La marque souhaite se développer

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La marque souhaite se développer - Claude Meylan
Petite maison de la Vallée de Joux, elle produit environ 1000 pièces par an.

Avec 60% de son chiffre d'affaires réalisé en Suisse, la marque Claude Meylan offre une option intéressante dans le segment des montres mécaniques à prix abordables.

Les Meylan sont à l'horlogerie de la Vallée de Joux ce que les bulles sont au champagne : un élément fondamental. La très longue histoire horlogère de ce coin de pays fourmille en effet de ce patronyme, à commencer par Samuel-Olivier Meylan, premier fabricant de montres à la Vallée de Joux au milieu du XVIIIe siècle. Vers 1776, on compte huit Meylan horlogers dans la région. Viendra s'y ajouter, quelques années plus tard, Philippe-Samuel Meylan, personnalité marquante de l'horlogerie combière, concepteur d'automates géniaux et de montres extra-plates, les fameuses montres-monnaies. Il a exécuté également un grand nombre de montres-squelettes, à deux platines visibles gravées et évidées à la main.

 

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Des mouvements rares
Plus d'un siècle après, les montres-squelettes sont toujours la spécialité de la marque Claude Meylan. Racheté en 2002 à son créateur, la maison est toujours une entreprise familiale : Henri Berney, figure emblématique de la Vallée de Joux et jadis propriétaire de la marque Berney-Blondeau, vient de passer le témoin à sa fille et à sa petite-fille, respectivement propriétaire et directrice des Montres Claude Meylan.

Dans le plus pur style de la Vallée de Joux, les pièces squelettées Claude Meylan sont réalisées et décorées à la main, parfois équipées de mouvements rares, comme le Valjoux 13"23, datant des années 1960. Une trentaine de références sont ainsi disponibles, en acier, en or, voire même serties. Mais la marque ne fait pas que du squelettage.

Des calibres recherchés, Henry Berney, 77 ans, en a d'autres dans ses tiroirs. Le Valjoux 89 – dont la production a cessé dans les années 1950 – et le Valjoux 13"88 – interrompu dans les années 1970 – équipent également les Montres Claude Meylan. Certains modèles sont aussi dotés de mouvements Unitas – dont le dernier survivant, créé vers 1950, est le 6497/98 pour montres de poche, produit actuellement par ETA. Quelque 1000 pièces sortent annuellement des ateliers. Du best-seller – une Elégance Classique Chrono Phases de Lune acier – à la plus prestigieuse – une Répétition 5 Minutes or rose – toutes arborent le boîtier rond et très classique caractéristique de la Vallée de Joux.
 

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Une stabilité qui a un prix
« Nous sommes présents au Japon, à Hong Kong, en Malaisie et en Russie, explique Karim Aouine, agent indépendant responsable du marché suisse. Mais avec 60% de notre chiffre d'affaires, la Suisse reste notre marché principal ! » Plus qu'une vitrine, elle est donc un véritable marché de vente pour Claude Meylan, qui y est représenté par trente points de vente. « Nous sommes surtout implantés dans les villes, et aux deux tiers en Suisse alémanique, poursuit Karim Aouine. Mais l'idéal serait d'atteindre les soixante détaillants. » Neuchâtel, Lausanne, Zurich, Bâle et les Grisons sont les régions visées.

La crise, la marque Claude Meylan l'a plutôt bien gérée. « Notre client type, c'est plutôt un homme, 30 ans et plus, qui habite en Suisse. Nous ne vendons que peu aux touristes. » Et comme la Suisse s'en est plutôt mieux tirée que les autres pays au niveau conjoncturel, les ventes ont peu baissé. Le segment de prix, avec une entrée de gamme à 700 francs, explique également cette stabilité. Mais il y a plus : « Nous faisons également du private label, souligne le responsable. Cela a beaucoup plus de succès en Suisse alémanique, où de grands détaillants aiment vendre des pièces à leurs noms. Ces montres sont, pour certaines d'entre elles, des modèles Claude Meylan. »

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