Un Eldorado temporaire?

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A temporary Eldorado? - Britain’s watch market
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La Grande-Bretagne, avec son nombre record de médailles glanées aux Jeux Olympiques de Rio et ses statistiques horlogères à l'exportation qui vont à rebours de la tendance générale, pourraient bien séduire les marques horlogères.

Permettez-moi de célébrer l’énorme performance réalisée par mon pays natal aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, qui se sont terminés la semaine dernière. UK Sport, l'organisme en charge du programme olympique de la Grande-Bretagne, s’était fixé un objectif de 48 médailles. Mais le team britannique en a récoltées 67, soit davantage que lors des Jeux à domicile, à Londres en 2012. Ce qui fait de la Grande-Bretagne le seul pays à avoir jamais amélioré sa performance, quatre ans après avoir lui-même accueilli les Jeux Olympiques. Cette moisson de médailles place aussi la Grande-Bretagne en deuxième position dans le tableau des médailles, devant la Chine et la Russie. Si Londres était un pays, il se classerait devant la France dans le tableau des médailles. Et cette liste de superlatifs n’est pas finie…

Quel rapport avec les montres, me demanderez-vous? Bien que les chiffres des exportations horlogères publiés la semaine passée par la Fédération suisse de l'industrie horlogère n’incitent pas à la réjouissance avec des exportations en baisse de 14,2% sur un an, on note cependant une hausse des exportations vers quelques pays, à contre-courant de la tendance générale. Le Royaume-Uni est l'un de ces pays. Le mois dernier, les exportations ont augmenté de 13,4%. Et cela en dépit d'une livre faible qui, en théorie, devrait pénaliser les industries qui exportent vers le Royaume-Uni. Bien sûr, ces chiffres ne se basent que sur un seul mois, mais c’est le mois qui a directement suivi le vote sur le Brexit et depuis le début de l’année, le Royaume-Uni connaît la troisième meilleure «croissance» - à -2,6% - des dix plus gros marchés exportateurs d’horlogerie, battu seulement par les Emirats Arabes Unis (+ 0,1%) et le Japon (+ 0,6%).

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Donc, même en l’absence d’un plan clair pour le Brexit (dans lequel les développements politiques en Suisse pourraient finir par jouer un rôle clé), le marché horloger britannique tient relativement bien le coup. Ne serait-ce pas le bon moment, pour les marques horlogères, de conclure des partenariats avec des personnalités du moment? Le triple double-médaillé Usain Bolt sera à jamais associé à sa montre Hublot. Mais qu'en est-il du coureur de fond Mo Farah, deux fois double-médaillé d’or olympique, qui est largement pressenti pour figurer sur les prochaines listes d’honneur? Ou des membres de l'équipe cycliste britannique, qui ont tellement dominé leurs adversaires que ce sont deux d’entre eux, Jason Kenny et Callum Skinner, qui se sont disputés l’or et l’argent en sprint masculin? Et une marque horlogère audacieuse pourrait aussi s’approcher de Nicola Adams, la boxeuse noire au profil si inhabituel, avec son fort accent régional. British Airways a capitalisé sur l’or olympique en ramenant les 320 sportifs de la délégation britannique dans un Boeing 747 dont le nez avait été peint en or, et Nicola Adams a eu l'honneur d'être la première à descendre de l’avion à son arrivée à Londres.

Avec 27 médaillés d'or britanniques de retour de Rio, il n’y a que l’embarras du choix. Et comme Jean-Claude Biver est actuellement fort occupé avec ses opérations coup de poing de marketing en Chine, il faut en profiter !