Une Dream Watch One qui impose le silence

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Quatrième volet des cinq coups de cœur 2008 : ce n'est pas que les autres montres ont démerité, mais cette De Bethune Dream Watch calme les commentaires et les bavardages dès qu'elle se pose sur le poignet.
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COUPS DE COEUR 2008 / 4 : une Dream Watch One qui impose le silence (De Bethune)

Quatrième volet des cinq coups de cœur 2008 : ce n'est pas que les autres montres ont démerité, mais cette De Bethune Dream Watch calme les commentaires et les bavardages dès qu'elle se pose sur le poignet.

Nom : De Bethune Dream Watch One. Animée par David Zanetta et Denis Flageolet (Worldtempus des 26 et 27 mars dernier), la marque a réussi, en quatre ans d'existence, à devenir une vraie manufacture (verticalisée à plus de 98 % pour l'ensemble des composants consommés), mais aussi à s'imposer comme un des pôles majeurs d'influence de l'industrie horlogère. C'est dire à quel point on attendait la nouvelle collection 2008, dont la pièce maîtresse était la Dream Watch One, dont l'image avait été dévoilée par Worldtempus avant les salons, mais sans qu'il soit possible de voir autre chose que des sous-ensembles d'une pièce qui s'annonçait hors du commun.De Bethune_320766_1De Bethune_320766_2David ZanettaDe Bethune_320766_3Denis FlageolletLes raisons de ce coup de cœur ?
Elles ne manquent pas, encore qu'elles soient malaisées à exprimer tant la séduction opère dans une infra-conscience affective. Première réaction à cette collection : un stupéfiant silence. Un vrai silence, dense, respectueux, concentré, qui calme le brouhaha public dès que la montre se pose sur le poignet. Ce n'est pourtant pas que cette Dream Watch One soit spectaculaire : il est toujours plus facile de provoquer un hoquet d'étonnement quand apparaît une « concept watch » hérissée d'angles aberrants et de boulonnages steampunks ! C'est beaucoup moins évident de susciter un choc émotionnel face à une perception non spectaculaire, mais quasi-instinctive de l'harmonie des formes.Comprendre cette émotion qui arrête soudain la marche du temps revient à analyser un… coup de foudre amoureux. Avant, il y avait tout le monde, et des filles. Après, il n'y a plus qu'« Elle », et les autres. Ressentir cette soudaine crampe au plexus solaire pour une montre, à l'issue de salons horlogers qui ont permis de découvrir des centaines de nouvelles montres, est une expérience assez rare. D'où les difficultés à l'expliquer dans le vocabulaire usuel de la critique horlogère.Avant, il y avait les autres montres de la collection De Bethune, et c'était déjà quelque chose de pas ordinaire : la Digitale, la DBS, la DB 20, la DB 21 (chronographe monopoussoir coaxial, la DB 24, la lune sphérique, le régulateur de remontage, le triple pare-chute, le balancier titane-platine, le silicium à tous les étages et toutes les avancées techniques déjà brevetées, comme les rubis anti-frottements dans le barillet. Avant, il y a des montres, toutes plus intéressantes les uns que les autres, soit par leur design, soit par leur technologie.Après… Après avoir posé la Dream Watch sur son poignet, il n'y a plus qu'elle, et les autres. Cette capacité à imposer le silence est d'ailleurs à la fois contagieuse et partagée par de nombreux amateurs qui ont eu le privilège de partager cette émotion. Il faudra demander aux psycho-physiologistes quel est le réflexe néo-cortical qui gère ce type de bouffées commotionnelles, apparemment proches de celles ui qui étreignent tout être humain un peu sensible quand il s'aventure sous les voûtes d'une grotte peinte par les Madgaléniens, quand il se tient dans la lumière d'azur des vitraux de Chartres ou sous le mirhab de la Kahina fassie. De même qu'il y a des « collines inspirées » et des « lieux où souffle l'esprit », il semble donc exister des montres qui ont un supplément d'âme et qui peuvent provoquer une sorte de désorientation sensorielle…Le temps de se reprendre, il faut bien expliquer. Cette Dream Watch n'est ni la plus spectaculaire du catalogue De Bethune, ni la plus compliquée, ni même la plus innovante. Peut-être est-elle seulement la plus aboutie dans l'impossible quête de la parfaite harmonie horlogère, la plus représentative de l'idée qu'un amoureux d'horlogerie comme David Zanetta se fait de la « belle montre » au XXIe siècle. La Dream Watch résume, par la moindre de ses courbes, de ses angles et de ses choix esthétiques, une vision qu'on peut qualifier de « néo-traditionnelle », ou de « rétro-futuriste », concepts qui ne sont pas aussi oxymoriques qu'ils le paraissent.Tentative de décodage, qui ne pourra cependant expliquer la part de mystère qui s'attache à la réussite de cette montre. D'abord, le jeu des lumières sur les surfaces du boîtier (or palladié) et du cadran (palladium), qui alternent les finitions polies, mates et brossées : la présence au poignet est incontestable par la taille, mais elle est atténué, comme rendue plus discrète, par cette manipulation graphique des reflets et des reliefs. Pas d'index contrastés pour accrocher le regard, un cadran inhabituellement taillé en ellipse, mais posé comme un capot sur des rouages qui dessinent de nouvelles perspectives, des aiguilles sobrissimes qu'on devine lentement polies à la main. Une grande harmonie photochromatique et monométallique, capable de tendre les lignes pour exprimer en douceur le message de chaque forme, se dégage de la Dream Watch One. Un exemple : les hémisphères qui balisent le cadran sont lumineusement soulignés sans jamais paraître appuyés. Pas une seule vraie ligne droite qui ne soit parabolique ou subtilement asymptotique !La façon dont la montre se pose sur le poignet renforce cette impression d'intimité personnelle et de « communication » instantanée avec la pièce : le design des attaches, au niveau de la couronne à 12 h aussi bien que les « cornes » latérales mobiles, est conçu pour un poser optimum de la montre sur n'importe quelle morphologie métacarpaire. Ce n'est plus une montre, c'est « ma » montre tellement elle se love et elle se moule sur le poignet, avec des effets de lumière qui la rendent immédiatement désirable et précieuse.Dans son alvéole, la lune tridimensionnelle à 6 h est fascinante : c'est une des plus belles inventions horlogères de ces dernières années. Juste au-dessus de cette sphère à demi-bleuie (ci-dessous), le balancier est un disque de silicium, serti dans un anneau de platine : il oscille de façon presque invisible sans spiral, comme si le cœur de la montre était un miroir (autre diversion visuelle sur les jeux de lumière). C'est magique !De Bethune_320766_4Le tout procurant une profonde et inégalable impression de luxe, quelque chose comme une essence d'absolu en matière d'objets relatifs au temps et aux heures, une luxuriance de détails hyper-travaillés qui concourent à une fantastique symphonie horlogère. Rien n'a été laissé au hasard, pas même la réserve de marche de six jours décomptée au verso de la montre. De Bethune_320766_5Alors que les marques d'avant-garde valorisent actuellement le design artisano-industriel, De Bethune a choisi de revenir à une certaine délicatesse stylistique et à la séduction d'un aérodynamisme enrobé de tendresse. Ce goût du moelleux et du velouté annonce-t-il un renversement de tendance ?S'il est vrai que le futur de l'horlogerie s'inscrit dans la logique techno-estétique de cette Dream Watch One, vivement demain !Grégory PonsDe Bethune_320766_6Calibre à remontage automatique (DB 2024) avec plus de 6 jours de réserve de
marche. Le système automatique est animé par la masse oscillante en titane / platine
montée sur un roulement en microbille céramique. Ce mouvement est l'aboutissement
de plusieurs années d'études qui, grâce à des procédés de fabrication entièrement
nouveaux, ont permis de synthétiser les recherches les plus avancées dans
le monde de la microtechnique. Il a fait l'objet d'un dépôt de 4 nouveaux brevets.De Bethune_320766_7De Bethune_320766_8DB21 Maxichrono, chronographe mono poussoir De Bethune (calibre DB2034), une
merveille d'innovations qui se distingue tant par sa technique que par sa qualité. Ce
nouveau chronographe possède cinq aiguilles co-axiales empilées au design
spécial. Les heures sont indiquées sur une base de 24 heures.De Bethune_320766_9Evolution de la montre sport DB24 avec la montre DB24 Vetrois. Sa boîte en titane dévoile un magnifique cadran titane bleui satiné qui n'est pas sans rappeler ces merveilles architecturales des années 30 au design pur dont New York a su se parer. David Zanetta et Denis Flageollet ont su mettre à profit l'utilisation du titane comme Willam Van Allen l'a fait avec l'acier pour construire d'une pièce la flèche du Chrysler Building.
Au coeur du mouvement automatique, on découvre, comme pour la DB24, la fonction de régulation de la vitesse du système de remontage automatique. Ce système qui permet au propriétaire de ce garde-temps d'ajuster le remontage en fonction de son activité peut aujourd'hui se lire, grâce à un ultime développement, aussi bien sur Le fond de la montre que sur le cadran grâce à une aiguille supplémentaire. Toujours et encore dans l'idée de simplifier l'art horloger.De Bethune_320766_10DB Digitale, montre digitale qui permet à De Bethune de démontrer les progrès dans la recherche et le développement technique ainsi que dans l'interprétation d'un style toujours plus actuel. Le fond représente un ciel parsemé de mille étoiles où apparaît une phase de lune tri-dimentionnelle.De Bethune_320766_11DBS, montre mécanique (calibre DB2014) avec une autonomie de marche de 8 jours née d'une promesse faite à Son Altesse Sérénissime le Prince Albert de Monaco pour la première vente ONLY WATCH organisé par Antiquorum à Monte Carlo. On découvre une montre sans cadran ce qui permet de dévoiler le calibre DB2014 avec une phase de lune tri-dimentionnelle qui lui donne une vision futuriste.
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