Les fortunes de l'horlogerie

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La fortune des horlogers - Economie
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La liste de Bilan

Nicolas G. Hayek Argovie, 3 à 4 milliards

L'industrie horlogère helvétique se porte à merveille et le Swatch Group mieux que jamais. Cette année, le groupe horloger a présenté les meilleurs résultats de son histoire. Ce qui devrait réjouir un homme qui aujourd'hui se verrait volontiers artiste et qui, à l'époque au prix de quelques décisions audacieuses, avait permis à la branche de sortir de l'ornière: le président du conseil d'administration du groupe, Nicolas G. Hayek, contrôle 20% du capital et 36% des voix. Bien que le cours du titre ait grimpé d'un tiers en un an – ce qui a valu à Hayek père quelques centaines de millions de francs de fortune additionnelle – il considère l'actuelle capitalisation boursière de 15 milliards comme insuffisante. Selon lui, le groupe vaut 30 à 40 milliards. Le fait est que le groupe entretient quelques pur-sang dans son écurie:Omega renoue avec les années de gloire grâce à un habile mélange de haute technologie, de tradition et de marketing. Et Breguet, que Nicolas G. Hayek dirige en personne, est devenue la marque la plus recherchée au monde dans le secteur de l'horlogerie classique.

 

Johann Rupert Genève, 3 à 4 milliards

Johann Rupert, dont la famille contrôle et détient le 9,1% du capital du groupe de luxe genevois Richemont (Cartier, Montblanc, Piaget, etc. ), peut régulièrement jouer au golf et profiter de ses loisirs dans son Afrique du Sud natale. L'année écoulée a été satisfaisante pour le groupe et sa cotation a globalement progressé. A l'exception de cette journée noire du 8 juin qui a vu l'action dévisser de plus de 12%, soit un trou d'air de quelque 300 millions de francs dans le seul portefeuille de Johann Rupert. Depuis lors, l'action a largement regagné tout le terrain perdu. Père de Johann, Anton Rupert, l'homme qui transforma sa petite exploitation de tabac en un empire du luxe, s'est éteint en janvier dernier à l'âge de 89 ans. Richemont a, toujours des intérêts dans le tabac puisque le groupe détient plus de 18% du capital de British American Tobacco. Après avoir digéré Jaeger-LeCoultre, IWC et A. Lange & Söhne, et s'être séparé de quelques branches mortes, le groupe, qui regorge de cash, semble prêt pour de nouvelles acquisitions.

 

Famille Gérard Wertheimer Genève, 3 à 4 milliards

Alors que la griffe Chanel est mondialement célèbre, ses propriétaires, les frères Alain et Gérard Wertheimer, font partie des dynasties industrielles les plus discrètes de la planète. Cette famille est quasi inconnue du grand public et le groupe n'est pas coté en bourse. Pourtant, cet empire du luxe contrôle des marques prestigieuses comme les produits de beauté Bourjois, les fusils de chasse Holland & Holland, les Editions La Martinière-Le Seuil ou les vignobles Château Rauzan-Ségla et Canon. Sans oublier une écurie de chevaux de course au joli palmarès. Alain Wertheimer, qui dirige le groupe, habite aux Etats-Unis, alors que son frère cadet, Gérard, réside avec sa femme Valérie très impliquée dans la lutte contre la pédophilie sur l'internet via Action Innocence, dans la banlieue huppée de Genève.

 

Laurence Graff Genève, 2 à 3 milliards

Aussi discret à Genève – où il a élu domicile – qu'efficace en affaires, le joaillier Laurence Graff vole de succès en succès. Au cours des trois dernières années, il a multiplié par deux les revenus enregistrés hors du Royaume-Uni. Désormais les 95% des affaires de Graff Diamonds– 700 collaborateurs dans le monde – sont réalisés à l'étranger. Ce dynamisme lui a valu de remporter cette année le Queen's Award for Enterprise, l'une des plus prestigieuses reconnaissances britanniques.

La société s'est également singularisée par l'acquisition chez Sotheby's pour plus de 3 millions de dollars de deux diamants de respectivement 107 et 65 carats. La société compte une vingtaine de boutiques. L'année 2007 devrait voir de nouvelles ouvertures, dont l'une rue du Rhône à Genève.

 

Famille Mouawad Genève, 1 à 1,5 milliard

D'origine libanaise, Robert Mouawad est toujours à la tête du groupe familial fondé en 1890. Même si ses trois fils, Alain (installé à Genève), Fred et Pascal, ont pris en mains une partie des affaires. Si legroupe Mouawad– 5 centres de production, 35 boutiques en propre et près de 4000 collaborateurs – est avant tout connu pour sa joaillerie, Robert Mouawad a mené plusieurs diversifications dans l'horlogerie (fabrication et distribution), dans l'immobilier, dans l'hôtellerie ou encore dans le commerce électronique.

En Suisse, les activités horlogères de la marque Robergé ont été redimensionnées à la fin de l'an dernier et intégrées au fabricant de boîtiers Mica, également propriété du groupe, aux Breuleux. En joaillerie, le groupe Mouawad fait régulièrement parler de lui en réalisant des soutiens-gorge haute joaillerie pour Victoria's Secret's. Le dernier en date, porté par Gisele Bündchen, est estimé à plus de 12 millions de dollars. Engagé sur bien d'autres fronts, le groupe Mouawad est partie prenante dans la réalisation d'un gigantesque projet immobilier sur une île artificielle de plus de 550 000 m2 à Bahreïn. Plus de 1000 appartements dans 49 immeubles résidentiels, trois tours, un hôtel 5 étoiles de 325 chambres et plus de 100 villas pour un coût de 1,5 milliard de francs.

Dans le même temps, des bruits insistants annoncent que les Mouawad seraient sur le point de se séparer d'une partie de leur parc hôtelier, qu'il s'agisse du Grand Hôtel du Cap-Ferrat, de l'Hôtel Vendôme à Paris ainsi que de villas à Megève pour 250 millions d'euros.

 

Famille Scheufele Genève, 1 à 1,5 milliard

Lorsque Karl et Karin Scheufele reprennent la société Chopard en 1963, cette dernière compte moins de dix employés. Bijoutiers à Pforzheim (Allemagne) depuis 1904, la famille Scheufele dirige aujourd'hui une société qui emploie plus de 1400 personnes dans le monde et réalise un chiffre d'affaires estimé à 650 millions de francs. Coprésidée par Caroline et Karl-Friedrich Scheufele, la société Chopard dispose de sites de production à Meyrin (un agrandissement y est prévu), à Pforzheim ainsi qu'à Fleurier.

Dans cette commune du Val-de-Travers, la société a implanté il y a dix ans l'embryon d'une manufacture de haute horlogerie avec trois employés. Ils étaient 110 cet automne à présenter le cinquième mouvement maison L. U. C. (pour Louis-Ulysse Chopard) sur ce site qui produit 3000 mouvements manufacture et assemble 25 000 montres par an. Chopard détient en outre la moitié du capital de la société de Grisogono, fondée et dirigée par Fawaz Gruosi, époux deCaroline Gruosi-Scheufele. 

 

Philippe Stern Genève, 1 à 1,5 milliard

Avec Patek Philippe, la famille de Philippe Stern peut se targuer de posséder la manufacture de haute horlogerie qui demeure, aux yeux de la majorité de la profession et des collectionneurs, la référence absolue. Ce statut exceptionnel prend d'autant plus de relief que Patek Philippe est une société indépendante en mains familiales. De quoi susciter des envies – régulièrement relayées par les médias – auprès de ceux, investisseurs ou concurrents, qui rêvent d'entrer en horlogerie ou de compléter leur portefeuille de marques. Mais, pour l'heure, la détermination de Philippe Stern est sans faille: «Nous demeurerons indépendants. » Fondée en 1839, la manufacture genevoise joue volontiers la carte de l'innovation: elle a levé le voile ce printemps sur son spiral Spiromax® à base de silicium. Patek Philippe compte 1000 collaborateurs pour une production annuelle avoisinant les 40 000 montres, dont les dernières évolutions de sa collection Nautilus, qui vient de célébrer ses 30 ans. 

 

Jörg Bucherer Lucerne, 700 à 800 millions

«Bucherer n'entretient aucune relation avec des sociétés ou des personnes qui proposent des articles de luxe via Internet, même si ces sites web indiquent les adresses de nos points de vente en guise de contact. Nous nous distançons clairement d'offres aussi peu sérieuses. » Telle est la mise en garde affichée sur la homepage de la société lucernoise Bucherer. Rien d'étonnant à ce que les contrefacteurs de montres de luxe, qui aiment à opérer à travers la Toile, usent et abusent de la renommée de Bucherer: avec ses quatorze points de vente en Suisse, d'autres en Allemagne et en Autriche, son propre atelier de création de bijoux et sa marque de montres indépendante Carl F. Bucherer, la société compte parmi les leaders de l'offre de montres et de bijoux du segment supérieur. En tout cas, le patron Jörg Bucherer, 70 ans, considérerait comme plus que contrariant que de tels abus causent un tort éventuel à l'image de l'entreprise.

 

Famille Audemars Vaud, 600 à 700 millions

Audemars Piguet est la dernière manufacture de haute horlogerie à demeurer en mains des familles fondatrices. Cette longévité va-t-elle se poursuivre? La marque demeure l'une des proies les plus intéressantes pour tout chasseur en mal d'investissements dans le haut de gamme horloger. Et au vu des résultats du secteur, les chasseurs, souvent très bien armés, sont nombreux. Sans parler de Richemont qui dispose, via sa filiale Jaeger-LeCoultre, d'un droit de préemption – bientôt échu – en cas de vente. En attendant, la société va affecter 30 millions de francs pour la construction d'un nouveau site de production au Brassus. En trois ans, Audemars Piguet a engagé 250 collaborateurs et compte poursuivre ses recrutements à raison de 30 ou 40 personnes par an.

Le groupe emploie désormais 750 collaborateurs dans le monde, dont 600 en Suisse. La société a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de plus de 300 millions, en progression de 25%. Un bond impressionnant qu'explique en partie l'intégration de certains distributeurs. Hyperdynamique, la marque est sur tous les fronts: elle navigue avec Alinghi, pilote avec Rubens Barrichello, renforce ses liens avec Maserati et n'oublie pas de lancer des produits audacieux et souvent décoiffants, à l'instar de son tourbillon et chronographe «Millenary MC12» ou de son nouvel échappement promis à un bel avenir. A l'image de la société. 

 

Ernest Schneider Berne, 500 à 600 millions

Rachetée en 1979 à Willy Breitling par Ernest Schneider, la société Breitling est aujourd'hui dirigée par son fils Théodore Schneider. Cette entreprise indépendante, très attachée à l'univers aéronautique, a réussi un décollage quasi vertical en 2005: elle a réalisé la meilleure performance de son histoire. De plus, elle fourmille de projets. Implantée à Granges et à La Chaux-de-Fonds, la marque fait certifier chronomètres (COSC) depuis 1999 la totalité des mouvements mécaniques ou à quartz qui équipent les montres Breitling. L'an dernier, 180 000 chronomètres ont été certifiés, contre 135 000 un an plus tôt et 107 000 en 2003. Le partenariat de Breitling avec Bentley a débouché sur la présentation, ce printemps, de la «Flying B», première montre de forme de la collection Breitling for Bentley.

 

Luigi Macaluso Neuchâtel, 200 à 300 millions

Après des études d'architecture et du rallye au niveau international, Luigi Macaluso s'est tourné vers l'horlogerie en devenant distributeur à succès de nombreuses marques suisses en Italie. Dont notamment quelques marques de Swatch Group ainsi que Breitling– qu'il distribue toujours via sa société Tradema Italia– et Girard-Perregaux qu'il a acquis en 1992.

Cet entrepreneur italien mènera Girard-Perregaux (15 500 montres en 2005) sur les voies de la manufacture, intégrera la société dans le groupe Sowind, y ajoutera la marque JeanRichard qu'il relancera quelques années plus tard (5500 montres l'an dernier). Chez GP Manufacture, on s'affaire désormais sur le développement d'un nouvel échappement qui pourrait être présenté l'an prochain. Le groupe Sowind a généré l'an dernier un chiffre d'affaires de 189 millions de francs. Luigi Macaluso table à nouveau sur une belle progression pour 2006. Au point que la perspective d'une entrée du groupe en bourse est aujourd'hui ouvertement évoquée. Outre ses activités horlogères, Luigi Macaluso est très actif dans les instances du sport automobile puisqu'il cumule les présidences de la Fédération du sport automobile italien et de la Commission internationale de karting.

 

Famille de Witt Genève, 100 à 200 millions

Les montres de luxe pour Jérôme, la foire de Genève et le marché de l'art pour sa femme Viviane Jutheau. Voilà les passions de la famille de Witt qui réside au cœur de la riche campagne genevoise depuis une dizaine d'années. Jérôme de Witt, descendant de la 5e génération du roi Jérôme de Westphalie, frère de l'empereur Napoléon Ier, est passé, il y a sept ans, du monde de la finance à celui de l'horlogerie. Sa manufacture est nichée dans une vaste demeure datant de la fin du XIXe siècle. Pour tenter d'imposer sa marque DeWitt dans un secteur très concurrentiel, il a engagé Claude-Daniel Proellochs, l'ancien patron de Vacheron Constantin.

 

Carlos Dias Genève, 100 à 200 millions

La montée en puissance de la manufacture Roger Dubuis, dirigée depuis ses débuts par Carlos Dias, ne cesse d'étonner. Depuis l'arrivée de la marque sur son site de Meyrin, les extensions se succèdent à un rythme endiablé. Même phénomène dans la distribution des montres et bijoux Roger Dubuis: de nouvelles boutiques ouvrent régulièrement dans tous les lieux tendance de la planète. Il n'empêche, Carlos Dias a un gros souci puisqu'il s'est fâché, au point de rompre, avec son distributeur aux Etats-Unis, un marché important pour la marque. Depuis, les ventes y ont subi un sérieux coup de frein. Cela précipitera-t-il le rachat de la manufacture Roger Dubuis par un grand groupe? La rumeur se faisait insistante à la fin du mois de septembre. Poudre aux yeux, nécessité de vérifier la valeur de son bien ou volonté de faire grimper les enchères? La réponse ne devrait guère tarder. 

 

Dominique Frémont Paris/Genève, 100 à 200 millions

A 60 ans, Dominique Frémont se voit comme «un retraité actif». Et heureux de l'être. Après un redressement réussi, la maison de joaillerie parisienne Mauboussin a en effet renoué avec la croissance. De l'ordre de 40 millions de francs cette année, le chiffre d'affaires devrait presque doubler d'ici à 2008. Désormais actionnaire à 100%, Dominique Frémont finance un plan d'expansion de près de 20 millions sur trois ans.

Autrefois réservé aux riches et aux puissants, Mauboussin s'adresse aujourd'hui aux «jeunes femmes actives dynamiques» avec des pièces «qu'elles peuvent s'offrir ou se faire offrir». Des prix publiés, un marketing intense, des franchiseurs toujours plus nombreux et de fréquentes innovations rendent ce repositionnement possible. En 2001, Dominique Frémont avait injecté dans Mauboussin quelque 50 millions, soit près de la moitié de ce que lui avait rapporté la vente des parts (20%) que sa holding genevoise DPF détenait dans Fotolabo.

 

Famille Hübscher Genève, 100 à 200 millions

Jacques Hübscher est l'actionnaire principal et le président du conseil d'administration de Caran d'Ache, dont le siège est installé à Thônex (GE). La marche des affaires, 50% dans les couleurs (crayons et beaux-arts) et 50% dans l'écriture (stylos et plumes haut de gamme) reste confidentielle, alors que cette marque prestigieuse est mondialement connue. La société tente de se profiler toujours plus dans le luxe, une niche très rentable, et en Asie où le potentiel est gigantesque. Pour profiter de la folle croissance de la Chine, Caran d'Ache a ouvert, au début de cette année, un shop-in-shops à Shanghai. La production sera-t-elle, un jour, transférée en Asie? Jacques Hübscher reste convaincu de la capacité concurrentielle de la Suisse.

 

Franck Muller Genève, 100 à 200 millions

Franck Muller Watchland se remet peu à peu de la querelle qui a vu les deux fondateurs du groupe se déchirer avant de revenir à la raison. C'était il y a deux ans. Depuis leur réconciliation, Franck Muller n'est plus opérationnel aux commandes de la société, mais il détient toujours une bonne part du capital. Et il continue à représenter la marque éponyme en diverses circonstances. Pratiquement rentier avant l'heure, Franck Muller attend tranquillement l'entrée en bourse dont rêve Vartan Sirmakes, l'autre fondateur du groupe.

 

Rolf Schnyder Neuchâtel, 100 à 200 millions

Rolf Schnyder partage sa vie entre la Malaisie, où sa famille est établie, et Le Locle, où il a racheté en 1983 la société Ulysse Nardin. Un très beau nom de l'horlogerie qui ne comptait plus que deux horlogers et peu d'espoir de perdurer. L'arrivée de Rolf Schnyder redonnera vie à cette société. Il investira d'emblée 1,5 million de francs et mettra tout son esprit d'entreprise pour faire redémarrer la machine.

Dans cette aventure, il pourra compter notamment sur Ludwig Oechslin qui concevra pour Ulysse Nardin quelques mouvements particulièrement intéressants. Vingt-trois ans plus tard, Rolf Schnyder a plus que réussi son pari. La marque a célébré cette année son 160e anniversaire en présentant un nouveau calibre maison, «Anniversary 160», doté d'un échappement exclusif à la marque qui élimine les frottements et se passe de lubrification.

 

Vartan Sirmakes Genève, 100 à 200 millions

Désormais seul aux commandes opérationnelles de Franck Muller Watchland, Vartan Sirmakes met toute son énergie à renforcer son groupe dans tous les secteurs, de l'outil de production à l'immobilier en passant par le portefeuille des marques. Il entend en premier lieu faire croître ou redresser les affaires de ses cinq marques – Franck Muller, Pierre Kunz, European Company Watch, Rodolphe et Alexis Barthelay. Car Vartan Sirmakes ne cache pas sa volonté de faire entrer le groupe en bourse: l'année 2007 avait été évoquée, mais cela semble un peu rapide, tant la valorisation des marques récemment acquises exige du temps. Dans l'immédiat, le groupe continue à investir dans son outil de production. Il a acquis cette année aux Bois (JU) 24 000 m2de terrain pour y réaliser un ensemble devisé entre 35 et 40 millions combinant bâtiments industriels et habitats groupés.

Plus récemment, le groupe s'est offert pour 18 millions le château du Grand-Malagny, à Genthod, et ses 124 000 m2 de terrain. De plus, et à l'instar de ses concurrents, le groupe multiplie les ouvertures de boutiques Franck Muller dans le monde. Et enfin, la rumeur enfle que Vartan Sirmakes verrait d'un bon œil l'idée de compléter son offre en produisant sous licence des montres pour une marque de mode.

 

Raymond Weil Genève, 100 à 200 millions

C'est en Chine, et plus précisément à Shanghai, que Raymond Weil a choisi d'aller souffler les bougies du 30eanniversaire de la société qu'il fonda jadis avec Simone Bedat. Aux commandes aujourd'hui, le gendre de Raymond Weil, Olivier Bernheim, a choisi de repositionner la marque en montant en gamme. Cette stratégie s'est accompagnée de l'ouverture de plusieurs boutiques exclusives à Dubaï, Doha, Abu Dhabi, Oman, Lahore et Singapour. Représentants de la 3e génération, Elie et Pierre Bernheim travaillent aujourd'hui dans l'entreprise.