Ceux qui avaient assisté à la pose de la première pierre de la manufacture Frédérique Constant à Plan-les-Ouates en 2004 se souviennent encore du petit garçon prenant une part active à ce moment fort entre ses deux parents, Aletta et Peter Stas, fondateurs de la marque. Cette manufacture était un peu pour lui, il incarnait l’avenir de la marque. Piet-Jan a depuis assisté à de nombreux événements importants de la société familiale, dans un deuxième temps avec sa petite sœur. Les deux enfants ont grandi et ont choisi des orientations différentes que la voie royale tracée dans la cour horlogère. Parents aimants avant tout, Aletta et Peter ont écouté leur cœur en les encourageant dans leurs choix, puis leur raison en acceptant alors d’entrer en matière avec les groupes qui leur faisaient des avances depuis quelques années.
La cour des grands
En effet, elle est loin l’époque où le couple partageait avec une poignée d’employés les combles d’un petit bureau carougeois. Partis de rien il y a 25 ans, Aletta et Peter Stas sont aujourd’hui à la tête d’un groupe de trois marques (Alpina, Ateliers de Monaco et Frédérique Constant) et d’une manufacture performante implantée dans le carré d’or de Plan-les-Ouates, avec 170 personnes réparties dans six filiales, dont l’ensemble a connu jusqu’en 2015 une croissance annuelle à deux chiffres ininterrompue, à laquelle a contribué leur montre connectée lancée en tant que pionnier suisse de ce nouveau segment apparu l’an passé. Leur réseau de 3000 détaillants dans le monde entier a vendu l’an passé plus de 150'000 montres. Une telle réalisation n’a laissé personne indifférent, et a naturellement nourri quelques convoitises.
"Nous voyons l’opportunité de créer un partenariat helvético-japonais pour développer et vendre des montres au 21e siècle et au-delà"
Une passation en cinq années
Avec des projets d’investissements programmés substantiels tels qu’une deuxième aile de la manufacture en attente d’autorisation, un nouveau stand dans la halle 1.0 de Baselworld, une nouvelle plateforme de développement des montres connectées, sans parler des enjeux de la conjoncture actuelle, pérenniser l’avenir de la société par le biais de l’intégration dans un groupe leur a paru être la meilleure solution. De nombreuses voix vont certainement s’élever contre ce choix « contre nature » de l’alliance japonaise, que Peter Stas commente ainsi : « Après une analyse détaillée de la situation et de très nombreuses discussions, nous avons été de plus en plus impressionnés par les technologies innovantes de Citizen. Nous voyons l’opportunité de créer un partenariat helvético-japonais pour développer et vendre des montres au 21e siècle et au-delà ». Il évoque en l’occurrence une collaboration dans le développement de calibres mécaniques, électroniques et hybrides, ainsi que la puissance du groupe Citizen et Bulova sur le continent américain en termes de marketing et de distribution. Leurs trois marques seront gérées de manière indépendante au sein du groupe Citizen, forts de quoi Aletta et Peter Stas, ainsi que leur équipe de direction, se sont engagés à continuer à œuvrer dans ce sens pour minimum cinq années.
