Chaque année qui se termine par un zéro est censée être plus importante. Je ne sais pas pourquoi mais, en tant qu'espèce, nous semblons apprécier le sentiment d'achèvement et d'accomplissement qui accompagne chaque décennie d'existence supplémentaire. Bien sûr, les anniversaires ont lieu chaque année - telle est la nature de ces occasions - mais peu de ceux qui se réjouissaient de célébrer des décennies importantes cette année ont eu l'occasion de le faire comme ils l'espéraient.
Par exemple, 2020 est le 40e anniversaire d’Hublot, une occasion qu'ils célèbrent aujourd'hui dans la journée avec des amis, des ambassadeurs et des supporters, lors d’une rassemblement en ligne. Connaissant bien la propension d’Hublot à l'exubérance et au spectacle - des choses qui font un grand boum ! - on peut supposer sans risque que, si 2020 avait été une année normale comme les autres, cette fête aurait atteint des proportions record.
D'autres anniversaires ont également été célébrés avec beaucoup moins de roulements de tambour que prévu : le 175e anniversaire d’A. Lange & Söhne, le 160e anniversaire du fondateur de Seiko, Kintaro Hattori, le 45e anniversaire de la Laureato de Girard-Perregaux, le 20e anniversaire de la J12 de Chanel, le 15e anniversaire d’MB&F.
Un exemple d'anniversaire manqué qui nous touche de plus près est le 20e anniversaire de notre magazine frère, GMT. Bien que l'année n'ait pas été complètement calme en termes de festivités - consultez le livre commémoratif dont la publication coïncide avec cet événement marquant ! - il est clair que la plupart des célébrations de 20e anniversaire ne se caractérisent habituellement pas par ce niveau de sobriété.
Je peux donc peut-être proposer quelque chose en cette année de reports d'événements et d’avant-premières. Nous connaissons tous une personne qui a cessé de célébrer ses anniversaires et qui prétend avoir le même âge indéfiniment ; pourquoi ne pas faire de même ? Les anniversaires qui ne sont pas célébrés sont culturellement acceptés comme n'ayant pas eu lieu, alors pourquoi ne nous mettons pas tous d’accord sur le fait de recommencer à fêter les anniversaires lorsque nous serons capables de les célébrer correctement ?
Un de mes auteurs préférés, l'écrivain britannique Nick Hornby, a écrit dans son roman Haute Fidélité de 1995 (écrit du point de vue du narrateur Rob, qui se trouve confronté à un anniversaire au cours d'une année de sa vie particulièrement difficile), "Les anniversaires devraient être remis à plus tard, certaines années : il devrait y avoir une loi, sinon de la nature, du moins des hommes, qui ne permet de prendre un an que si les choses vont dans le bon sens. […] Vous êtes priés de bien vouloir garder les cartes, les gâteaux et les cadeaux pour une autre occasion." Et puis, comme il s'agit d'un roman britannique des années 1990, il y a des jurons, mais je ne vais pas les reproduire ici.
Le fait est que je suis tout à fait d'accord avec ce sentiment. Et même si j'aimerais encore souhaiter à tous ceux qui viennent d'être cités un très très bon anniversaire en 2020, je serais encore plus heureuse de faire ce vœu à un moment où je pourrai le faire avec une vraie poignée de main, avec une vraie accolade, avec un vrai baiser. Trinquons à ce moment-là !
En attendant, pour vous réchauffer le coeur, il y a toujours notre concours du mois.
