Ce n’est pas la première fois que H. Moser & Cie. s’en prend aux géants de la Silicon Valley puisque l’année passée déjà, elle avait dévoilé sa « montre connectée originale ». Avec cette nouvelle pointe lancée contre le style de communication d’Apple, la marque semble à nouveau ne voir aucune contradiction entre son slogan « very rare » et la comparaison avec une société multi-milliardaire qui vend ses montres par millions.
H. Moser & Cie. entrera pour la première fois la semaine prochaine dans l’antre du SIHH, au sein du Carré des Horlogers, et son choix de lancer la Swiss Alp Watch pendant le CES, début janvier, peut paraître étrange. Mais H. Moser & Cie. est une petite marque, et, avec Edouard Meylan à sa tête, elle aime se frotter aux poids lourds, aussi bien dans le domaine commercial que dans son statut de manufacture.
Malheureusement, les caractéristiques principales de la montre, ainsi que son importance pour la marque, sont passées inaperçues dans le battage publicitaire. Outre son nom, qui est plus une boutade envers Apple qu’une véritable déclaration d’origine (le mouvement est assemblé à un jet de pierre de la frontière allemande, à Neuhausen, qui doit être le lieu en Suisse le plus éloigné des Alpes), la montre est une vraie Moser et doit être célébrée comme telle.
Bien que la forme du boîtier soit différente, le calibre HMC 324 qui bat en son cœur est un des plus beaux exemples de production verticalement intégrée de mouvement haut de gamme du marché, jusqu’au spiral Straumann®, produit dans la filiale de la marque, et son échappement interchangeable Moser. Le cadran fumé, une autre signature de la maison, offre une qualité et une profondeur de couleur à faire pâlir d’envie d’autres marques bien plus prestigieuses. Le toucher doux et soyeux du bracelet original en cuir de kudu, provenant d’une antilope africaine, complète un ensemble qui est à la hauteur du slogan « very rare » de la marque.
De plus, outre ce nouveau calibre rectangulaire, qui représente une évolution du calibre HMC 321 que l’on trouve dans le modèle Endeavour Small Seconds, rappelons que malgré son incontestable identité Moser, tous les composants principaux de la montre (boîtier, mouvement et cadran) présentent un nouveau design. Une affaire coûteuse, sans aucun doute, et l’on peut légitimement se demander si les coûts de développement seront couverts par cette édition limitée à 50 pièces seulement, vendues 24'900 dollars l’unité. Le SIHH de la semaine prochaine nous en dira peut-être plus sur la place que ce nouveau mouvement prendra dans la collection H. Moser & Cie. Avisons-nous aussi de garder un œil sur les nouveautés d’Hautlence, sa marque sœur, dont les derniers modèles sont justement rectangulaires.
