Trois visages de la montre sport

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Three faces of the sports watch - Michaud
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C’est l’une des catégories les plus appréciées de l’horlogerie. Voici notre guide illustré pour y voir plus clair, exemples à l’appui en vente à la boutique Michaud.

La « montre sport » revêt une multitude de visages. Deux montres de cette même famille peuvent fortement diverger... tout en étant cousines.

Si l’on mentionne que l’on fait « du sport », la question qui suit sera toujours la même : « lequel ? ». Comme si « le sport » était devenu trop vaste pour que l’on se figure instinctivement celui pratiqué. Il en va de même pour la montre de sport : de quel type ? Plongeuse ? Racing ? Tout-terrain ? Vintage ? Sport chic ? Heureusement, certaines caractéristiques restent communes.

ADN partagé

La montre de sport est avant tout robuste. Contrairement à une idée répandue, elle ne comporte pas nécessairement un chrono : la Navitimer de Breitling servait aux pilotes, pas aux sportifs. On demandera donc à une sportive d’assurer une étanchéité minimum (idéalement 10 ATM) et d’avoir un boîtier qui ne craint pas les chocs. On évitera certaines complications, comme les tourbillons, trop fragiles et sans intérêt en sport, ou les phases de Lune. Il en va de même que les boîtiers en métaux peu recommandés à la pratique sportive (le platine) ou ceux dépourvus de protège-couronne.

Enfin, cassons un mythe : la sportive vintage n’existe pas. Ces pièces ont basculé dans la catégorie « collector », sans pouvoir prétendre à assurer aujourd’hui leurs performances d’hier : les normes d’étanchéité et de résistance aux chocs ont changé. Les mouvements ont vieilli, sans parler des verres plexi, devenus trop fragiles. Ces limites posées, le choix reste malgré tout très vaste.

Triangle amoureux

Une même sportive pourra donc se colorer d’une orientation classique, technique et/ou fonctionnelle, à affiner selon son usage (automobile, nautisme, etc.). Par exemple, à Neuchâtel ou Verbier, la maison Michaud a fait le choix de la nouvelle Defy El Primero 21 de Zenith. L’essence de la montre est vintage – le modèle originel est paru en 1969. Sa conception, très moderne : boîte titane, lunette céramique, le tout en 44 mm, un diamètre résolument contemporain et étanche à 10 ATM. Le mouvement est lui aussi ancré dans son temps : il est équipé de deux organes réglants et échappements, un pour la montre (5 Hz) et l’autre oscillant à la fréquence de 50 Hz pour un affichage du chronographe au 1/100e de seconde.

Trois visages de la montre sport

On s’amusera à lui mettre en vis-à-vis la Streamliner de H. Moser & Cie : elles ont beau être toutes deux sportives, elles n’ont presque rien en commun ! La première est issue d’un grand groupe, la Moser d’une maison 100% indépendante et familiale. La première a été conçue en 1969, la Streamliner en 2019. La Zenith a opté pour une esthétique très « XXIe siècle », alors que la Moser, qui y est née, offre un design inspiré des années 60-70. La Defy est certifiée COSC, la Streamliner ne l’est pas. La première est en collection, la seconde en série limitée de 100 pièces. Et même si elles sont toutes deux des chronos, l’approche en est radicalement différente.

Trois visages de la montre sport

Celui de la Streamliner est le plus atypique, à la fois visuellement et techniquement. Technique et esthétique sont d’ailleurs intimement liées. Le calibre est en forme de « donut » et, nativement, ne comporte que les heures et minutes. En son centre se positionne un module additionnel, le chronographe. C’est la raison pour laquelle la Streamliner est l’un des rares chronographes à affichage central. Il indique les minutes et des secondes mesurées, avec en sus un flyback sur la minute et la seconde. Orientation racing ? Probablement. Chacun sera libre de son usage.

Trois visages de la montre sport

Chez Rolex, en revanche, certains chronographes affichent clairement leur orientation. C’est le cas de la Yacht-Master II, également sélectionné par la maison Michaud et conçue pour la régate. Son orientation sportive ne laisse aucun doute. Le boîtier est en acier Oystersteel. C’est un alliage exclusivement produit pour Rolex, refondu sous vide, ce qui le purifie et le débarrasse de toute inclusion qui diminuerait sa résistance à la corrosion et entraînerait des imperfections au polissage. L’étanchéité est de 10 ATM, la lunette est en Cerachrom, connectée au mouvement. La Yacht-Master II dispose ainsi d’une fonction de compte à rebours programmable de 10 à 1 minutes. Il permet de se caler sur la séquence de départ spécifique aux différentes régates. La programmation est en outre mémorisée mécaniquement, ce qui permet de revenir à la durée programmée lors de la réinitialisation. Le mouvement manufacture est certifié COSC et doublé d’une certification Rolex (Chronomètre Superlatif). Abondance de biens ne nuit point…

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