Do you speak français?

Image
Do you speak français? - Communication
3 minutes read
Accueillir un internaute dans sa langue constitue le signe élémentaire d'un savoir-faire digital; que la majorité des marques horlogères suisses ne possède malheureusement pas.



Pays des montres d'excellence, la Suisse est également celui du plurilinguisme. Sur Internet, cette multi-culturalité peut se révéler un vrai casse-tête. De village de Vufflens-le-Château – francophone - à celui de Quinto – italophone - en passant par Herzogenbuchsee – germanophone -, l'internaute s'attend à être accueilli dans sa langue maternelle lorsqu'il visite le site d'une entreprise «made in Switzerland». Tiraillés entre le désir de satisfaire le plus grand nombre et le choix pragmatique de limiter les coûts de traduction, certains sites optent bien souvent pour la deuxième option. D'autres font l'effort de la traduction, mais accueillent les internautes dans une seule langue. Ainsi, aux pays des Helvètes, les internautes qui fréquentent le grotto – auberge tessinoise - davantage que le Gasthaus – maison d'hôte suisse allemande - ou qui chantent en chœur le pays romand connaît bien souvent la frustration de devoir chercher du regard, aux quatre coins de la page d'accueil d'un site, un drapeau ou les deux lettres correspondant à leur langue maternelle. Un sentiment largement partagé à travers le monde par toutes celles et ceux qui ne maîtrisent pas la lingua franca 2.0, soit la langue courante d'internet, l'anglais.


Ni hao!


Imaginez-vous à Genève, à la rue du Rhône, cette artère commerçante où se succèdent les boutiques des marques dont le nom s'illumine en lettres multicolores au-dessus de la rade dès la nuit tombée. Poussez la porte d'une des enseignes dont le nom fleure bon la Vallée de Joux et lancez comme à la cantonade un tonitruant «bonjour». Quelle ne serait pas votre surprise d'entendre votre interlocuteur vous répondre dans une autre langue que celle de Molière! Et votre surprise de se doubler d'étonnement en découvrant que votre interlocuteur la parle en fait couramment. Conservez votre air consterné: cette expérience est vécue quotidiennement par les milliers d'internautes qui visitent les sites Web des principales marques horlogères suisses.

 

Communication_331165_0




Lost in translation


Le 29 septembre dernier, Digital Luxury Group a analysé les sites Web de vingt-sept marques horlogères suisses afin de déterminer si elles accueillent les internautes dans leur langue. Pour ce faire, des requêtes sur ces différents sites ont été simulées à l'aide d'un navigateur en français et d'un navigateur en anglais.


Les résultats ainsi obtenus sont sans appel: 70% des sites Web analysés ne détectent pas automatiquement la langue de l'internaute - en l'occurrence le français - alors que 85% d'entre eux disposent d'une version francophone! Dans la majorité des cas, les internautes non-anglophones sont accueillis en anglais et doivent sélectionner manuellement la langue de leur choix. Cette préférence n'est pas toujours conservée et la sélection de langue doit alors être répétée lors de chaque visite subséquente.


Parmi les sites Web analysés, ceux de Breitling, Breguet, Frank Müller, Hublot, Montblanc, Piaget, Vacheron Constantin et Zenith détectent automatiquement la langue de l'internaute et le redirigent vers le contenu correspondant. Il convient d'attribuer une mention spéciale à Breitling, qui détecte également la localisation géographique de l'internaute et, dans la section «Détaillants» de son site Web, liste automatiquement les boutiques se situant dans le pays d'où vient l'internaute. Cette bonne pratique est également mise en œuvre par Frédérique Constant, Raymond Weil, Rolex et Tudor. 80% des sites horlogers analysés accueillent les internautes visitant la section «Boutiques» de leur site Web avec une carte du monde ou une liste de pays, bien moins pratique à l'usage.

 

Communication_331165_1




Détecter la langue et la localisation géographique des internautes afin de leur proposer un contenu adapté à leur culture contribue à l'amélioration de l'expérience de marque offerte sur le canal digital. La mise en œuvre technique de ces mécanismes est peu coûteuse et repose sur des standards - protocoles HTTP et IP. On ne saurait donc que recommander aux marques horlogères qui ne l'ont pas encore fait de les implémenter rapidement.


Disclosure: Plusieurs marques citées dans cet article sont clientes du Digital Luxury Group, société dont l'auteur est employé.