20e anniversaire* : 2001, l’odyssée de l’horlogerie

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20th anniversary*: 2001, the watchmaking odyssey  - GMT Magazine
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Après le temps des acquisitions vient le temps des créations de nouvelles marques, à commencer par Richard Mille

Pour sa deuxième année d’existence, GMT se fait l’écho d’un monde horloger qui accélère. Cette rétrospective n’est en rien exhaustive et relate simplement quelques morceaux choisis de 2001. Vous en souveniez-vous ? Cette année-là, Richard Mille donne un nouveau visage à la haute horlogerie contemporaine, et Bucherer lance sa propre marque Carl F. Bucherer et son premier modèle le chronographe Patravi GMT.

20e anniversaire* : 2001, l’odyssée de l’horlogerie

Deux nouvelles marques voient le jour qui deviendront rapidement de véritables institutions dans l’industrie horlogère, mais ne sont pas des marques de montres : le Grand Prix d’Horlogerie de Genève, et WorldTempus ! Bravo et merci à leurs géniaux co-fondateurs Jean-Luc Pittard et feu Gabriel Tortella, qui avaient convaincu 21 marques de luxe à se doter d’une vitrine en ligne commune.

Encore peu nombreux, les magazines spécialisés contiennent des publicités pour des marques aujourd’hui disparues telles que Cédric Johner, Gérald Charles (faisant figurer Gérald Genta), Jean Perret, Leroy ou Marina B, mais également pour le Musée de l’Horlogerie de Genève qui fermera ses portes en 2002 après deux cambriolages successifs. Sur une double page de publicité, A. Lange & Söhne présente sa Lange 1 d’un côté et le chronographe automatique quantième perpétuel Da Vinci d’IWC de l’autre (les deux marques viennent de rejoindre le groupe Richemont) avec ce titre : « Les Suisses fabriquent les meilleures montres au monde. Les Saxons aussi » !

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Dans le communiqué de presse décrivant son tourbillon automatique Pasha avec cadran à grille, Cartier précise que le mouvement a été conçu par Girard-Perregaux. D’ailleurs, son dirigeant Luigi Macaluso pose en photo avec le Président de Ferrari Luca Cordero di Montezemolo, pour qui Girard-Perregaux réalise des chronographes. Que de pages se sont tournées depuis !

Nouveaux concepts et matériaux

Ni tout à fait une création de marque, ni tout à fait un concept, mais la naissance d’un nouveau phénomène dans la haute horlogerie indépendante : le co-branding de talents. Ainsi, Goldpfeil Genève fait une entrée très remarquée à la foire de Basel en s’adjoignant la collaboration de sept artisans horlogers de l’AHCI qui créent chacun une pièce unique (Svend Andersen, Thomas Baumgartner, Vianney Halter, Frank Jutzi, Bernhard Lederer et Antoine Preziuso). Au même moment, Harry Winston choisit François-Paul Journe pour lancer sa série culte des Opus. L’Opus 1 met en scène trois de ses calibres en six exemplaires chacun : un chronomètre à résonance, un tourbillon à remontoir d’égalité, et une grande date avec indication de la réserve de marche de 120h.

Toujours à Bâle en 2001, Richard Mille dévoile son tourbillon RM 001 au célèbre boîtier nervuré de forme tonneau faisant la part belle au mécanisme, qui se distingue aussi par un indicateur de couple et la première platine en titane de l’histoire de l’horlogerie. Le titane, Chopard l’utilise pour habiller cette année-là sa Mille Miglia. Ce n’est pas encore le cas de Panerai qui y viendra bientôt, et consacre 2001 à sa collection Radiomir (250 pièces du Chronographe Foudroyante et 500 de sa GMT Alarme). Quant à Vacheron Constantin qui est en plein essor, elle livre à tour de bras les premiers modèles de sa collection Malte (lancée en 2000), dont un magnifique Régulateur Dual Time.

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Premières mondiales

Également présentée l’année précédente, la Belt d’Hermès arrive sur les marchés avec son boîtier coulissant breveté, permettant de changer facilement les deux bracelets avec lesquels elle est vendue. L’ouverture inédite du bracelet inspire également Piaget, dont l’Upstream était sans doute trop en avance sur son temps. La première montre en acier de Piaget est non seulement équipée du tout nouveau calibre automatique 504P (ou à quartz !) mais également d’un mécanisme d’ouverture du bracelet par la lunette qui se déploie à 12h. Chez les petits indépendants, Antoine Preziuso annonce la plus petite montre mécanique à 2e fuseau horaire  pour dame avec la Hours of the World, et Graham le premier chronographe avec « speedback » et 2e fuseau horaire 24h : la Silverstone.

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Mais la véritable percée technologique vient d’Omega, qui présente sa collection De Ville à échappement co-axial, à travers trois modèles certifiés chronomètres. Pour l’horloger de Gübelin Christophe Persoz, qui rédige les bancs d’essai de GMT, « L’utilisateur de cette montre appréciera la fiabilité et l’exceptionnelle stabilité à très long terme de la précision. Il en découle que l’intervalle entre les services de maintenance est sensiblement augmenté. L’échappement co-axial peut être considéré comme l’une des très rares réelles innovations techniques de ces dernières décennies ».

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La quête de positionnement

S’exprimant dans les colonnes de GMT en 2001, les CEO évoquaient déjà beaucoup leurs dilemmes dans la distribution, et leurs souhaits de différenciation pour s’attirer les faveurs des clients. « Les clients sont tous différents et c’est pourquoi nous devons être à leur écoute, établir des relations personnalisées, voire chaleureuses », affirme Philippe Léopold-Metzger (Piaget). « Nous ne voulons surtout pas de mégastore ! les clients cultivés recherchant une belle mécanique et un esthétisme riche en personnalité se sentiront avec Piaget comme chez eux ».

De l’avis de Carlos Dias (Roger Dubuis), « Trop souvent dans le passé, j’ai acheté de montres qui perdaient la moitié de leur valeur sitôt sorties du magasin, étant produites à plusieurs milliers d’exemplaires. Avec une montre Roger Dubuis, cet investissement reste beaucoup moins vulnérable et la probabilité de croiser l’un des 27 autres détenteurs du même modèle s’avère faible. Le design peut évoluer, l’inspiration peut venir du passé sans que ce dernier reste figé ».

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Resté fidèle à ce credo depuis 20 ans, Pascal Raffy (et Roger Guye à cette époque) voyait trois atouts déterminants dans Bovet : « Cinq lettres composant un nom court et facile à prononcer dans toutes les langues », dit-il. « Une date 1822 nous plaçant parmi le top ten des plus anciennes marques. Bovet c’est Bovet sans erreur possible. C’est donc une montre très particulière qui apporte du rêve au client, et dont le caractère exclusif se double d’un rapport qualité-prix tout à fait juste. Bovet est une marque de niche et entend le rester ».

La semaine prochaine, la première année palindrome du 3e millénaire.

*Pour son 20e anniversaire en 2020, GMT résume chaque semaine en exclusivité pour WorldTempus l’essentiel de son contenu paru année après année, en 20 chapitres chronologiques. L’information n’est de loin pas exhaustive et se rapporte à des extraits. Pour une vision plus approfondie de ces deux dernières décennies d’horlogerie, commander le livre The Millennium Watch Book réalisé par GMT et WorldTempus appuyés par une vingtaine d’experts témoins de cette période incomparable.

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