La formation gravure main de retour à Genève

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Hand engraving returns to Geneva - Ecole des Métiers et Artisans de Haute Horlogerie
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WorldTempus a eu le plaisir de découvrir la nouvelle formation gravure main proposée depuis cette année par l’Ecole des Métiers et Artisans de Haute Horlogerie.

En cette rentrée 2016, le Campus Genevois de la Haute Horlogerie a lancé, à Meyrin, une formation CFC gravure main dispensée en collaboration avec l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds. Née sous l'impulsion de Roland Hirschi, Directeur du Campus, cette formation s’inscrit dans le cadre plus large de l’Ecole des Métiers et Artisans de Haute Horlogerie, un lieu d’échanges et de transmissions des savoirs visant à perpétuer et promouvoir les métiers de la Haute Horlogerie. L’Ecole étant un espace ouvert aux entités externes du groupe Richemont, la Maison Chopard a ainsi pu intégrer une apprentie dans la classe de gravure, qui, au terme des quatre ans que dure ce cursus, rejoindra les ateliers de la marque genevoise. Outre Chopard, les élèves de la volée 2016 sont parrainées par les Maisons Piaget et Van Cleef & Arpels.

L’art de la gravure

Le graveur crée et exécute des travaux en creux ou en relief, à la main à l’aide d’outils ou à la machine sur des matériaux tels que l’acier, le laiton, le cuivre, l’or, l’argent, l’étain, la matière plastique, la nacre ou encore le bois. En horlogerie, les gravures sont des dessins, des ornementations géométriques ou végétales figurant sur les cadrans et boîtes de montres ou sur les pièces d'un mouvement. Exécutées suivant divers procédés, elles ont un rôle décoratif ou identificatoire (source : La Terminaison par Giulio Papi).

Dextérité naturelle, patience, minutie, sens spatial, facilités et goût pour le dessin sont quelques unes des qualités nécessaires pour être un bon graveur. Mais, comme l’affirme Quentin Bogousslavsky, graveur indépendant et formateur graveur au Campus, « la force de détermination est capitale, car seule la motivation permet d’accuser les continuelles répétitions essentielles à l'acquisition de l'habileté, de la finesse de l'œil, des connaissances techniques et artistiques fondamentales pour devenir un bon graveur ». Un métier exigeant donc, que l’on ne cesse d’apprendre et d’affiner toute sa vie.

Gravure taille-douce

Pérenniser le métier de graveur

Et justement, cela est un fait, le métier de graveur, s’est, au fil du temps, étiolé. Pour expliquer ce phénomène, Quentin Bogousslavsky évoque plusieurs facteurs (appliqués au domaine de l’horlogerie), tels que les compétences extrêmement larges, qu’elles soient techniques où créatives que requièrt la gravure, la conjoncture de l’horlogerie et la politique des marques ou encore le manque de communication des instances concernées vis à vis de ce métier. Preuve que l’intérêt pour ce dernier est bel et bien présent, ce ne sont pas moins d’une vingtaine de candidatures que l’Ecole a reçues pour cette formation. A la suite de tests théoriques, huit candidats ont été retenus et convoqués pour effectuer des tests pratiques s’étalant sur une journée. Et ce sont finalement trois jeunes filles aux profils bien différents qui constituent la première volée de ce CFC gravure.

Durant la 1ère année de formation, les principales thématiques abordées sont les techniques de dessins et perspective, la gravure de base – dites en « 2D » –  et la micromécanique, les connaissances techniques acquises dans ce dernier domaine étant primordiales à l’exercice du métier de graveur puisqu’elles permettent d’une part de comprendre ce sur quoi le décorateur horloger va travailler, et d'autre part de réaliser les outils nécessaires pour ce faire. Au cours de leur apprentissage, les élèves seront amenées à découvrir et à apprendre les différents types de gravure comme par exemple la taille douce, la taille d'épargne, la gravure en creux, et la ciselure. Le projet de gravure de 4ème année, ultime préparation avant l’examen final d’obtention du CFC, a pour objectif de regrouper les savoir-faire acquis et requis. C’est Quentin Bogousslavsky, en concertation avec les milieux et les personnes concernées ainsi qu’en accord avec ce que l’apprentie à démontrer au fil de sa formation, qui déterminera la nature de l’ouvrage à réaliser.

CFC Gravure Genève

Roland Hirschi et son équipe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, puisque qu’une formation d’émailleur – à l’heure actuelle inexistante – sera proposée à la rentrée 2017 par l’Ecole des Métiers et Artisans de Haute Horlogerie.