Lâchez un peu Baselworld !

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Give Baselworld a break! - Editorial
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Dans d’autres secteurs aussi les expositions connaissent des changements. Les problèmes ne sont pas inhérents à l’horlogerie.

Comme d’habitude, je suis allé au Salon International de l’Automobile de Genève dernièrement et je me suis senti un peu perdu. Mais où donc est Ford ? Où est Jaguar ? Et Land Rover ? Et Volvo ? Et Hyundai ? Les aurais-je manqués ? Ont-elles déménagé dans une autre halle ? Et bien non, ces marques n’étaient pas au salon cette année, comme quelques autres constructeurs étaient absents des salons automobiles de Detroit, de Paris ou de Francfort. Les invités des émissions Top Gear ou The Grand Tour ont-ils beaucoup discuté de cet exode depuis l’année passée ? Bien sûr que non. En réalité, ces émissions n’abordent quasiment plus les salons aujourd’hui. S’adressant d’abord aux fans de voitures, elles se concentrent sur les modèles eux-mêmes et laissent à d’autres le soin de discuter des potins de l’industrie automobile.

Le plus grand salon mondial du voyage est l’ITB de Berlin. La compagnie aérienne Emirates y dévoile régulièrement ses alléchantes offres de première classe. Mais l'année dernière, elle a renoncé à y participer. Les gens ont-ils cessé pour autant de voyager avec Emirates ? Sûrement pas.

Pourtant, depuis août dernier, les discussions sont allées bon train sur les conséquences de la sortie du Swatch Group de Baselworld, les défis auxquels doit faire face la nouvelle direction et l’avenir même de la foire. Les organisateurs ont essuyé toutes les critiques -  du prix des chambres d’hôtel à celui des saucisses, en passant par la dégringolade du nombre d’exposants. Le pauvre Michel Loris-Melikoff avait pris ses difficiles fonctions de Directeur Général de Baselworld depuis un mois à peine lorsque le Swatch Group annonça son retrait. Aujourd’hui, huit mois plus tard, il sera jugé sur sa performance au salon de cette année, ce qui, à mon avis, n’est pas juste. Son équipe a fait du bon travail dans des conditions difficiles. Elle a notamment dû combler des vides assez importants dans la Halle 1.0 et a créé un «incubateur» pour les petites marques qui a reçu un bon accueil. Peut-on sérieusement s’attendre à ce qu’ils inversent la tendance de Baselworld en moins d’un an ? Ces choses-là prennent du temps et je pense qu’il faudrait attendre 2020 pour tirer des conclusions sérieuses.

Baselword sera indéniablement différent cette année, mais la marque suisse la plus connue au monde sera toujours là, avec pour vis-à-vis, l’une des plus prestigieuses et des plus recherchées de l’horlogerie. Et en l’absence du Swatch Group, un autre grand groupe, LVMH, fera assurément les gros titres (regardez notre page d’accueil de mercredi!). Une fois n’est pas coutume, les médias occuperont le devant de la scène avec un centre de presse ouvert situé au milieu de la Halle 1.0 et donnant sur un bar à champagne - pour ceux qui recherchent quelque chose de plus sophistiqué que la bratwurst la plus chère du monde.

Notons aussi que certaines des marques qui avaient précisé à qui voulait bien l’entendre qu’elles n’avaient pas besoin de Baselworld lancent des nouveautés le jour même de l’ouverture du salon. Pure coïncidence ?

Baselworld reste donc clairement un rendez-vous essentiel pour l’industrie horlogère, même pour les marques qui ne sont pas présentes dans les murs de l’exposition, ni même à Bâle. À mon avis, cela est de bon augure pour la foire et son avenir. Baselworld est là pour durer et nous sommes là pour couvrir l’événement. Attendez-vous donc à découvrir de nombreuses nouveautés tout au long de la semaine prochaine sur WorldTempus. Si vous avez prévu de venir à Baselworld, taguez donc WorldTempus sur les réseaux sociaux et ne manquez pas l’exposition Watch Photo Awards, dans la Halle 1.0, à côté du stand Carl F. Bucherer.

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