Avec James Cameron au fond des mers

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Partenaire du Deepsea Challenge, la marque a de nouveau fait descendre une de ses montres à 11 000 mètres de profondeur.


Bilan - 11 avril 2012 Michel Jeannot



Au fond de la fosse des Mariannes, le 26 mars dernier, le réalisateur et explorateur James Cameron était affairé à récolter quelques sédiments et à apprécier le paysage lunaire à 11 km de la surface. A l'extérieur de son submersible Deepsea Challenger, un bras articulé portait une Rolex spéciale, expressément réalisée pour affronter les conditions extrêmes de ces inhospitaliers fonds océaniques.

Cinquante-deux années plus tôt, la société horlogère était déjà de la par- tie lorsque Jacques Piccard et Don Walsh étaient descendus à 10 916 mètres: fixée sur la coque du Trieste, la Rolex Deep Sea Special avait alors parfaitement résisté. Habituée des grands fonds, Rolex pouvait se targuer avant cela de plusieurs innovations majeures dans l'histoire de l'horlogerie (plus de 400 brevets déposés), dont en 1926 la réalisation de l'Oyster, première montre-bracelet étanche de l'histoire. Ses montres de plongée, telles la Submariner et la Sea-Dweller, demeurent des références en la matière.

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«Il ne s'agit pas pour nous d'un place- ment commercial, précise Arnaud Boetsch, directeur communication et image de Rolex, à propos de l'expédition de James Ca-meron, dont la National Geographic Society est également partenaire. C'est un soutien naturel à une expédition scientifique hors du commun, à un homme d'exception qui porte nos montres depuis vingt-huit ans, dans la droite ligne de quelques-unes des aventures humaines les plus fabuleuses auxquelles Rolex a été associée.»

On ne saura combien Rolex a investi dans cette opération. On sait en revanche que la montre de plongée expérimentale Oyster Perpetual Rolex Deepsea Challenge, sanglée à un bras articulé à l'extérieur du vaisseau sous- marin de James Cameron, a été conçue et testée pour résister largement au-delà des 12 000 mètres inscrits sur le cadran. C'est en réalité à une pression de 1500 bars – l'équivalent de 15 000 mètres - que la montre a été préparée, soit une charge de 17 tonnes exercée sur la glace et d'environ 23 tonnes sur le fond du boîtier! Autrement dit une charge de près de 40 tonnes supportée par l'anneau central du boîtier de cette Rolex nouvelle- ment entrée dans la légende.

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UN CHOC INEXPLIQUÉ

«Sur place lors des derniers préparatifs, chacun prenait la mesure du risque et de la difficulté de cette remarquable aventure scientifique, relève Arnaud Boetsch. L'exploit est à la hauteur de l'enjeu et nous sommes fiers que nos montres aient accompagné cette première de James Cameron.» Les collaborateurs dépêchés sur place ont pu constater la résistance et le parfait fonctionnement de la montre, contrôlée avant, pendant et après la plongée. Si elle a bien résisté, la montre expérimentale a tout de même subi un choc qui lui a laissé quelques traces. Or personne ne sait précisément ce qu'elle a touché au cours de sa descente dans la fosse des Mariannes, dans le Pacifique, au sud-ouest de Guam. Car de nombreux
secrets demeurent.

Alors qu'il avait vu des traces de vie en descendant quelques semaines auparavant à 8000 mètres pour tester son matériel au large de la Nouvelle-Guinée, James Cameron n'a pas aperçu âme qui vive lors de son exploration au point le plus profond de la croûte terrestre. De quoi saisir une légère frustration dans sa voix lors de la conférence de presse donnée juste après sa remontée. Il évoquait alors une surface «lunaire, isolée, désolée». Mais l'explorateur s'est vite consolé à l'idée d'avoir rejoint le cercle très restreint des deux hommes qui avant lui étaient descendus à une telle profondeur, et surtout d'avoir ouvert un nouveau champ d'exploration scientifique amené à se poursuivre dans les mois et années à venir.

Un petit grain de sable tout de même dans ce qui restera comme la première plongée habitée en solo à ces profondeurs. Pourquoi donc le Deepsea Challenger s'est-il posé à 10 898 mètres «seulement» alors que le Trieste était descendu à 10 916 mètres en 1960? Mauvaise évaluation du point le plus profond? Mesures de la profondeur imprécises à l'époque? Personne pour l'heure ne se risque à une explication définitive. Toujours est-il que le vaisseau de James Cameron s'est bel et bien posé au fond de la fosse des Mariannes, qu'il a pu éclairer et filmer ce milieu hostile, récupérer quelques échantillons avant qu'un bras hydraulique refuse de fonctionner, abrégeant de quelques heures la plongée de l'explorateur. Elle aura tout de même duré trois heures alors que le Trieste n'était resté qu'une vingtaine de minutes dans les profondeurs extrêmes sans pouvoir ramener de matériel.



L'AVENTURE SE POURSUIT

L'épopée entamée par l'explorateur va se poursuivre dans les mois à venir, puisqu'une douzaine d'autres plongées du submersible Deepsea Challenger sont d'ores et déjà prévues. «Rolex sera évidemment de la partie, précise Arnaud Boetsch, tout comme la marque est engagée dans un autre projet marin fabuleux, le SeaOrbiter. » Un projet d'envergure emmené par l'architecte Jacques Rougerie et qui verra un vaisseau - en partie immergé - dériver au gré des courants marins à des fins scientifiques. Sa construction doit démarrer cette année et le vaisseau devrait se laisser dériver dans la Gulf Stream dans l'idéal en 2014. Une nouvelle aventure humaine à laquelle Rolex a choisi de s'associer.

Plus d'infos: http://deepseachallenge.com

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