confiance du consommateur.» Rappelons que la Fédération horlogère défend un taux minimal de 60% de valeur suisse pour les produits industriels tandis que d'autres lobbies veulent s'en tenir à 50%. Position qui a entraîné une discorde avec économiesuisse, association patronale que le bouillant patron n'a pas ménagée hier. «Soixante pourcent ce n'est pas exagéré même si, personnellement, j'aurais préféré 80%.»

Mais la production Swatch est, elle, 100% helvétique. Et pour démontrer que ses appels en faveur de cette place industrielle ne sont pas des mots en l'air, la présentation d'hier était focalisée sur les nouvelles méthodes de production. Elles sont mises en œuvre par la filiale ETA, qui fabrique les mouvements pour le groupe mais en est aussi le moteur industriel.

Le nouveau site ETA de Granges, qui entrera en fonction ce printemps et sera entièrement opérationnel à la fin de l'année, doit répondre à l'augmentation spectaculaire des volumes de production. ETA produit aujourd'hui 14 millions de composants par jour, contre 8 millions en 2009! «Cette production nécessite de nouvelles technologies», a indiqué Pierre-André Bühler, directeur général d'ETA.

Une grande partie des quelque 500 millions de francs investis en 2012 par le groupe Swatch a été consacrée à cette usine high-tech dédiée principalement aux montres Swatch mais aussi aux produits moyen de gamme tels que Tissot.

Parmi les nouvelles technologies présentées par Pierre-André Bühler, mentionnons les installations fabricant les boîtes en inox – qui pourront tourner avec 30 employés pour une production qui en aurait nécessité 300 avec des moyens traditionnels – le nouvel équipement de galvanoplastie, sur 540?m2, entièrement automatisé et traitant 6000 cadrans à l'heure, ou encore l'installation d'impression digitale. Ce procédé lancé en 2008 permettra de créer à haute vitesse des designs encore plus sophistiqués pour la moitié de toute la production des Swatch d'ici à 2015.

Les Tissot, mais également les Longines, profiteront elles aussi de systèmes de réglage automatique, notamment des chronographes, travail auquel ne peuvent plus répondre les horlogers en raison des quantités.

 

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