Les nouveautés en force

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Innovations galore - Watches & Wonders 2015
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Pour sa 3e édition, le salon horloger qui se tient à Hong-Kong renforce sa présence avec un nombre inégalé de nouveautés marquantes.

Son format ne change pas. Watches & Wonders dure toujours quatre jours, accueille toujours 12 marques et est destiné au grand public. Mais pour cette 3é édition, les marques participantes ont décidé de sortir le grand jeu avec des lancements en plus grand nombre, des nouveautés plus marquantes et distinctives. Il faut dire que ce rendez-vous Hongkongais est axé sur la vente directe aux visiteurs et que ceux-ci sont les plus courtisés au monde. Les clients de l'Asie Chinoise sont donc gâtés.

Van Cleef & Arpels profite de l'occasion pour lancer deux modèles importants. Le premier est la Lady Arpels Peau d’Âne Forêt Enchantée, une montre qui prolonge le monde magique de sa collection de haute joaillerie présentée lors de la Biennale des Antiquaires de Paris, dédiée au conte Peau d’Âne. Les garde-temps en étaient notablement absents et on espère que cette montre bucolique et précieuse n'en est que la première étape. Également délicieuse, la série Cadrans Extraordinaires Oiseaux Enchantés joue une carte que Van Cleef & Arpels maîtrise parfaitement. La marque affectionne particulièrement les jeux de volume et de niveaux sur le cadran. C'est donc un bestiaire fait d'oiseaux (un cardinal, un colibri ou un martin pêcheur) qui occupe ces cadrans sur fond de marqueterie de pierres dures. Les minuscules volatiles sont faits de véritables plumes, agencées par la plumassière parisienne Nelly Saunier.

Panerai est probablement la marque qui fournit le plus gros effort pour ce salon. Son modèle Radiomir 1940 connaît ici cinq lancements, en plus d'un nouveau mouvement. C'est surtout une affaire de taille. En effet, les Panerai mesurent 44 mm et plus à de rarissimes exceptions. La marque vient enfin à une offre étoffée de diamètres plus raisonnables. En particulier, la Radiomir 1940 3 Days PAM574 mesure 42 mm de diamètre mais surtout elle reste fine. A l'intérieur, une nouvelle famille de calibres, le P.1000. Plat, manuel, de petit diamètre, ce 12 lignes possède cependant 3 jours d'autonomie, ce qui est quasiment devenu un minimum chez Panerai. La référence PAM574 est montée pour l'occasion sur un alligator vert pomme qui lui donne naturellement une vocation mixte...la marque ayant toujours eu du mal à attirer les dames vers ses modèles macho.

A son lancement, Cartier avait prévenu : la Clé est un nouveau pilier de ses collections. Après des versions automatiques à trois aiguille vues lors du SIHH 2015, la marque installe une de ses complications les plus reconnaissables dans ce nouveau boîtier. La Clé de Cartier l'Heure Mystérieuse est principalement occupée par un grand vide où flottent des aiguilles. Tout autour, une grille squelettée de chiffres romains soulignés de bleu occupe l'espace plein de la Clé. Cartier a l'habitude de jouer sur le vide et le plein et sur la troisième dimension. Cette nouvelle Clé en palladium répond donc au signalement. Mais pour une marque d'une taille et d'une ambition telles, ce ne pouvait être la seule proposition. Cartier a donc installé son calibre de haute horlogerie le plus important dans une Clé totalement sertie, la Clé de Cartier Flying Tourbillon.

Second volet de l'offre Cartier pour Watches & Wonders, un coffret exceptionnel édité en cinq exemplaires seulement regroupe trois des complications les plus spectaculaires de la marque, l'Astrocalendaire, le Tourbillon Volant Répétition Minutes et le Double Tourbillon Mystérieux. Toutes sont portées par des boîtes Rotonde exécutées en platine et munies de cadrans en émail flinqué grand Feu présentant un motif de vagues. On peine à imaginer le tarif demandé pour cette réalisation exceptionnelle, livrée dans un écrin fait d'acajou laqué de noir.

2014 l'avait initié et 2015 confirmé : l'heure est à la lune et Piaget l'affirme à nouveau avec sa Limelight Stella. Précieuse et sertie, elle joue la carte du bleu nuit comme toile de fond de sa lune centrale, une implantation rare qu'elle partage avec l'Emperador Coussin Phases de Lune. Son nom ne l'indique pas mais le boîtier retenu pour l'occasion est celui de la Gouverneur, un ovale vertical qui se rapproche du cercle par un jeu sur le double rang de sertissage de la lunette.

Quant Montblanc a lancé ses nouveaux calendriers perpétuels en série limitée, on se les est arrachés. La série limitée était courte...comme le tarif, ce qui explique l'évaporation quasi immédiate des Meisterstück Heritage Calendrier Perpétuel. Mais la marque poursuit l'aventure avec cette nouvelle variante Heritage Spirit Perpetual Calendar Sapphire, dont le cadran en saphir laisse voir la planche de complication qui repose sous les aiguilles. Le boîtier en or rouge mesure 39 mm, une taille réduite qui est une habitude que Montblanc a résolument adoptée.

Il existe chez Vacheron Constantin une véritable culture des cornes. Oui, l'excroissance qui dépasse du boiter pour tenir le bracelet est un élément de style (et de confort) important. Vacheron Constantin est l'une des marques qui en a le plus joué. Il faut dire qu'elle a 260 ans d'histoire derrière elle, ce qui lui a laissé le temps de faire des expériences. La Vacheron Constantin Historiques Cornes de vache 1955 Chronograph n'a peut-être pas un nom élégant, mais ses attaches sont un produit historique. Le modèle dans son ensemble est à l'avenant : d'un équilibre rétro parfait.

Elle fut d'abord lancée sous la forme d'une pièce unique en mars 2015, dans le cadre du partenariat entre IWC et le festival du film de Tribeca, à New York. Mais un modèle comme la Portofino Monopusher, ne pouvait manquer une diffusion à plus grande échelle. C'est donc lors de Watches & Wonders que ce chronographe important de 45 mm (mais plutôt fin) sort de l'univers red carpet pour toucher le commun des mortels...qui peuvent se l'offrir. Ses premiers pas dans la vraie vie se font en or gris avec cadran taupe ou un cadran crème qui répond à un boîtier en or rouge. Il faut se souvenir de ce qui rend ce modèle si particulier. Les chronographes à très longue durée de marche n'existent pratiquement pas ailleurs. La chose est logique puisque la marque a été l'une des premières à proposer un mouvement de 7 jours dans une montre de poignet.

Roger Dubuis anime sa gamme phare avec un métal surprenant, le bronze. Plutôt orienté sport et en particulier nautiques, le bronze s'installe dans les Excalibur, à l'intérieur même. Les reflets jaunes-brun sombres de ces cadrans, leur capacité à se patiner, en font des compléments justes de la garde robe masculine. La marque met cette parenté en avant avec les photos utilisées pour l'occasion, mais la métaphore a du sens. Le vestiaire masculin est fait de pièces entretenues, dont l'on sent l'usage sans en voir l'usure, de souliers patinés, de costumes portés plus qu'une saison. La fidélité à la chose bien faite entraîne son vieillissement contrôlé, sa bonification, le tout marqué de l’empreinte intime de son propriétaire. Une Excalibur 42 Automatique a toute sa place dans cette définition des objets que l'on chérit.

Cela faisait longtemps qu'on n'en avait pas vu et elle n'a pas pris une ride. La RM022 Aerodyne fut en son temps une des Richard Mille les plus innovantes avec sa structure en nid d'abeille. La marque était alors en train de montrer toute son expertise rupturiste sur la question des matériaux. Depuis, elle a arrêté ses choix en particulier sur le carbone NTPT. C'est lui qui, combiné à de l'or rose, habille cette édition limitée pour l’Asie de la RM022. En parallèle, Richard Mille lance une nouvelle pièce de type métiers d'art, même si le terme ne fait pas partie du vocabulaire de la maison.
La RM 26-02 Tourbillon Evil Eye n'a rien de gentil, ni de doux. Elle sert plutôt de talisman contre le mauvais œil en le représentant sous une forme inquiétante (qui rappelle l’œil de Sauron dans le Seigneur des Anneaux).

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