Cyrus accélère son développement

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Cyrus forges ahead - Cyrus
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La marque genevoise s’ouvre sur le marché français. L’année 2016 fut aussi celle de son retour à la croissance. 2017 devra la rendre durable.

Seul mais très bien entouré : Ruben Mira Blanco, CEO de Cyrus, est un cavalier solitaire suivi de détaillants qui le soutiennent. Après avoir produit quelques 800 pièces l’année dernière, l’homme étend son réseau. Réduit mais performant, il compte aujourd’hui Freret-Roy en ses rangs. Le détaillant parisien spécialisé dans les marques indépendantes connait son marché et y voit un potentiel pour Cyrus.

Ruben Mira Blanco, lui, ne cache pas ses ambitions : « devenir un incontournable du chronographe original et indépendant entre 10 000 et 20 000 francs ». Hublot, Audemars Piguet, Rolex, sont au dessus. Cyrus veut croire qu’il existe une place à prendre et s’en donne les moyens. 

Complications partagées

Ces moyens, ils passent déjà par une collaboration avec Chronode. Jean-François Mojon a réalisé les principaux développements techniques de la marque. Parfois de manière partagée, comme avec la Cyrus Alarm, une montre réveil reposant sur un module dont Chronode est propriétaire et qui fut déjà exploité par le passé pour d’autres marques, notamment Harry Winston. Cyrus en a également bénéficié. Ce partage d’une complication non exclusive, appartenant directement à son motoriste, a permis den tomber les coûts (39 000 francs), même pour une très petite quantité (30 pièces). Toutes ont été vendues. Avec la tentation d’en refaire une seconde série ? « Certainement pas, nous passons à autre chose », tranche Ruben Mira Blanco.

Cyrus accélère son développement

Cet autre chose est plus ambitieuse : le premier tourbillon maison de Cyrus. Il sera également signé Chronode, dont la famille qui détient Cyrus a pris des parts, permettant à cette dernière de s’arroger des velléités de manufacture. 

Le coup de crayon, lui, revient à Benjamin Muller (Louis Moinet, Jacob & Co.). On y retrouve sa griffe nerveuse, contemporaine, son empreinte très forte. C’est une bonne nouvelle pour Cyrus, dont le fil conducteur passe justement par une signature esthétique à nulle autre pareille. « Il est prévu que nous fassions dorénavant appel à Benjamin pour nos futurs dessins », précise Ruben Mira Blanco. 

La pièce, qui comportera un tourbillon vertical, sera d’une construction peu aisée. Elle ne semble freiner ni Chronode ni Cyrus : « je ne conçois pas une collection ou un modèle qui ne puisse accepter un tourbillon », glisse le CEO. Pas même sortie, cette première Klepcys devrait donc avoir une sœur, un tourbillon chronographe. Et si la version actuelle, qui en est dépourvue, sera sciemment plafonnée à 99 000 CHF, sa version compliquée ne se privera pas d’escalader d’autres sommets tarifaires plus élevés. 

Vers une répétition minutes ? 

Les clients suivront-ils ? Ruben Mira Blanco semble le penser. Et confesse songer, un jour, à une répétition minutes. Son détaillant japonais en vend 60 par an. La demande est donc là. L’offre, pas encore : si répétition minutes Cyrus il y a un jour, elle sera différente. Comment ? « Nous avons quelques pistes », souffle Jean-François Mojon. « On pourrait par exemple imaginer que le marteau vienne frapper autre chose qu’un timbre, notamment afin de produire un son différent ». Et Ruben Mira Blanco de compléter : « Si c’est pour faire ding-ding-dong comme toutes les autres répétitions minutes, ça n’a pas d’intérêt pour nous. Il nous faut faire différent et moins cher, sinon le client ne nous regardera même pas ».

Cyrus accélère son développement

Les visées sont hautes mais le CEO, qui fait également office de directeur marketing, responsable presse, du SAV, de la logistique, des ventes...et de tout le reste, a pour le moment vu juste. Seul ou presque, il a redressé la barre. Pour la première fois, Cyrus a dégagé un bénéfice l’année dernière. L’Europe est déjà largement conquise (UK, France, Italie). Prochaine étape: l’Amérique Latine. Le Mexique offre de belles perspectives. Cyrus reviendra donc pour la troisième fois au SIAR, à l’automne prochain.

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