La montre, un passeport pour la vie

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Le New-Yorkais Marcel Philippe possède une petite collection de montres. Il affectionne particulièrement celles de François-Paul Journe.
Collection_320217_0Marcel Philippe aux côtés de François-Paul Journe dont il apprécie particulièrement le design très français de ses montres, bien loin du côté bling bling qu'il déteste. 
 

Le New-Yorkais Marcel Philippe possède une petite collection de montres. Il affectionne particulièrement celles de François-Paul Journe.

Cet après-midi-là, il fait une chaleur torride à New York. «35 degrés! » s'en étonne encore Marcel Philippe. Une bonne raison de porter sa «SpeedMaster» d'Omega. «Elle est vraiment très agréable au porter», explique ce collectionneur qui manie la langue de Voltaire avec une aisance déconcertante. «Ce n'est pas celle que je préfère mais, quand il fait chaud, c'est pour moi la plus pratique.» Collectionneur depuis une petite quinzaine d'années, ce juge d'instruction new-yorkais travaillant dans le bureau Special Narcotics qui, avec les services fédéraux, traque les filières de blanchiment d'argent provenant du trafic de drogue, cultive un intérêt démesuré pour l'horlogerie mécanique. Une passion qui puise ses racines dans l'enfance. «Les gens que je respectais quand j'étais jeune portaient tous une belle montre, explique-t-il. Je crois que cette passion touche à une forme de nostalgie, de sentimentalisme. Même mon père, qui était plutôt de classe moyenne, possédait une Omega. J'ai toujours eu le sentiment que le fait d'avoir une montre permettait de rentrer dans le monde compliqué de la vie.» La sobriété plutôt que le bling bling On ne collectionne pas les montres comme on collectionnerait les timbres. L'horlogerie mécanique a un coût. Et pour peu qu'on aime les belles complications, celui-ci peut rapidement atteindre des sommets. «Je suis fonctionnaire et donc loin d'être richissime. Alors le prix, c'est l'unique raison pour laquelle je n'ai pas beaucoup de montres», explique Marcel Philippe. Une demi-dizaine en tout et pour tout. Des pièces qu'il porte toutes, à tour de rôle, bien que sa préférence va à celles de François-Paul Journe. «J'apprécie particulièrement son design très français, très spécial, bien loin du côté bling bling que je déteste. Et puis, bien sûr, il y a la technique, l'innovation, le fait qu'il conçoit ses montres de A à Z. Chacune de ses pièces a quelque chose d'extraordinaire, d'unique, qui me donne l'impression de revenir à l'époque d'Abraham-Louis Breguet.» De Journe, il possède une «Octa» et un «Chronomètre Souverain» qu'il projette de compléter avec le chronomètre à résonance. Le reste de sa collection est composé d'une Breitling «Emergency». «Je l'ai beaucoup portée quand je louais des avions pour voler autour de New York. Le cadran est très simple, extrêmement lisible, exactement ce dont j'avais besoin dans ces circonstances.» Mais on trouve également, outre sa «SpeedMaster» d'Omega, un chronographe de Longines et le «Datograph» de Lange & Söhne, «rien que pour la simplicité de son design». Cette passion, Marcel Philippe la partage avec la petite trentaine de membres qui constitue le Watch Enthusiasts of New York. Batisé Weny par les initiés, cette association de collectionneurs se réunit tous les mois. On s'en serait douté mais Marcel Philippe précise que les «discussions tournent autour des montres, des innovations, des nouveautés». Discrets, les «Weenies », tels qu'ils se nomment euxmêmes, cultivent leur passion commune en toute discrétion. «Certains sont de très gros collectionneurs», souligne Marcel Philippe. Dommage, mais on n'en saura pas vraiment plus… Marie de Pimodan Tribune des Arts - No363 - Juillet-Août 2008